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Instabilité de la croissance cas

Par   •  14 Novembre 2017  •  3 375 Mots (14 Pages)  •  547 Vues

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Les phases A (25 ans environ) sont liées à la mise en œuvre d’une ou de plusieurs grandes innovations : exemple de la machine à vapeur (1780 - 1810/1817), du chemin de fer et de l’acier (1844/1851), (1870/1875), de l’électricité, du moteur thermique et de la chimie (1890/1896), (1914/1920). Ces innovations majeures qui apparaissent en grappes ouvrent une période de destruction créatrice durant laquelle certaines entreprises devenues non performantes sont appelées à disparaitre. Cette phase déclenche de nombreux investissements.

Les phases B (25 ans environ) succèdent aux phases ascendantes lorsque les branches motrices liées aux innovations principales arrivent à maturité ou entrent en déclin et lorsqu’il n’y a plus de possibilités nouvelles d’exploitation de ces innovations. Il n’y a donc au cours de ces phases une raréfaction des occasions d’investissement et de profit tandis que la concurrence entre les entreprises se fait de plus en plus destructrice.

c) Quelles sont les caractéristiques des crises récentes ?

La mondialisation a conduit à une multiplication des crises financières qui se produisent à des rythmes plus fréquents. Le marché financier, en se décloisonnant, a pris de plus en plus d’importance et des phénomènes spéculatifs se développent générateurs de bulles qui finissent par éclater. Le marché financier a aussi un rôle accru dans la sphère réelle : l’économie américaine a vu sa croissance soutenue grâce à une politique d’endettement. (Document 2). L’interconnexion entre les différents pays est telle que les crises se propagent rapidement à l’ensemble du système capitaliste. Après les crises de change au sein du Système monétaire européen (SME) en 1993, on a vu la crise des dettes souveraines, c'est-à-dire des Etats incapables de faire face aux échéances de remboursement de sa dette : au Mexique en 1984 et en Grèce aujourd’hui. On a aussi assisté à l’éclatement de la bulle Internet en 2000 et à d’importantes crises bancaires comme au Japon en 1990 et aux Etats-Unis en Septembre 2008. (Document 3)

Les économistes que nous avons mobilisés dans cette partie nous ont permis de mieux comprendre les fluctuations et les cycles en économie, à travers la manière dont on peut les représenter; il nous faut maintenant nous interroger sur les explications de telles fluctuations.

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2. Comment expliquer de telles fluctuations ?

Là encore, un grand nombre d’explications peuvent être données qui varient souvent selon la sensibilité de l’économiste. Nous verrons ainsi successivement, les chocs tenant à l’offre puis ceux tenant à la demande pour enfin mettre en évidence le rôle du crédit et de la déflation par la dette.

2.1 Les chocs d’offre

Les chocs d’offre sont des variations des conditions de la production ; ils découlent notamment de la productivité ou du prix des facteurs. Ainsi que nous l’avons déjà souligné, les crises d’Ancien Régime avaient pour cause principale une brusque contraction de l’offre concernant certains produits agricoles. Les crises mixtes avaient aussi une origine semblable qui se propageait au reste de l’économie par la baisse du pouvoir d’achat des personnes, la demande non alimentaire s’effondrant, elle entrainait la ruine de l’artisanat et du commerce et la montée du chômage. Les crises contemporaines sont essentiellement des crises de surproduction mais on montrera que certaines crises tenaient à des chocs d’offre négatifs.

a) Le choc d’offre négatif (Document 4)

Le choc d’offre négatif peut être illustré graphiquement : on montre ainsi que l’équilibre avant le choc détermine un prix d’équilibre P* qui permet la définition de quantités d’équilibre telles que O*=D*. Le choc d’offre négatif se traduit par un déplacement sur la gauche de la courbe d’offre précédente alors que la courbe de demande ne varie pas: il en résulte un nouveau prix d’équilibre Pc > P*, tandis que les quantités d’équilibre sont plus faibles Oc=Dc avec Occ

- Des catastrophes d’origine naturelle et/ou humaine comme un incendie qui détruit des zones importantes de productions agricoles (comme en Russie en 2008 ce qui provoqua une augmentation du prix du blé ou encore un tsunami mais aussi l’épuisement de certaines ressources naturelles.

- Des décisions géopolitiques comme ce fut le cas en octobre 1973 date où l’OPEP décida l’embargo des exportations de pétrole vers les pays ayant soutenu Israël lors de la guerre de Kippour. Il en résultat une multiplication par 6 du prix du baril qui passa de 2$ (prix qui était resté stable depuis les années 1950) à 12$ le baril fin 1974.

- Une augmentation des salaires supérieure aux gains de productivité ou encore un alourdissement de la fiscalité des entreprises peuvent aussi conduire à un choc d’offre négatif : l’augmentation se traduit par des coûts de production plus élevés pour les entreprises qui deviennent moins compétitives lorsqu’elles répercutent cette hausse sur leurs prix, elles perdent des parts de marché et sont contraintes de diminuer leur offre ce qui a pour effet d’augmenter le chômage et donc de diminuer le revenu distribué. L’activité se contracte alors.

- Une baisse du taux d’innovations (insuffisances de dépenses en recherches et développements ou encore dégradation des systèmes d’enseignement et de recherche) peuvent réduire le taux de croissance potentielle puisque celui-ci se définit comme étant le niveau maximal d production sans accélération de l’inflation.

Les chocs d’offre négatifs conduisent généralement à cet enchaînement à partir duquel l’augmentation des prix (des matières premières ou des produits semi-finis) provoque un choc inflationniste qui se traduit par une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs qui va peser sur la demande globale (choc négatif concernant la demande). Les entreprises contractent alors leur production et licencient ce qui crée un cercle vicieux puisque cela pèse en retour sur la demande globale. Les entreprises diminuent leurs investissements et la baisse de l’activité devient globale.

Au niveau du taux de croissance potentielle : l’impact de la réduction de l’offre s’exprime par une baisse du PIB potentiel. L’écart en pourcentage entre le produit réel et le produit potentiel s’appelle l’écart de production ou encore « output gap »

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