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Anthologie poétique spleen et idéal - Baudelaire

Par   •  15 Novembre 2017  •  2 380 Mots (10 Pages)  •  904 Vues

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Comme les sons nombreux des syllabes antiques,

Où règnent tour à tour le père des chansons,

Phoebus, et le grand Pan, le seigneur des moissons.

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« Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle… »

Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle,

Femme impure! L’ennui rend ton âme cruelle.

Pour exercer tes dents à ce jeu singulier,

Il te faut chaque jour un cœur au râtelier.

Tes yeux, illuminés ainsi que des boutiques

Et des ifs flamboyants dans les fêtes publiques,

Usent insolemment d'un pouvoir emprunté,

Sans connaître jamais la loi de leur beauté.

Machine aveugle et sourde, en cruautés féconde!

Salutaire instrument, buveur du sang du monde,

Comment n'as-tu pas honte et comment n'as-tu pas

Devant tous les miroirs vu pâlir tes appas?

La grandeur de ce mal où tu te crois savante

Ne t'a donc jamais fait reculer d'épouvante,

Quand la nature, grande en ses desseins cachés,

De toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,

De toi, vil animal, - pour pétrir un génie?

Ô fangeuse grandeur! Sublime ignominie!

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« Le Vampire »

Toi qui, comme un coup de couteau,

Dans mon cœur plaintif es entrée;

Toi qui, forte comme un troupeau

De démons, vins, folle et parée,

De mon esprit humilié

Faire ton lit et ton domaine;

— Infâme à qui je suis lié

Comme le forçat à la chaîne,

Comme au jeu le joueur têtu,

Comme à la bouteille l'ivrogne,

Comme aux vermines la charogne

— Maudite, maudite sois-tu!

J'ai prié le glaive rapide

De conquérir ma liberté,

Et j'ai dit au poison perfide

De secourir ma lâcheté.

Hélas! le poison et le glaive

M'ont pris en dédain et m'ont dit:

«Tu n'es pas digne qu'on t'enlève

À ton esclavage maudit,

Imbécile! — de son empire

Si nos efforts te délivraient,

Tes baisers ressusciteraient

Le cadavre de ton vampire!»

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« L'héautontimorouménos »

à J-G-F-

Je te frapperai sans colère

Et sans haine, comme un boucher,

Comme Moïse le rocher!

Et je ferai de ta paupière,

Pour abreuver mon Sahara,

Jaillir les eaux de la souffrance.

Mon désir gonflé d'espérance

Sur tes pleurs salés nagera

Comme un vaisseau qui prend le large,

Et dans mon cœur qu'ils soûleront

Tes chers sanglots retentiront

Comme un tambour qui bat la charge!

Ne suis-je pas un faux accord

Dans la divine symphonie,

Grâce à la vorace Ironie

Qui me secoue et qui me mord?

Elle est dans ma voix, la criarde!

C'est tout mon sang, ce poison noir!

Je suis le sinistre miroir

Où la mégère se regarde!

Je suis la plaie et le couteau!

Je suis le soufflet et la joue!

Je suis les membres et la roue,

Et la victime et le bourreau!

Je suis de mon cœur le vampire,

- Un de ces grands abandonnés

Au rire éternel condamnés,

Et qui ne peuvent plus sourire!

[pic 2]

Vincent van Gogh (1853-1890) ; Le Cri vendue par Sotheby's à New York

J’ai choisis cette œuvre car, tout comme le poème « Spleen-4 », elle évoque chez moi un sentiment de malaise et de frustration. De plus le paysage de ce tableau ressemble à l’espace décrit par Charles Baudelaire, il parle aussi d’esprit et de mort et c’est ce que renvoie le visage de l’homme au 1er plan

« Spleen – 4 »

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,

Et

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