Pierre Révol cas
Par Orhan • 9 Mai 2018 • 1 466 Mots (6 Pages) • 528 Vues
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3. La mise en route du récit
a) Le personnage de Pierre Révol est en situation. Nous le découvrons dans son quotidien, lors de son arrivée au travail. Il apparaît alors comme un homme sans cesse pris par le temps, un homme taciturne et solitaire. On peut dire qu’une certaine lassitude se dégage de ce premier portrait.
À l’inverse, dans l’extrait étudié, on comprend mieux la manière dont Pierre Révol aborde la médecine. On perçoit la vocation d’un homme passionné. On notera que lorsque le personnage est décrit dans sa fonction de médecin, il perd son prénom (début du texte : Pierre Révol/ fin du texte Révol)
Pierre Révol est anesthésiste-réanimateur. Ce métier est étroitement lié à la découverte de Goulon et Mollaret. En effet, le personnage est confronté au quotidien à des patients qui présentent des signes physiques de vie, mais qui sont pourtant plongés dans des comas plus ou moins profonds. Pierre Révol oscille toujours entre la vie et la mort. Son métier le conduit à analyser les signes qui peuvent attester de l’état du cerveau et donc de la vie ou de la mort du patient. Il faut revenir plus au dans le texte : « l’arrêt du cœur n’est plus le signe de la mort, c’est désormais l’abolition des fonctions cérébrales. »
b) Cette digression permet de comprendre ce que Pierre Révol cherche à établir lorsqu’il analyse les images du cerveau de Simon. Le jeune homme est dans le coma, mais le médecin doit déterminer s’il pourra se réveiller un jour, ou au contraire si son état correspond à une mort psychique.
Le lecteur fait ainsi le lien entre l’accident dont a été victime Simon et son état actuel. Pierre Révol ne correspond pas à l’image du médecin qui soigne, qui guérit les patients. Il est à l’opposé de Virgilio Breva ou de Harfang. Ces deux médecins suscitent l’admiration car ils sauvent des vies. Le rôle de Révol est d’être dans l’ombre de ces médecins comme si celui qui décrétait la mort demeurait un tabou pour notre société.
c) Nous comprenons que Pierre Révol a constaté le décès de Simon. D’après les résultats d’analyses, le cerveau du jeune homme ne fonctionne plus. Le médecin sait que ce constat va entraîner une chaîne d’événements et de décisions. Au-delà du drame, une mécanique se met en route. L’accumulation de verbes nous montre bien que le personnage agit de manière professionnelle et rôdée : « prend acte de ce qui s’annonce, ferme les paupières, les rouvre, et soudain, comme une prise d’élan se redresse ». Il doit laisser les sentiments de côté et prendre les décisions
qui s’imposent. C’est Pierre Révol qui constate la mort cérébrale de Simon et qui déclenche donc la mise en place du protocole de don d’organes. Son diagnostic est à l’origine des événements qui vont suivre. Pierre Révol est le personnage qui permet la mise en place des fondements du récit.
d) Un reportage poétique. Du premier genre, il a l’aspect documenté (date : en 1954, lieu : institut pasteur, terme technique engstrom 150), le recours aux images : métaphore, la comparaison ( comme on abat un carré d’as au poker, une phrase en forme de bombe à fragmentation lente)
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