La Dynamique du Capitalisme, Fernand BRAUDEL
Par Christopher • 16 Septembre 2018 • 2 342 Mots (10 Pages) • 496 Vues
...
Partout des marchés sont en place, même dans les sociétés à peine ébauchées comme l'Afrique noire. L'échange en Chine est écrêté, arasé. Cause du non-développement du capitalisme chinois. L'économie européenne est fortement développée grâce à la supériorité de ses instruments et de ses institutions, mais les mécanismes de l'échange se retrouvent en dehors de l'Europe.
Classement des économies du monde : 1) Japon, Inde, 2) Europe, 3) Chine.
Chapitre II : Les jeux de l'échange
- Jusqu'au XVIIIème siècle, l'économie de marché et le capitalisme sont minoritaires, la masse des actions des hommes reste engloutie dans la vie matérielle. L'économie de marché manque d'épaisseur, le capitalisme reste très étroit.
Une certaine économie relie entre eux les différents marchés du monde. On a fini par croire que les échanges ont un rôle décisif et équilibrant, qu'ils égalisent par la concurrence les dénivellations, ajustent l'offre et la demande, que le marché est la "main invisible" d'Adam Smith.
- Le terme capitalisme désigne des activités qui s'avèrent différentes d'économie de marché, des processus qui réclament une appellation particulière. Dans son usage large, le terme capitalisme remonte au début du XXème siècle.
- Le capitalisme est encadré des termes capital et capitaliste. Le capital, réalité tangible, masse de moyens aisément identifiables ; le capitaliste, l'homme qui préside ou essaie de présider à l'insertion du capital dans le processus de production à quoi toutes les sociétés sont condamnées. Le capitalisme est la façon dont est conduit ce jeu constant d'insertions (définition très vague selon l'auteur).
Le mot clé reste capital : il ne désigne pas seulement les accumulations d'argents mais aussi les résultats utilisables et utilisés de tout travail antérieurement accompli.
Comment distinguer capitalisme d'économie de marché ?
Deux formes d'économie dite de marché A et B. Dans le marché A, on retrouve les échanges quotidiens du marché, les trafics locaux ou à faible distance (exemple : marché d'un bourg). Le marchand, l'intermédiaire entre le client et le producteur, peut troubler le marché, en pesant sur les prix par exemple.
Marché B : Absence de transparence et de contrôle, dissymétrie d'informations et multiplications des intermédiaires. L'économie B prédomine lorsqu'il y a élévation dans la hiérarchie des échanges. Ces échanges qui ont lieu dans le cadre des foires ou des bourses, c'est ici qu'émerge le processus capitalistique selon BRAUDEL, qu'il illustre avec l'exemple du commerce au loin. Ainsi, parce que les transports sont lents et les moyens de communication peu nombreux et peu efficaces, ce commerce permet l'émergence de gros marchands qui possèdent les capitaux nécessaires et les connaissances pour investir dans ce domaine risqué mais qui dégage d'énormes bénéfices. Ces capitalistes ont la supériorité de l'information, de l'intelligence et de la culture.
La spécialisation, la division du travail s'accentue au fur et à mesure des progrès de l'économie de marché et affecte toute la société marchande. Les négociants capitalistes se caractérisent par leur non-spécialisation : ils investissent dans les secteurs où le profit est le plus grand et ces secteurs changent en permanence. En effet, le succès d'un secteur n'est que de courte durée.
L'âge d'or du capitalisme financier remonte au XIXème siècle, à partir du moment où la banque saisira l'industrie et la marchandise, et que l'économie aura assez de vigueur pour soutenir cette construction.
Pour résumer, deux types d'échange : l'un concurrentiel et transparent (Marché A), l'autre supérieur, sophistiqué et dominant. Les agents et les mécanismes sont différents d'un marché à l'autre et la sphère du capitalisme se situe dans le second marché.
- Le capitalisme est impensable sans la complicité de la société. Il faut que toute la société entière en accepte plus ou moins les valeurs. Une société se décompose en plusieurs "ensembles" : l'économique, le politique, le culturel et le social hiérarchique.
Le capitalisme triomphe seulement lorsqu'il s'identifie avec l'Etat. L'Etat moderne favorise ou défavorise le capitalisme, un véritable cycle se met en place. Ainsi, l'Etat est favorable au capitalisme selon son équilibre et sa force de résistance. De même pour la culture et la religion : en principe, la religion dit non aux nouveautés du marché, de l'argent, de la spéculation... Cependant, à force de dire non, elle finit par dire oui aux exigences du siècle. BRAUDEL s'oppose à la thèse de WEBER qui stipule que le capitalisme aurait été ni plus ni moins une création du protestantisme. Pour BRAUDEL, l'essor économique des pays du Nord s'explique avant tout par le déplacement du centre de l'économie mondiale, et ce, pour des raisons économiques suite à l'essor de l'économie atlantique.
Par ailleurs, le vrai sort du capitalisme s'est joué face aux hiérarchies sociales. Le capitalisme a besoin de hiérarchies sociales et de stabilité pour fonctionner correctement. Ainsi, les richesses accumulées par une génération puissent être passées à la seconde génération et ce pendant plusieurs décennies. Cela permet ainsi l'émergence de familles détenant d'importants capitaux. Pour BRAUDEL, l'Europe est le berceau du capitalisme du fait de la neutralité de l'Etat et de la stabilité de l'ordre social.
Le capitalisme n'a pas sa place en Chine, l'Etat totalitaire n'étant pas neutre et l'ordre social n'étant pas stable. Le capitalisme chinois ne peut s'exercer qu'en dehors de la Chine, où le marchand chinois agit en toute liberté.
Chapitre III : Le temps du monde
- Le but de ce chapitre est de lier le capitalisme, son évolution et ses moyens à une histoire générale du monde.
Dans cette première partie, BRAUDEL cherche à comprendre pourquoi et comment les pays développés et sous-développés se sont retrouvés à leur position actuelle.
Economie
...