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Histoire de la pensée économique

Par   •  28 Novembre 2017  •  14 265 Mots (58 Pages)  •  571 Vues

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Une seconde illustration, plus générale, est celle de la lecture des textes anciens. Comment lire les mercantilistes ? se demande J.A Schumpeter (Document de cours N°1 2/2). Sa réponse situe le problème dans le domaine de l’herméneutique (science de l’interprétation des textes). Il suggère de distinguer le sens pour les mercantilistes, et le sens pour nous.

Au total, on voit ainsi que la périodisation en Histoire de la pensée suppose de considérer la succession d’inventions comme étant celle du sens.

Mais si la succession est invention e sens, il s’agit d’un sens propre à une époque. L’économie politique ne peut en effet être autre chose qu’une science sociale inscrite dans un cadre historique.

Les extraits de textes de document de cours, montrent que ce point de vue peut être étayé par les travaux de Marx, Dilthey, Castoriadis, et Habermas.

Ils est fréquemment soutenu en se référant au philosophe M. Foucault [C1], dont la thèse est :

« Dans une culture et à un moment donné, il n’y a jamais qu’une épistémè (ou – champ épistémologique- ) qui définit les conditions de possibilité de tout savoir. Que ce soit celui qui se manifeste dans la théorie ou celui qui est silencieusement investi dans une pratique ».

Ou en prenant pour référence Thomas S. Kuhn. A l’épistémé de Foucault, se substitue alors le concept de paradigme ou science morale (voir glossaire du cours).

Castoriadis quant à lui, généralise à toute la pensée occidentale cette idée du sens propre à une époque :

« La grande invention greco-occidentale a été de poser comme conditions épistémologiques du savoir ce qui était en même temps conditions de sa socialisation et historicisation » (dans « carrefours du labyrinthe »).

Ce qui a rendu possible l’idée de « progrès » du savoir, c'est-à-dire celle d’une temporalité cumulative ».

II/ 2) Application à la science économique : la connaissance de la société par elle-même.

- l’Economie politique comme science sociale et historique

C’est à Karl Marx, que nous devons la question épistémologique, celle de l’économie politique comme savoir spécifique sur des pratiques elles mêmes historiques, c'est-à-dire comme une invention de sens, sociale, et historique. Ceci pour deux raisons :

- d’une part, il est l’auteur de la généalogie, dont il précise l’origine :

« à l’origine, l’économie politique a été cultivée par des philosophes comme Hobbes, Locke, Hume, par des gens d’affaires et des hommes d’état tels que Thomas Morus, Temple , Sully, de Witt, North, Law, Vanderlint, Cantillon, Franklin et, avec le plus grand succès, par des médecins comme Petty, Barbon, Mandeville, Quesnay, etc… » (C2).

D’autre part, il lui accorde une place particulière dans le savoir, lorsqu’il décrit la démarche de recherche qui l’a mené jusqu’à cette science. Nous trouvons ceci dans la célèbre Préface à la « Contribution à la critique de l’économie politique » (1859). On considère celle-ci comme le résumé le plus concis de la conception de l’histoire appelée matérialisme historique et dialectique.

- L’unité entre la naissance de l’économie politique et l’émergence des rapports de production capitalistes (synthèse du schéma du matérialisme historique). – Pour lui, qu’est ce que la société ? Comment se constitue es 6 enseignements de la citation »

I – L’objet de la recherche de Marx est « l’anatomie de la société », c'est-à-dire la réponse à la question maintes fois posée avant lui, qu’est ce que la société ? Comment se constitue-t-elle ? Pourquoi est-elle ainsi ? Etc…

2 – Après avoir pensé trouver la réponse dans l’univers du droit et de la philosophie du droit (celle du philosophe Hegel, la « Rechtsphilosophie »), il abandonne l’idée suivant laquelle l’étude des « rapports juridiques » ou encore de « la forme de l’Etat » pourrait donner la réponse. Car dit-il ils sont e résultat de l’Esprit humain et de son évolution (des abstractions). On aura beau s’interroger sur celui-ci, on trouvera toujours de l’Esprit, et donc peu d’arguments sur la « société présente » à laquelle ils sont fortements liés.

3 – Il déplace alors la réflexion vers un autre discours sur la réalité sociale, discours qui avait été abondamment nourri auapravant par l’économie politique anglaise et française du XVIIIème siècle. La spécificité du dicours économique est de traiter des « conditions d’existence matérielles » des hommes et non de l’organisation sociale ou des Institutions (l’expression de société civile » avait été utilisée pour désigner des conditions). L’analyse et la critique de ce discours devient alors un travail de démystification afin de révéler cette « anatomie de la société ».

4 – Réfléchissant sur sa propre démarche, il développe alors une méthode générale d’analyse de la société présente, qu’il généralise à la succession historiques des différentes sociétés (ou à l’histoire). On appelle cette méthode le matérialisme historique et dialectique. Bien que nous soyons convaincus de trahit la pensée de Marx, nous utilisons pour la commodité une présentation schématique de cette méthode. Ce schéma présente l’édifice social composé d’une infrastructure et d’une superstructure, ou niveau de la Réalité et de la Conscience humaine. L’ensemble forme un « mode de production », c'est-à-dire la structure anatomique de toute société.

6 – Ce changement « bouleverse plus ou moins lentement ou rapidement toute la colossale superstructure », c'est-à-dire, l’expression juridique des rapports de production, les formes de la pensée d’une époque sur elle-même , et en générale « la conscience des hommes ». Cette démonstration vient à l’appui de la critique de la philosophie idéaliste allemande puisqu’ici « ce n’est pas le conscience des hommes qui détermine la réalité, c’est la réalité sociale qui détermine leur conscience ».

C) Le refus de la thèse de l’invention et ses conséquences

Deux points de vue s’opposent à la thèse de l’invention

- Le point de vue naturaliste

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