La notion de pérennité de l’entreprise
Par Orhan • 7 Décembre 2018 • 2 698 Mots (11 Pages) • 767 Vues
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Tableau 1 : Modèles théoriques de l’analyse de la pérennité
Approche
Pérennité
Gouvernance
Entrepreneuriat, capital humain et approche par les traits (Bertrand, 2010 ; Laschet al., 2005), caractéristiques du dirigeant (Peacock, 2000 ; Mignon, 2001) et pouvoir managérial (Bréchet, 2010)
Analyse stratégique
Produit et diversification (Cottrell et Nault, 2004), intensité concurrentielle (Suarèz et Utterback, 1995), effet d’apprentissage et investissement (Mathlouti, 2010)
Démographie des organisations
Caractéristiques de l’entreprise (Bernard et Mélançon, 2008 ; Teurlai, 2004), territoire d’implantation (Perraudet al., 2001), environnement (Pan et Chi, 1999), structure capitalistique (Fabre et Kerjosse, 2006), aides publiques (Crépon et Duguet, 2002), statut juridique (Peacock, 2000).
Evolutionnisme
Routines organisationnelles et compétences (Nelson, Winter, 1982), destruction créatrice (Schumpeter, 1942)
Le tableau 1 ci-dessus recense les principales approches théoriques envisagées pour l’étude de la pérennité.
- Gouvernance : la structure du capital, le mode de financement et le nombre d’actionnaires permettront d’apprécier le degré d’indépendance de l’entreprise ;
- Innovation : exposées à des changements permanents, les entreprises doivent s’adapter et innover sans cesse (les routines organisationnelles, selon Nelson et Winter 1982) ;
- Autres caractéristiques individuelles: il s’agit expressément de la taille et de l’âge de l’entreprise qui viendront compléter la liste des déterminants de la pérennité.
Figure 2 : Le modèle de la pérennité des entreprises :
[pic 3]
Une entreprise pérenne doit ainsi gérer une contradiction majeure : celle de devoir à la fois évoluer et rester elle-même, celle d’être capable d’une remise en cause forte tout en respectant des valeurs fondamentales, celle d’être capable d’innover tout en exploitant les compétences existantes. Cette contradiction est inhérente à la définition même de la pérennité organisationnelle, en relation avec le délicat problème de l’identité de l’entreprise. Elle est, a fortiori, présente parmi les processus explicatifs de cette pérennité.
Les études menées sur le sujet montrent que cet équilibre entre « changement et continuité » ne doit pas être uniquement perçu de façon dialectique – dans le sens où la vie d’une entreprise est caractérisée par des phases de changements majeurs ponctués de changements mineurs – mais de façon récursive au sens où les constantes peuvent contribuer au changement.
En effet, l’étude d’entreprises pérennes révèle qu’un certain nombre d’invariants (savoir-faire, traditions, gestion financière prudente, valeurs, fidélité du personnel, investissements à long terme) jouent le rôle de filtre des initiatives stratégiques et permettent de modeler ces dernières dans le sens de la pérennité. Le processus de sélection interne, conduisant soit à l’abandon soit à la rétention, d’un certain nombre d’initiatives stratégiques permet à l’entreprise de ne pas se fourvoyer dans des voies irréalistes et de se maintenir sur le long terme. La pérennité organisationnelle par Sophie Mignon
Une étude a été réalisée en 2010 par l’Insee, cette étude portait sur les facteurs déterminants de la pérennité des entreprises et a été réalisée sur la base d'une enquête menée auprès de 215 000 entreprises crées en 2002. Selon cette étude, 5 ans après leurs créations, 52% des entreprises étaient encore en activité. 12% avaient fermé avant leur première année d'existence.
Selon l’Insee, les facteurs déterminants de la pérennité sont :
- La forme juridique
L'étude souligne en effet que les « sociétés se maintiennent plus longtemps que les entreprises individuelles ». Ainsi, après 5 ans 59% des sociétés étaient encore en activité contre 47% seulement pour les entreprises individuelles.
Dans le cas de la société EBFC, elle n’est pas ni entreprise individuelle ni entreprise familiale, c’est une compagnie SARL ce qui augmente ces chances à se maintenir plus longtemps.
- Le secteur d'activité
Certains secteurs d'activité sont plus pérennes que d'autres. Le commerce qui représentait en 2002 près de 25% des créations des 215 000 entreprises suivies affiche l'un des plus mauvais score : 5 ans plus tard, 54% des entreprises avaient cessé leur activité. Le secteur du transport plus restreint en nombre de créations (3% seulement), à l'inverse, beaucoup mieux résisté puisque 5 ans après, 62% des entreprises étaient encore en activité. Entre ces deux extrêmes, le secteur de l'immobilier résiste plutôt bien sur la durée (55% de pérennité après 5 ans), les services aux entreprises (54%), l'industrie hors agroalimentaire (54%), la construction (51%), les services aux particuliers (49%), et l'industrie agroalimentaire (49%).
- Le profil du créateur
Sont notamment pointés par l'étude de l'Insee l'importance de l'expérience professionnelle, le niveau de diplôme et la situation professionnelle au moment de la création, et ce dans tous les secteurs d'activités. Globalement, la réussite sur la durée d'une entreprise augmente proportionnellement à mesure que le niveau d'étude est important. Du côté de l'expérience professionnelle, les chiffres démontrent que plus elle est longue et plus la pérennité est assurée. Ainsi, les entreprises qui ont été créées par une personne attestant d'une expérience professionnelle de plus de 10 ans dans un secteur d'activité proche de celui de leur entreprise sont pérennes à 60%. Celles créées par un porteur de projet attestant d'une expérience significative dans un secteur éloigné résistent moins bien (51%). Pour une entreprise créée sans expérience professionnelle, la survie n'est plus que de 48%. Dans le prolongement de ce constat, l'âge du créateur est également un facteur
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