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La dyslexie et le développement psychoaffectif chez l'enfant

Par   •  25 Novembre 2018  •  5 806 Mots (24 Pages)  •  607 Vues

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regroupe dans l’ensemble des « dyslexies périphériques » traduisant une atteinte des processus de lecture pré-lexicaux. D’autres part, les « dyslexies centrales », reflétant une atteinte des processus lexicaux et post-lexicaux, regroupent les dyslexies phonologiques, les dyslexies de surface et les dyslexies mixtes. Néanmoins, dans le cadre de ce travail, nous évoquerons les différentes dyslexies sous le terme « la dyslexie ». La dyslexie est envisagée comme faisant partie des « troubles spécifiques du développement du langage » (TSL). Elle appartient également à l’ensemble des « troubles de l’apprentissage ». Ce trouble est défini par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders – DSM-IV-TR) comme un « trouble de la lecture » caractérisé par « une difficulté à apprendre à lire en dépit : d’une intelligence suffisante, d’un enseignement classique, d’une intégrité des fonctions auditives, d’une intégrité des voies neurologiques et de facilités socio-culturelles ». La classification statistique internationale des maladies de l’OMS (CIM-10) aborde également la dyslexie en tant que « trouble spécifique de la lecture » et décrit des critères diagnostiques adaptés à des âges différents. Grâce aux définitions précédentes, nous pouvons soutenir que les parents et les enseignants ne sont pas responsables de la dyslexie de leur enfant, de leur élève. Il n’est pas vain, en complément de la définition de la dyslexie, de mettre en exergue la différence entre la notion de « trouble » et celle de « retard ». Le retard est un décalage d’une fonction par rapport à une norme d’âge ou sociétale. Il s’agit d’un écart qui sera récupéré partiellement ou complètement grâce à une prise en charge adaptée. La personne présentant un retard mettra plus de temps à acquérir une compétence donnée qu’un sujet « sain » du même âge. Le retard peut également être comblé par une évolution spontanée. Le trouble, quant à lui, est plus préoccupant que le retard par son caractère permanent. En effet, une personne atteinte d’un trouble ne sera jamais remise à niveau par rapport à la norme. Ainsi, la dyslexie est durable dans le temps. Par exemple, les personnes dyslexiques n’auront jamais le même niveau de lecture que les sujets dits « sains » du même âge. De plus, le trouble est généralement insensible aux différentes remédiations mises en place afin de pallier les retards causés. Il peut varier dans sa gravité ainsi que par les incapacités qu’il entraîne. « Le trouble se distingue d’un retard du langage par les délais de récupération, par les conséquences occasionnées et souvent par l’inexistence de signe associé. » (Ringard,

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2000).

Dans le cas de la dyslexie, les symptômes varient en fonction d’un certain nombre de facteurs comme par exemple la méthode d’enseignement et la présence d’un soutien spécifique et sa nature. Notons que la dyslexie ne peut réellement se percevoir qu’au moment du passage à l’écrit, au moment où l’enfant va être amené à transcrire. Certains comportements peuvent conduire à suspecter une dyslexie : des retards de langage oral, une lenteur caractérisée, de la maladresse dans les gestes, un mauvais repérage dans l’espace et le temps, une mémorisation difficile, une fatigabilité anormale, un désintérêt pour les apprentissages et les tâches demandées en petite classe. Il faut également noter que selon l’état de fatigue ou de stress et l’incertitude des enfants, les fautes et les symptômes augmentent de façon significative (Davis Dyslexia Association International, 1992). Néanmoins, même si certains comportements signent la présence d’une dyslexie chez un enfant, le diagnostic de ce trouble de l’apprentissage ne peut se poser que vers l’âge de sept/huit ans. En effet, il est nécessaire que l’enfant ait un retard de dixhuit mois minimum par rapport au niveau de lecture qu’il devrait avoir acquis pour qu’il soit possible de poser un diagnostic. Les chiffres concernant la prévalence de la dyslexie ne sont pas négligeables. Effectivement, 1 à 8% des enfants en âge scolaire sont dyslexiques (Sunyer, n.d.) en considérant qu’1% sont des dyslexies sévères. En outre, en ce qui concerne la prévalence de la dyslexie dans la population, celle-ci est évaluée à environ 5% avec des chiffres qui varient entre 3 et 10%. Selon l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), cette étendue de variation témoigne de l’utilisation de différents critères afin de poser le diagnostic de la dyslexie ainsi que du type de code orthographique qui caractérise la langue de la population considérée. En ce qui concerne la différence entre les hommes et les femmes, 60 à 80% des personnes identifiées « dyslexiques » sont de sexe masculin. La dyslexie est présente dans toutes les langues mais certaines sont plus propices à engendrer des cas de dyslexie. Certaines langues, comme l’italien, font correspondre une lettre à un son. Ces langues ont un code orthographique dit « transparent ». D’autre langues, comme le français ou l’anglais, présentent un code orthographique « opaque » : certaines lettres peuvent être reliées à plusieurs sons. Par exemple, en français, la lettre « c » peut être prononcée « [k] » ou « [s] ». Les langues présentant un code orthographique « opaque » ont un taux de dyslexie plus élevé. La dyslexie étant un trouble, il n’est pas possible d’en guérir. « On naît dyslexique et on le reste toute sa vie.» (Habib, n.d.). Cependant, des méthodes palliatives telles que des remédiations, des rééducations ainsi que diverses techniques peuvent être mises en place afin de diminuer les effets de ce trouble. Le diagnostic de la dyslexie aide en lui-même. Il est plus aisé de vivre avec un trouble et de le « combattre » lorsque celui-ci a été identifié. Le diagnostic, les multiples remédiations ainsi que les différentes techniques de prise en charge de la dyslexie seront abordés dans la dernière partie de ce travail. Enfin, de multiples études de familles de dyslexiques et de jumeaux dyslexiques ont mis en exergue une composante héréditaire de la dyslexie. Hollis Scarborought, par exemple, a réalisé en 1990 une étude portant sur trente-deux familles dont un parent était dyslexique : les résultats ont mis en évidence que 65% des enfants issus de ces familles avaient développé une dyslexie1.

En bref, la dyslexie est un trouble spécifique et durable de l ’activité de lecture, apparaissant dès le début de l’apprentissage et qui interfère de manière significative dans la réussite scolaire et

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