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Les salons litteraires au 18 siecles

Par   •  22 Mars 2018  •  5 192 Mots (21 Pages)  •  336 Vues

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Les attitudes sont en train de changer avec le développement de l’éducation et la science (Newton, Watt, Volta, Leibniz, Buffon, Lavoisier, Monge …) et la diffusion des œuvres intellectuelles, par colportage et le théâtre. La foi dans le progrès qui va symboliser l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert est un processus progressif de déchristianisation de la société révélée par le conflit entre le haut et le bas clergé, ou les tensions avec les Jésuites (expulsés du royaume en 1764) ou le changement le statut des protestants, admis à l’état civil en 1787. Mais l’Église catholique demeure une puissance dominante qui se bat contre les Lumières en interdisant leurs œuvres et d’obtenir, par exemple, la condamnation à mort de Calas huguenot Jean en 1762 ou, pour blasphème, le chevalier de La Barre, en 1766, qui a suscité l’barbaries l’indignation de Voltaire.

Dans le même temps, les conquêtes coloniales d’intérêt pour toutes les puissances européennes (voir Guerre de Sept Ans) et introduisent l’exotisme et le thème du bon sauvage qui alimentent les arts et la littérature, de Robinson Crusoé à Paul et Virginie, par exemple. Les échanges se multiplient et les influences étrangères sont importantes tant pour le progrès des idées pour l’évolution des genres littéraires est particulièrement vrai pour l’influence britannique avec sa démocratie avancée (monarchie constitutionnelle) et la création trouvent romantique ou poétique que de nombreux écrivains qui séjournent en Angleterre tout au long du siècle. L’influence allemande est également importante: il se nourrit du changement préromantique des sensibilités avec une contribution significative dans le domaine de la fantaisie et du sentiment national qui va croître au cours du siècle suivant.

Quant à l’art, du XVIIIe siècle a longtemps été une décoration d’art orienté à la Régence et Louis XV, et ceux qui sont appelés le «peintre du bonheur» comme Boucher, Fragonard, Watteau et Chardin, ou un portrait de Quentin de La Tour, Nattier et Van Loo, avant de valeur dans la seconde moitié du siècle, un art avec une sensibilité morale et Greuze, Hubert Robert et Claude Joseph Vernet. La musique française est illustrée par François Couperin et Jean-Philippe Rameau, mais d’autres compositeurs européens dominent le siècle, de Vivaldi à Mozart par Haendel, Bach, Haydn.

1.2.2 Le contexte dans le territoire français

La philosophie de John Locke (1632- 1704) se répand progressivement en France. Pour lui, le peuple demeure le seul souverain véritable, et tous les hommes possèdent des droits naturels inaliénables. Or, Louis XIV meurt en 1715, après un règne qui a vu l’apogée du pouvoir royal et le retour à un ordre moral. La Régence, qui s’ouvre, innove quant à la gestion politique et financière du pays. Mais la France est secouée par les guerres et les famines, malgré une période de trêve inaugurée par le règne de Louis XV de 1723 à 1774 : guerre de Succession d’Autriche, rivalité coloniale avec l’Angleterre, guerre de Sept Ans qui oppose la France à l’Angleterre et à la Prusse. Louis XVI tente de réorganiser les finances du royaume en s’appuyant sur Turgot et Necker. Mais les difficultés s’accentuent : mauvaises récoltes et banqueroute de l Etat conduisent à la crise de 1789 et à la convocation des États généraux.

Continuateurs des libertins du XVIIe siècle et d’esprits critiques comme Bayle et

Fontenelle, ceux que l’on appellera les Lumières dénoncent au nom de la Raison et de

Valeurs morales les oppressions qui perdurent à leur époque. Ils contestent la monarchie absolue en revendiquant un contrat social comme fondement de l’autorité politique et une organisation plus démocratique des pouvoirs dans une monarchie constitutionnelle avec une séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire (Montesquieu, Diderot, Rousseau entre autres). Voltaire combat particulièrement les abus du pouvoir (censure, lettre de cachet, collusion avec l’Église) et rêve d’un despote éclairé, conseillé par des philosophes. Par ailleurs, les « philosophes » eux-mêmes, bien que n'étant pas tous issus du « Tiers état », défendent une société fondée sur les talents et sur le mérite qui s’oppose à une société de classes (ou de castes) héréditaires, introduisant ainsi les valeurs de liberté et d’égalité qu’affirmera la République à la fin du siècle.

- L’évolution des Salons

Les salons s'ils existent depuis longtemps ont connu leur essor au XVIIIème siècle. Pour donc mieux comprendre le caractère des salons du XVIIIe siècle, il est nécessaire d'examiner leur évolution en tant qu'institution sociale. En effet, les salons existaient déjà en tant que forums littéraires depuis le XVe siècle en Italie et en France. Ils étaient le plus souvent tenus par des femmes qui recevaient régulièrement chez elles des personnalités importantes venues de tous les horizons tels que: des écrivains, des peintres, des savants, des philosophes. Ils y discutaient de l'actualité littéraire et politique. Ils ont joué un rôle certain dans la diffusion des nouvelles idées de l'époque. De plus ces salons ont permis de créer des liens entre ces invités parfois venus d'autres pays.

Mais au XVIIe siècle à Paris le salon a été redéfinie comme une institution sociale qui vise à offrir des loisirs ainsi que la stimulation intellectuelle. Comte Castiglione reflète l'attitude générale des amateurs de salon quand il a écrit: «Pour vivre dans le confort avec ses amis, il faut être libre ... pour divertir et se divertir, ou simplement s'ennuyer ensemble. Il faut faire son possible pour promouvoir l'amusement de ceux parmi lesquels on vit ". Bien que toujours un endroit pour se socialiser, les salons au XVIIe siècle sont devenus des centres de loisirs et de divertissement.

Selon Dena Goodman, le salon au XVIIIe siècle a été transformé d'une institution de loisirs noble pour une institution des Lumières. Les salons ont cessé d'être des lieux où l'on pouvait s’intégrer avec la noblesse (comme cela aurait été le cas dans le XVIIe siècle), pour devenir des lieux où l'on pouvait être éduqué et contribuer aux idées des intellectuels. Les discussions de salon se sont éloignées de des revues littéraires à des arguments philosophiques, et le salon est devenu «un espace social et intellectuel nouvellement redéfini. Les salonnières ont par conséquence changé leur

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