Fiche de lecture Outsiders
Par Junecooper • 17 Novembre 2017 • 2 767 Mots (12 Pages) • 869 Vues
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Il peut parfois paraître nécessaire ou commode à une personne qui respecte habituellement les lois de ne pas s’y conformer dans des circonstances particulières. Lorsqu’une action est entreprise pour satisfaire des intérêts légitimes, elle devient, sinon tout à fait régulière, du moins pas tout à fait irrégulière.
Ce sont des motifs socialement appris qui sont à l’origine des activités déviantes occasionnelles : interactions avec des déviants plus expérimentés. C’est un apprentissage.
Etre pris et publiquement désigné comme déviant constitue probablement l’une des phases les plus cruciales du processus de formation d’un mode de comportement déviant stable. En raison de la faute commise et du caractère flagrant de celle-ci, l’individu déviant acquiert un nouveau statut, une nouvelle identité.
Hugues distingue les caractéristiques principales et les caractéristiques accessoires d’un individu. Les individus possèdent souvent la caractéristique principale sans posséder les caractéristiques accessoires attendues de manière informelle.
Hugues distingue également le statut principal et le statut subordonné de l’individu.
Traiter une personne qui est déviante sous un rapport comme si elle l’était sur tous les rapports, c’est énoncer une prophétie qui contribue à sa propre réalisation. Ainsi se mettent en branle divers mécanismes qui concourent à modeler la personne sur l’image qu’en ont les autres.
La manière dont on traite les déviants équivaut à leur refuser les moyens ordinaires d’accomplir les activités routinières de la vie quotidienne. En raison de ce refus, le déviant doit nécessairement mettre en œuvre des pratiques routinières illégitimes.
Les sociétés sont intégrées en ce sens que les agencements de la vie sociale dans chaque domaine d’activité (professionnel, familial…) se combinent de manière déterminé avec ceux des activités dans d’autres domaines. De nombreuses formes de déviance engendrent des difficultés parce qu’elles ne peuvent pas s’accorder avec les attentes concernant d’autres domaines de l’existence.
A. J. Reiss suggère une des formes possibles d’immunisation contre l’amplification de la déviance.
Si l’individu se fait appréhender pour la première fois dans des circonstances et à un moment tel qu’il a encore le choix entre des lignes de conduite opposées, son arrestation peut faire que face aux conséquences ultimes et brutales que son action risque d’entraîner, il peut décider qu’il n’est pas souhaitable de s’engager plus avant sur la voie de la déviance et rebrousser chemin.
La dernière étape d’une carrière déviante consiste à entrer dans un groupe déviant organisé. La conscience de partager un même destin et de rencontrer les mêmes problèmes engendre une sous culture déviante. L’appartenance à un tel groupe cristallise une identité déviante. La plupart des groupes déviants ont un système d’autojustification. De plus, le déviant apprend comment éviter les difficultés.
Les systèmes de justification des groupes déviants comportent tendanciellement une récusation globale des normes morales conventionnelles, des institutions officielles et plus généralement de tout l’univers des conventions ordinaires.
- Comment on devient fumeur de marijuana
Ce ne sont pas les motivations déviantes qui conduisent au comportement déviant, mais, à l’inverse, c’est le comportement déviant qui produit, au fil du temps, la motivation déviante.
La consommation de marijuana est fonction de la conception que l’individu se fait des utilisations possibles de celle-ci, et cette conception évolue en fonction de son expérience de la drogue.
La marijuana est utilisée à l’occasion, pour le plaisir qu’elle procure au fumeur, contrairement à d’autres drogues.
L’apprentissage de la technique
La première étape à franchir est l’apprentissage de la technique requise pour produire, en fumant, des effets (planer) qui permettent une modification de la conception de la drogue. C’est la fréquentation de groupes utilisant la marijuana qui entraîne une telle modification.
Apprentissage du dosage qu’il faut pour que le drogue produise ses effets dans le cadre d’une consommation pour le plaisir.
L’apprentissage de la perception des effets
Pour que l’individu « plane », deux éléments doivent être réunis : la présence des symptômes produits par la consommation de marijuana, et la reconnaissance de ces symptômes et de leur relation avec le fait de fumer.
Rôle essentiel de l’interaction avec d’autres fumeurs dans l’acquisition des idées qui permettent cette prise de conscience : usage de nouvelles notions.
Pour continuer à fumer, il est nécessaire non seulement que l’individu consomme de la drogue, mais aussi qu’il apprenne à percevoir les effets de celle-ci quand ils se produisent.
L’apprentissage du goût pour les effets
Pour que celui qui sait « planer » continue à fumer, il doit apprendre à aimer les effets qu’il est devenu capable d’éprouver.
Le débutant ne peut poursuivre que s’il apprend à redéfinir ces sensations comme agréables. Cette redéfinition s’opère généralement par l’interaction avec des utilisateurs plus expérimentés.
- Utilisation de la marijuana et contrôle social
Le fumeur de marijuana doit maîtriser les puissants contrôles sociaux qui font apparaître son usage comme immoral ou imprudent.
Il faut une défaillance des contrôles sociaux qui tendent habituellement à maintenir les comportements en conformité avec les normes et les valeurs fondamentales de la société pour qu’apparaisse un comportement déviant. Ces défaillances se produisent souvent lorsque des individus deviennent membres d’un groupe dont la culture et les contrôles sociaux propres s’opposent à ceux de la société globale.
Les contrôles sociaux influence le comportement individuel par l’exercice d’un pouvoir, qui se manifeste dans l’application de sanctions. Mais il existe aussi un mécanisme plus subtil qui influence les conceptions que les individus se font des activités
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