Stage au Centre Hospitalier dans le service du bloc opératoire
Par Raze • 5 Avril 2018 • 1 382 Mots (6 Pages) • 571 Vues
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et conduire une relation dans un contexte de soin ».
L’anesthésie générale est un acte médical non anodin qui permet d’endormir un patient, d’abolir la sensation douloureuse et d’obtenir si besoin un relâchement musculaire pour permettre la réalisation d’un acte chirurgical.
Avant d’atteindre le jour J. de l’intervention, l’étape de la rencontre avec le médecin anesthésiste est primordiale. Cette consultation d’anesthésie a un double intérêt pour l’équipe médicale mais aussi pour le patient.
En premier lieu, elle permet d’évaluer le risque anesthésique et opératoire, en fonction des facteurs qui sont susceptibles d’interférer dans le déroulement de l’anesthésie : antécédents médicaux, chirurgicaux et traitements suivis. Elle permet de planifier au mieux l’anesthésie. Comme vue dans l’UE 4.5 « gestion des risques », la consultation d’anesthésie fait partie intégrante du processus de démarche de qualité et du concept de sécurité anesthésique afin de prévenir le moindre risque qui pourrait avoir des conséquences per et/ou post-opératoire. Cette consultation s’inscrit dans un cadre médico-légal depuis le décret 94-1050 du 5 décembre 1994 (UE 1.3 « éthique, législation et déontologie »). Etant obligatoire, elle doit être effectuée au moins 48 heures avant toute intervention programmée.
Mais son intérêt n’est pas que médical. Elle permet de créer un véritable lien de confiance avec la personne soignée (abordé dans l’UE 4.2 « soins relationnels »). Cette rencontre est déterminante pour la relation soignant-soigné à venir et est le garant d’une hospitalisation optimale. En effet, le médecin anesthésiste est l’interlocuteur privilégié du patient et l’éclaire dans ses doutes et ses questionnements avant une intervention. Il permet de préparer au mieux le patient en vue de son opération qui provoque souvent un facteur d’angoisse et de stress. Cette consultation permet alors d’informer et de rassurer le patient. L’information a pour but d’accompagner le patient afin de l’aider à comprendre la teneur du processus d’anesthésie.
C’est durant ce rendez-vous que sont abordées les consignes d’anesthésie. Tout d’abord, un jeûne de 6h minimum avant toute anesthésie est indispensable pour éviter le reflux accidentel du contenu de l’estomac dans les poumons. On entend par le terme « jeûne » le fait de ne pas boire, de ne pas manger et de ne pas fumer. Il est aussi obligatoire de réaliser une toilette à la Bétadine scrub la veille de l’intervention et le matin même. Les appareils dentaires, les lunettes, les lentilles de contact, les prothèses auditives et les bijoux doivent être retirés le jour de l’intervention.
Ces consignes, très importantes pour le bon déroulement d’une intervention, n’ont peut-être pas été bien assimilées et comprises par Monsieur G. . Le fait de fumer ne lui a pas paru dangereux, il n’a pas réalisé les risques encourus. Pourtant, il ne faut pas oublier que le non-respect du jeûne peut compromettre une intervention mais aussi la vie du patient. En en effet, fumer augmente le risque d’avoir des complications respiratoires (infection pulmonaire, défaillance respiratoire, etc.) et des complications cardiaques (notamment d’infarctus du myocarde). Les risques de mauvaise cicatrisation sont aussi plus importants que chez un non-fumeur. De ce fait le médecin anesthésiste a le droit de refuser l’intervention programmée d’un patient si celui-ci n’a pas respecté les consignes préopératoires.
L’intervention dont a bénéficié Monsieur G. (fibroscopie oeso-gastroduodénale) pratiquée sous anesthésie générale en hospitalisation de jour comprend une véritable anesthésie imposant un strict respect des règles de sécurité. Certes l’intervention était de courte durée, ce qui a pu entraîner un manque de vigilance de la part de Monsieur G., mais pour autant, elle n’était pas anodine.
Pour conclure, l’un des rôles clés de l’infirmière avant l’anesthésie est de s’assurer du respect des consignes d’anesthésie par le patient. Cela est notamment possible grâce à la « check-list ». Il est primordial lors de la rencontre pré-anesthésie que le patient comprenne et assimile les informations transmises. Un langage simple, en utilisant des mots non-professionnels est indispensable. Tous les professionnels doivent communiquer un maximum d’explications à chaque patient. Ceci n’est pas du temps perdu mais bien au contraire un gain de temps qui permettra d’éviter de nombreux risques, parfois vitaux.
Cette situation, inattendue, m’a fait davantage prendre conscience de l’importance du travail d’équipe dans le suivi du patient. Je n’avais pas réalisé que la consultation d’anesthésie tenait un rôle si important pour le bon déroulement d’une intervention.
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