Compléments alimentaires destinés aux sportifs
Par Junecooper • 9 Novembre 2018 • 5 388 Mots (22 Pages) • 488 Vues
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de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
La liste des substances interdites est établie en prenant en considération plusieurs critères : dans un premier temps, l’impact sur la santé du sportif, mais aussi l’amélioration de ses capacités physiques et, dans un second temps, la capacité de la molécule à masquer l’usage d’autres subs-
tances interdites.
LES SUBSTANCES AUTORISEES ET INTERDITES
En raison du fait que l’ANSES considère que le terme « complément alimentaire » re- groupe, entre autres, les substances potentiellement consommées par les sportifs, il y a de ce fait, un nombre considérable de molécules qui peuvent entrer dans la composition des complé- ments alimentaires destinés aux sportifs. Certaines sont autorisées, et n’ont pas d’effets délé- tères, lorsqu’elles sont consommées en quantité raisonnable, d’autres sont inscrites sur la liste des substances interdites éditée et révisée tous les ans par l’Agence mondiale anti-dopage. Bien que ces produits soient, en France, interdits à la commercialisation, il est possible de se les procurer très facilement par l’intermédiaire d’Internet.
Les substances autorisées
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Le respect de la norme AFNOR NF V 94-001 par le fabricant, permet de garantir au sportif que
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le complément alimentaire ne comporte pas de substances dopantes.
Parmi les substances autorisées visant à augmenter et maintenir la masse musculaire, on
retrouve des protéines, des acides aminés indispensables (Valine, Leucine, Isoleucine), con- ditionnellement indispensables (Glutamine, Arginine) et non indispensables (L-tyrosine, Ala- nine), la créatine, des extraits de plantes (Tribulus terrestris et les espèces du genre Smilax)
et des minéraux (Vanadium et Picolinate de chrome).
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Figure 1: Représentation des acides aminés indispensables qui permettent d’augmenter et de maintenir la masse musculaire
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Seulement deux des substances autorisées visant à développer la masse musculaire des sportifs bénéficient d’allégations validées par l’EFSA (European Food Safety Authority), il s’agit des
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protéines et de la créatine.
Les protéines sont des macronutriments qui permettent, entre autres, de réparer les fibres musculaires endommagées par le sportif, au cours de son activité physique. Ce nutriment est commercialisé sous forme de poudre, permettant au sportif de consommer des protéines rapi- dement après l’effort. En effet, une étude menée par Witard et al., (2013) a démontré que chez un sportif masculin pesant entre 80 kg et 85 kg et qui s'entraîne régulièrement, la dose optimale est de 20 grammes de protéines, 20 à 30 minutes après l’effort. L’idée couramment reçue que les protéines en poudre sont des substances dopantes est fausse. Il y a quelques années, des contrôles ont révélé la présence de molécules dopantes dans les compléments alimentaires de protéines, cela est dû au fait que certains fabricants en ajoutaient intentionnellement, d’où l’amalgame souvent réalisé entre protéines et produits dopants. En réalité, le procédé de fabri- cation n’est qu’une simple extraction des protéines (majoritairement du lait). En effet, les com- pléments alimentaires de protéines les plus efficaces semblent être les protéines sériques du lait. En raison du nombre de plus en plus important de personnes intolérantes au lactose, les pro- téines végétales font leur apparition, mais l’absorption est moins élevée que celles provenant de l’animal. En effet, les protéines sériques du lait sont absorbées près de 70 % plus rapidement
que les protéines végétales, d’après l’étude réalisée par Tang et al., (2009).
La créatine,
quant à elle, est devenue un complément alimentaire très populaire, natu-
rellement présente dans la viande rouge, dans les œufs et le poisson. Plusieurs preuves scienti- fiques sont en faveur de son utilisation pour prendre de la masse musculaire et augmenter la
récupération (Tipton et Ferrando, 2008).
Les chercheurs Michael et al., (2003) ont montré que
la créatine semble accroître la rétention d’eau, faisant ainsi augmenter le poids corporel et le
volume musculaire.
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Figure 2: Représentation moléculaire de la créatine
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L’arginine ne semble pas avoir d’effets significatifs sur le développement musculaire.
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(Pahlavani et al., 2017)
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Figure 3: Représentation moléculaire de la L-arginine
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Concernant les compléments autorisés visant à réduire la masse graisseuse (communé-
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ment appelés « brûleurs de graisses ») chez le sportif, on retrouve la L-carnitine, la choline, la 2-phényléthylamine, des extraits de plantes (Cissus quadrangularis, Coleurs forskohlii, Gar-
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nicia cambodgia et Magnolia officinalis) et des molécules d’origines végétales (la théobro- mine, la caféine, la p-synéphrine et la cétone de framboise), agissant à leur manière et avec un
effet plus ou moins marqué sur les métabolismes lipidique et énergétique.
Certaines de ces substances,
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