Oedipe roi: le rôle de la vision, de la cécité dans le mythe

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Cette poursuite s’étant à mi-chemin transformée en une quête de l’identité, il lève en enfin le voile mensonger qui recouvrait alors ses origines, le rendant ignorant depuis sa naissance. Cette choquante vérité engendre des réactions dramatiques autant dans l’œuvre littéraire que cinématographique malgré les singularités de chaque personnage en fonction de l’auteur. L’œdipe de Pasolini agit de manière puérile, brutale et irréfléchie tandis que celui de Sophocle fait meilleur figure en tant que roi et homme. Tous deux se privent de leur vues.

III / La cécité et la lumière ?

Œdipe semble fuir la réalité et hurle ne plus vouloir rien voir, se détournant de ses crimes odieux. Il semble être torturé de regrets d’où la formule « j’aurais dû » dans le film et la honte d’avoir survécu dans le livre. Cependant la cécité insultée avant par œdipe ne serait pas la clé de la vérité ? Tout au long de l’œuvre, sont présents des paradoxes : Œdipe résout l’énigme de la sphinge pourtant il est complètement ignorant de son destin ; Tirésias est aveugle mais il possède un don de voyance. Œdipe choisit également la cécité de lui-même au lieu de se suicider, ce qui est sa façon d’assumer sa responsabilité.

Dégouté de soi, des actes qu’il a osé commettre, s’ôter la vue semble être un moyen pour lui de s’apaiser. Il s’identifie comme l’authentique assassin et semble pouvoir enfin voir les choses telles qu’elles sont. En effet il semble avoir atteint la sagesse maintenant qu’il ne peut plus voir.

De plus, son aveuglement et son exil sont également la lumière libératrice pour la cité de Thèbes et triomphe de la peste, but original D’œdipe. Enfin, même si l’on pourrait croire que Œdipe réussi à se détacher du destin prédit par les dieux en s’ôtant la vue, il est toujours victime de la fatalité car en effet, comme le dit Tirésias « car il sera aveugle, lui dont les yeux sont ouverts, il mendiera, lui qui est dans l’opulence ; vers le sol étranger, tâtonnant devant lui avec son bâton » il finit par devenir mendiant.