Comment expliquer que la croissance économique des États-Unis a été plus forte en moyenne que la croissance française entre 1990 et 2012 ?
Par Raze • 13 Mai 2018 • 1 789 Mots (8 Pages) • 583 Vues
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CONDUIT A DES GAINS DE PRODUCTIVITE.
Phrase introductive = Les études de Denison, Maddison, Carré et Dubois, portant sur la contribution des facteurs de production à la croissance du PIB montrent que cette croissance ne provient pas exclusivement de la mobilisation de travail et de capital. L’existence d’un « résidu » permet de conclure que la croissance provient aussi de gains de productivité, plus ou moins importants selon les pays et les périodes, que l’on attribue généralement au progrès technique. La croissance est donc plus ou moins intensive. Qu’en est-il dans le cas de la France et des Etats-Unis ?
L’effort américain en matière de recherche et développement (R&D) est plus élevé que l’effort français. En 2007, les dépenses de R&D représentent environ 2,8 % du PIB aux Etats-Unis contre 2 % en France. Entre 1997 et 2007, ce ratio a augmenté aux Etats-Unis alors qu’il a baissé en France (Doc. 3). De même, le nombre de chercheurs par million d’habitant a progressé dans les deux pays entre 1997 et 2007 mais il reste supérieur aux Etats-Unis : environ 4 500 chercheurs pour un million d’habitants contre environ 3 500 pour la France (Doc. 3).
Or, les investissements immatériels permettent aux entreprises d’améliorer leur potentiel productif. Les dépenses de R&D conduisent à l’innovation, les dépenses de formation du personnel à une meilleure efficacité du travail et les dépenses de publicité à une extension des ventes. Le capital technologique (stock de connaissance scientifique et technique) et le capital humain (stock de savoir, de savoir faire et de savoir être que mobilise un travailleur dans la production) s’accumulent et s’entretiennent. Ils augmentent l’efficacité globale des facteurs (rendements d’échelle croissants) et dégagent des externalités positives (l’ensemble des acteurs en profite sans en payer le coût). Quand le progrès technique s’exprime par des innovations dans les procédés de production et l’organisation du travail, cela se traduit par une augmentation de l’efficacité des facteurs de production, une hausse de la production par unité de travail et (ou) de capital, c’est-à-dire des gains de productivité.
Pourtant, il ne semble pas que c’est de ce côté-là que l’on puisse chercher les causes dans le différentiel de croissance. En effet, on peut constater une faible croissance de la productivité globale des facteurs (PGF) aux Etats-Unis et en France entre 1990 et 2007, environ 10 % pour les deux pays, légèrement supérieure aux Etats-Unis mais l’écart est faible (Doc. 4). Les gains de productivité semblent avoir relativement peu contribué aux 65 % de croissance du PIB aux Etats-Unis, un peu plus en France puisque la croissance n’a été que de 35 % environ (Doc. 1).
Phrase de transition = Même si le progrès technique a joué un certain rôle par l’intermédiaire de gains de productivité dans la croissance des deux pays sur la période, on doit se tourner vers une autre explication.
B – L’INNOVATION OUVRE DE NOUVEAUX MARCHES.
Phrase introductive = De nouveaux produits se traduisent par la conquête de nouveaux marchés pour les entreprises et une position de leader pour les entreprises innovatrices sur le marché mondial. Les américains sont-ils en avance dans ce domaine ?
On peut constater une position largement dominante des Etats-Unis par rapport à la France pour les dépôts de brevets triadiques : environ 16 000 familles de brevets triadiques par million d’habitants aux Etats-Unis en 2007 contre 1 500 à 1 600 pour la France soit environ dix fois moins. En outre, le nombre de ces dépôts a plus progressé aux Etats-Unis entre 1997 et 2007 (Doc. 3). Ceci est à relier à l’effort de recherche mentionné plus haut. Les firmes et les laboratoires de recherche universitaires américains n’hésitent pas à attirer des chercheurs du monde entier (« Brain drain ») en leur offrant des revenus et des conditions de travail bien meilleures à ceux que la France peut leur proposer.
Or, en étant à la pointe de l’innovation en matière de produit, les Etats-Unis tirent la croissance vers le haut. Les firmes innovantes telles qu’Apple, Google, Facebook, ouvrent sans cesse de nouveaux marchés dont les produits ou les services se vendent par million sur la planète entière. Elles disposent d’un monopole temporaire dont elles tirent une rente qui leur permet des investissements colossaux pour accentuer leur avance. Dans cette compétition à l’innovation, les firmes françaises paraissent bien frileuses.
Conclusion :
Rappel de la démonstration = La croissance américaine a été plus élevée que la croissance française durant ces vingt dernières années. L’essentiel tient à une plus forte mobilisation de la quantité des facteurs car la croissance est devenue de plus en plus extensive à partir des années 1990. Cependant, le progrès technique, à travers l’innovation de produit, a pu jouer également un rôle en ouvrant de nouveaux marchés qui ont profité aux firmes américaines.
Ouverture = Ceci nous conduit à nous interroger sur la politique de l’Etat français. Peut-il augmenter l’offre de travail par des mesures administratives (recul de l’âge de la retraite, assouplissement de la législation sur l’immigration, hausse de la durée légale du travail...) ou par des mesures incitatives (défiscalisation des heures supplémentaires...) ? Doit-il favoriser les investissements matériels et immatériels en augmentant les investissements publics dans les infrastructures, dans la recherche et l’éducation ou doit il inciter les entreprises privées à investir (crédit d’impôt pour la recherche, subventions, baisse de la fiscalité sur les profits, baisse des cotisations sociales patronales...) ? Certains économistes insistent sur le rôle de l’Etat stratège dans la compétition
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