App aide a la toilette
Par Andrea • 2 Janvier 2018 • 1 880 Mots (8 Pages) • 638 Vues
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Elle me remercie de l'aide apportée pour le soin, parce que même si elle n'est pas toujours en capacité d'y penser, il lui est agréable de se sentir propre, belle d'après elle et d’éprouver un bien être.
En ce qui concerne mon ressenti, premièrement j'ai été touchée du fait que cette jeune femme, qui a mon âge, ne puisse faire sa toilette seule. A notre âge, l'image corporelle est très importante, le fait d'être propre, de sentir bon, d'être bien coiffée, est aussi une valeur sociale de notre temps. Et je sais que quotidiennement c'est un soin auquel on tient, sur lequel on passe un certain temps, plus ou moins long selon les personnes, parce que ça paraît normal. On pourrait parler de norme parce que quelque part, une personne qui ne le fait pas serait stigmatisée. Lorsque sa période de crise sera terminée, il est fort probable qu'elle se rende compte de la gravité de ce qui lui est arrivée notamment grâce à ce fait là. Quand j'ai réalisé ce soin, j'ai évidemment veillé à respecter sa dignité mais encore plus que d'habitude. A un tel point que je n'osais pas certaines fois parce que je sais qu'à ce moment là elle ne se rendait pas compte de ce qui lui arrivait. Mais plus tard elle se souviendra de tout ça et je ne voulais absolument pas qu'en prenant conscience, elle en soit en quelque sorte traumatisée. C'est difficile à 20 ans de se dire qu'on a eu besoin d'aide pour se doucher ou se sécher les cheveux. Pour se maquiller, alors que c'est un geste de la vie quotidienne qu'on réalise aisément habituellement. Mais aussi parce que ce sont des gestes intimes que l'on fait seul et pour lesquels on n'aimerait pas forcément que quelqu'un nous accompagne. Je sais que j'ai réalisé ce soin en vue d'améliorer son bien être sur le moment mais j'ai également beaucoup pensé à elle, pour après son hospitalisation, pour qu'elle ne se dévalorise pas, en se disant qu'elle n'a pas même pu se laver seule. C'est pourquoi je ne voulais vraiment pas être trop intrusive, j'ai veillé à ce qu'elle fasse quasiment tout, qu'elle soit un minimum seule dans les moments intimes.
Ensuite, ce soin m'a un peu gêné, dans le sens où on a le même âge. Je ne savais pas trop comment me positionner, j’étais en train de réaliser la toilette de quelqu'un qui pourrait être dans ma classe mais que je ne connais pas. Lors d'une toilette, entrer dans l'intimité du patient c'est déjà quelque chose de fort, d'important, qui est à préserver. Alors ajouter au fait que la personne ait le même âge, qu'en étant jeune on vit plus ou moins bien ce type d'intrusion, c'était difficile de se positionner.
Cependant, cette jeune femme, préférait que ce soit moi qui soit là avec elle, pour l'aider. Peut être parce qu'elle se sentait plus à l'aise avec quelqu'un de son âge, qu'elle en était moins gênée. Ça me faisait me sentir un peu plus à l'aise, à ce moment là, en sa présence. Parce que je savais qu'elle était mieux du fait de ma présence. Je me suis sentie utile pour elle.
Pour finir, j'ai tiré de ce soin une certaine satisfaction. Car je sais qu'une fois terminé elle se sentait mieux. Qu'elle était contente, que je lui ai apporté un certain confort. J'ai réalisé qu'en dépit du fait que c'était délicat, j'ai réussi à réaliser ce soin, que j'étais capable. Que j'avais mobilisé la totalité de ce que je savais faire et qu'elle en était réceptrice. Cela a aussi contribué au fait que je prenne un peu plus confiance en moi concernant ce type de soin, qui, il me semble, est très délicat du fait de toutes les conséquences qu'il peut engendrer sur le plan, certes physique, mais aussi et surtout ici, psychologique. « compétence 7 »
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