La citoyenneté, un concept relatif ?
Par Junecooper • 5 Novembre 2018 • 1 971 Mots (8 Pages) • 562 Vues
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peuvent donner des résultats différents. On peut donc affirmer qu’en fonction des croyances et des perceptions, la citoyenneté est susceptible de prendre des formes différentes.
La tendance culturelle d’une société influence les droits accordés au citoyen. Comme définie au tout début la citoyenneté est aussi des droits et des obligations dont dispose tout citoyen d’une société. Ces droits et obligations sont généralement impactés par la culture qui règne au sein de la société. Prenons l’exemple des états unis, la position des américains face à la peine capitale est différente entre états. Nous trouvons des états comme pensent qu’aucun être humain peu importe l’ampleur de son crime ne mérite d’être exécuté, ce qui donne finalement aux citoyens le droit à la vie. Parallèlement dans d’autres états comme les américains pensent que l’abolition de la peine capitale est un encouragement du crime et de la méchanceté sociale et que la citoyenneté est de veiller à ce qu’elle ne soit pas enlevée car c’est ce qui protège la société du mal. Ceci mène à dire que la citoyenneté selon les uns est de protéger le droit de la vie à l’Homme de façon générale, les autres c’est punir les malfaiteurs pour préserver la bonne tenue de la société. Face à une même cause, les positions et les perceptions sont différentes sous un même toit qui est celui de la citoyenneté ce qui montre sa relativité.
Lorsqu’un pays a une religion d’Etat, cela signifie que tout le volet politique est dominé par cette même religion. Il est donc évident que le concept de citoyenneté prend une coloration différente en fonction de si une nation possède ou non une religion d’Etat. En effet, les droits et devoirs qui se déclinent de cette religion lui seront propres, prouvant ainsi la relativité du concept étudié. Prenons comme exemple la conduite des femmes en Arabie Saoudite. Le droit saoudien est basé sur la charia, loi islamique issue du Coran et des traditions de la Sunna. Les sources de la charia incluent également le consensus universitaire développé après la mort du prophète Mahomet et le raisonnement analogique des juristes. Tous ces éléments convergent vers une seule information fondamentale : Le sexe féminin est trop faible pour vivre de façon autonome. L’Etat Saoudien revoit donc le concept de citoyenneté qu’il n’accorde qu’aux hommes, dont il commence à autoriser l’accès aux femmes progressivement, notamment avec le droit de vote qu’elles ont finalement obtenu en 2015. Mais après tout, elles ne détiennent toujours pas le droit de conduire, droit qui parait élémentaire pour tous les autres pays du monde. En effet, l’Arabie Saoudite est le seul pays sur Terre à instaurer de telles interdictions, et cela prouve qu’en fonction du régime politique adopté, le concept de citoyenneté peut énormément varier. C’est ainsi qu’on retrouve dans ce pays un sexe exclu de la citoyenneté n’ayant même pas le droit de se déplacer librement sur leur territoire. Voilà donc un sexe écrasé sous le poids des traditions, entretenues par quelques hommes tournant la religion à leur seul avantage.
La période hitlérienne peut être un très bon exemple de l’intervention de la politique dans la relativité de la citoyenneté. En effet, basant tout son régime politique sur l’eugénisme qui correspond à l’ensemble des méthodes et pratiques visant à intervenir sur le patrimoine génétique de l’espèce humaine, Hitler écrit clairement dans son ouvrage Mein Kampf qu’il s’agit là d’un moyen vers "une meilleure conception de la citoyenneté". Il définit alors une race supérieure, la race arienne, puis qualifie tous les autres individus (sémites, homosexuels, handicapés, etc.) de races inférieurs. Ainsi, il entreprend une politique d’épuration, et le chancelier redéfinit donc le concept de citoyenneté, qu’il base fondamentalement sur le patrimoine génétique. Il refuse alors à toute autre "race" d’accéder au statut de citoyen, a que plusieurs individus de ces mêmes "races" jouissent de leurs droits dans des pays où ils sont considérés membres actifs d’une cité, parfaitement aptes à intervenir dans la vie sociale et politique de leur nation.
Le contexte social et politique d’un pays explique aussi la relativité du concept de la citoyenneté. Certaines conditions et circonstances au sein d’un pays peuvent former une certaine conception de la citoyenneté qui est complètement différente de celle conçue par un deuxième pays qui vit dans des circonstances différentes. En Palestine, à titre d’exemple, la citoyenneté s’exprime, entre autres, par le fait de participer au repeuplement du pays en ayant un maximum d’enfants, des enfants qui iront à l’école et qui défendront leur territoire comme ont fait leurs prédécesseurs. L’ennemi par conséquent, ne réussira pas à occuper le pays tant qu’il a affaire à des palestiniens éduqués et qui donneront tout ce qu’ils ont de plus cher à savoir leurs enfants pour l’amour du pays. Ce même acte qui est synonyme de citoyenneté en Palestine ne l’est pas en Chine, bien au contraire. Avec la politique de natalité restrictive ou encore la politique de l’enfant unique. La Chine conçoit le nombre d’enfants réduit comme un acte de citoyenneté qui aidera le pays à aller de l’avant car elle considère que l’un de ses problèmes majeurs est le surpeuplement et qu’un citoyen digne de ce nom participera à la résolution de ce problème. C’est ainsi qu’on voit que le concept de citoyenneté est bien relatif dépendamment cette fois du contexte politique et social de chaque pays.
En somme, la citoyenneté au-delà de sa définition universelle qui la limite à l’égalité dans les droits et les obligations, elle s’agit d’un concept qui relativement change avec les changement des intentions et des motivations intrinsèques qui anime chacun des individus, des valeurs qui définissent la position de chacun vis-à-vis de la différence et de la diversité, des tendances culturelles qui par conséquent offrent des droits et exigent des obligations, de la domination d’une religion ou d’un courant de pensée sur une politique, ou encore avec le changement des chefs d’état et des dirigeants, ou finalement et non exclusivement avec la situation et les circonstances d’un pays
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