Analyse de pratique douleur
Par Andrea • 15 Février 2018 • 2 217 Mots (9 Pages) • 538 Vues
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Je m'excuse de la douleur provoquée, et je lui signale que je suis bien dans la veine et que le plus dur est passé, je vais pouvoir prélever le sang.
J'insère le tubes dans le corps de pompe et le sang ne coule pas dans le tube. A ce moment là, je me rappelle des conseils de l'infirmière, lorsque le sang ne coule pas suffisamment, il faut déplacer l'aiguille ou tendre la peau aux alentours du points de ponctions.
Je met en pratique ces conseils, mais Monsieur R. crie à nouveau de douleurs et ce recroqueville.
Dépassé par le douleur du patient, je décide d’arrêter le soin. Le temps que je réalise la FHA, le patient est restée un moment chamboulé et douloureux à essayer de se calmer.
Je me suis excusée et je lui ai précisé que l'infirmière passera lui faire la prise de sang.
Les acteurs concernés sont le médecin prescripteur, l'infirmière prenant en charge le patient, le patient et moi-même qui a réalisé l'acte.
Observations et étonnements :
Cette situation m'interpelle pour deux raisons, d'une part car j'ai trouvé la douleur de cette personne très intense pour un acte qui, chez certains malades, n'est à peine ressenti. D'autre part, par mon manque d'assurance dans ce soin technique, je n'ai pas pu essayer de calmer le patient, sachant qu'une prise de sang est beaucoup plus douloureuse lorsqu'elle est réalisée sur quelqu'un de contracté.
Je me suis donc demandé comment faire pour éviter une telle appréhension de ce geste de la part du patient puis, par la suite, comment prendre en charge la douleur de chacun de manière individualisée et adaptée.
Au vue, d'une détresse mentale associé à des douleurs, faudrait il collaborer avec le psychologue et le médecin prescripteur pour qu'ils améliorent la prise en charge ?
Il est effectivement important de prendre conscience du passé douloureux de la personne, il pourrait être une des raisons de son anxiété et de sa douleur.
L'anticipation anxieuse d'un soin douloureux, souvent renouvelé, doit être pris en charge en contrôlant au mieux la douleur induite. Dans ce cas là, pour que la douleur induite soit moins aiguë, il faudrait que le patient soit décontractée lors de la prise de sang. Les conditions de réalisation du soin vont donc influer sur la douleur de Monsieur R.
Il est donc important de le rassurer, d'établir une relation de confiance avec elle, de lui parler, de l'écouter...Et peut-être de trouver un accord avec lui(et les autres membres de l'équipe) pour améliorer la réalisation du soin, et le rendre moins pénible. Certaines personnes personnes souhaitent ou non être prévenues avant le geste, certains aime regarder la télé pendants le soin, d'autres préfèrent qu'on leur parler...
Si ce patient arrive à se détendre avant la prise en charge, celle-ci sera moins douloureuse pour lui, et donc moins anxiogène pour les fois à venir.
Difficultés et points à approfondir :
La douleur est un phénomène complexe et subjectif, elle peut être définie comme une « Expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite dans des termes évoquant une telle lésion » (IASP).
La douleur est propre à chacun d'entre nous, et on se doit de la respecter.
Il était difficile pour moi de voir autant de douleur chez quelqu'un, et encore plus pour un acte qui ne me paraissait pas douloureux. J'ai donc du mettre de côté ma conception de la douleur pour prendre en compte la sienne. Monsieur R était très apeurée avant le soin et très douloureuse après. C'était la première fois que j'étais amenée à rencontrer cette personne, sa réaction m'a surprise. J'aurais du être capable d'évaluer son anxiété et sa douleur et mettre en place une technique d'apaisement.
J'aurais du faire preuve d'empathie, ce qui aurait permis une relation de confiance avec le patient et permettre une alliance thérapeutique.
D'après Burns, en 2008, l'hostilité et la propension à exprimer la colère diminuent la capacité du patient à créer une bonne collaboration.
Bliss, en 2009, à quant à lui, montré que lorsque l'alliance thérapeutique est perçue comme positive par les patients, alors il existe un impact positif sur l'intensité douloureuse perçue, l'interférence de la douleur avec ses activités quotidiennes, sa satisfaction et sa collaboration au traitement.
D'après l'article R.4311-2-5 du Code de Santé publique, les soins infirmiers ont pour objet « de participer à la prévention, à l'évaluation et au soulagement de la douleur ».
La loi du 4 Mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, n'a pas créé l'obligation de la prise ne charge de la douleur. Cependant, elle a d'une part, défini la prise de en charge de la douleur comme un droit fondamental et, d'autre part, à défini son contenu : Prévention, Éducation, Traitement.
Les compétences qui pour moi sont importantes dans une telle situation sont :
_ La compétence 1 « évaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier ». Elle est essentielle pour savoir rechercher et sélectionner les informations utiles à la prise en charge de la personne. Ici le dossier médical de Monsieur R était le support des informations sur son état de santé, sa pathologie. Dans les transmissions ciblées, l'altération de l'humeur était rapportée.
_ La compétence 2 « Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers »
Pour réaliser la prise de sang, j'ai dû appliquer « les règles, les procédures et les outils de qualité, de la sécurité et de la traçabilité ». Il faut adapter le protocole de soin au contexte de la situation. De plus, j'aurais pu améliorer la recherche de participation et de consentement du patient au projet de soin.
_ La compétence 4 « Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique »
Le soin doit être réalisé en respectant les contrôles de conformité (prescription, réalisation,
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