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Marguerite de Navarre, L’Heptaméron

Par   •  31 Mars 2018  •  4 143 Mots (17 Pages)  •  493 Vues

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On peut alors voir que les nouvelles de Marguerite de Navarre sont très proche de la véracité de son époque: la vérité se trouve dans son discours mais aussi dans le débat que les personnages ont entre eux.

Nous pouvons donc voir dans une deuxième partie que Marguerite de Navarre a une vraie influence religieuse.

On peut en effet voir que dans l’œuvre de Margueritte de Navarre, l’auteur s’inspire de son temps et surtout de la religion. Mais elle n’utilise pas la religion de manière vaine et va en faire la satire.

Tout d’abord on peut parler du Décaméron de Boccace, œuvre que a inspiré Margueritte de Navarre. Le Décaméron s’inscrit alors dans une tradition anti-monastique dans laquelle les religieux sont tournés en dérision pour leur comportement scandaleux, ainsi que le peuple pour sa crédulité dévote et son aveuglement. Boccace semble écrire son véritable dégout vis-à-vis de l’institution religieuse. L’époque de Marguerite de Navarre est marquée par une relâchement quasi général de la règle monastique. Les couvents font scandale par leur désordre. L’inconduite de certains religieux (paresseux, vagabonds, dissolus, qui ne vaquent pas au service divin mais vivent aux dépens d’autrui sans jamais fournir de labeur, bons à rien sinon à duper leurs victime) et leur hypocrisie leur valent une réputation détestable. Une hostilité profonde ressort de l’imaginaire collectif, de sorte que se moquer des moines au XVIe siècle apparaît comme une convention littéraire, une simple reprise des griefs traditionnels accumulés au long de trois siècles d’écrits satiriques et de représentation fantasmatiques négatives. La satire des moines très présente dans l’œuvre : l’auteure leur reproche de se montrer luxurieux alors qu’ils professent la chasteté, de s’impatroniser dans les familles, ou encore de s’emparer des biens et des personnes. Les moines abusent donc de leur autorité et sont accusés d’inspirer à l’homme une confiance en soi-même et en ses œuvres, et de promettre le salut à travers l’accomplissement des rites dont ils détiennent les règles. Le blâme porte essentiellement sur le modèle qu’ils proposent, une mauvaise doctrine qui trompe la naïveté des croyants, et sur leur vie intérieur. Les nouvelles proposent une multitude d’exemples à propos des entreprises déloyales des religieux. Leur intérêt et leur cupidité sont dévoilé dans la nouvelle six : un confesseur marie son compagnon religieux pour lui assurer une vie facile et récupérer la dot ; devant les refus de la femme, il aura recours à la ruse, à la violence, aux menaces (humiliation publique), eux mensonges et à l’abus de pouvoir. Certains iront même jusqu’au viol à l’exemple du cordelier De Valé à la nouvelle cinq : en fuite après que ses poursuites envers une femmes ont échoué, il est accueilli dans un nouveau logis et prend de force la fille d’une dame qui lui avait donné pour charge de la châtier de sa paresse. Ce religieux, bien pire que les autres hommes selon les dix devisants, ne reculent pas non plus devant l’inceste, couvrant ses péchés à travers Dieu en invoquant le « miracle » de l’enfantement de la nonne comme action de grâce du Saint-Esprit. Parlemente, personnage faisant partie des dix devisants, utilise l’image du diable qui se cache sous l’ange. On peut alors noter que jamais aucune grâce ne leur est faire et qu’on exige toujours pour eux les plus sévères châtiments. C’est ainsi que le religieux coupables se retrouvent soit hués, soit ligotés, soit mutilés. L’auteure elle même intervient dans la nouvelle huit de la deuxième journée pour punir le religieux : une femme est prise de remords après avoir eu une rapport sexuel avec un prieur qui lui avait assurer ne pas offenser Dieu ; elle se confi donc à l’auteure et cette dernière lui conseille la repentance de la femme et envoie une lettre ordonnant que le prieur soit chassé.

Nous avons donc pu voir que Marguerite de Navarre a une inspiration religieuse, et cela se traduit surtout grâce au personnage d’Oisive. Juste au début de la première journée, les personnages sont réunis et il est question de trouver « quelque plaisant exercice pour passer le temps ». C’est donc à Oisille, que l’on demande conseil. Le meilleur passe temps pour elle serait la Sainte Ecriture, ou « se trouve la vraie et parfaite joie de l’esprit, dont procède le repos et la santé du corps ». Ce retour à la lecture de l’Evangiles, à l’époque de l’auteur, répondait à une nouvelle aspiration vers une religion épurée qui faisait d’avantage confiance aux hommes et à leurs bonne volonté. Oisille trouve alors son contentement dans la lecture de la « sainte parole ». Les nouvelles de Marguerite de Navarre illustre alors très bien les principes qui fournissent aux lecteurs matière à conversation, et aussi des règles de comportement à suivre ou à méditer :

« Voilà, mesdames, une histoire véritable qui doit augmenter le cœur à garder cette belle vertus de chasteté »

« L’histoire que j’ai délibéré de vous raconter est pour vous faire voir comme amour aveuglit les plus grands et honnêtes cœurs, et comme méchanceté est difficile à vaincre »

On remarque alors la un véritable soucis moralisateur qui vient de l’opinion et du personnage d’Oisille qui exprime très bien que « se faut humilier, car les grâces de Dieu ne se donnent point aux hommes pour leur noblesses et richesses, mais selon qu’il plait à sa bonté : qui n’est point accepteur de personnes, lequel élit ce qu’il veut, car il a élu l’honore de ses vertus ». A cause de sa vision du monde, régi par Dieu, l’auteure imprime aux nouvelles un ton austère, voire sentencieux et moralisateur. La nouvelle n’est donc pas seulement une composition littéraire d’imagination ayant comme fatalité le plaisir du lecteur mais elle se veut aussi exemplaire, illustratrice de la bonté du Christ et de la vérité de sa parole. Oisille est donc le porte parole des autres personnages constitués d’honnêtes hommes et femmes de bien. Les références religieuses des nouvelles devient alors une condition d’une moralisation efficace, et surtout persuasive. Oisille a donc un credo : elle fait la promesse d’un passage à une résurrection mystique de l’homme. Tout le groupe des mondains est familier avec la bible, ils en citent même des passages. Marguerite de Navarre s’attarde d’ailleurs plus sur ce contact direct que sur les cérémonies comme la messe :

« une action bonne qui n’est pas accomplie dans la plus parfaite humilité du cœur est une œuvre qui n’a pas plus de prix

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