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La Controverse de Valladolid : Questionnaire de lecture

Par   •  3 Mars 2018  •  2 523 Mots (11 Pages)  •  970 Vues

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De la ligne 61 à 64, les questions rhétoriques posées par le dominicain souligne la subjectivité des gouts et qu’il ne faut pas se baser sur sa propre nourriture : « Et pourquoi jugez-vous leur nourriture détestable ? Y avez-vous goûté ? N’est-ce pas plutôt à eux de dire ce qui leur semble bon ou moins bon ? Parce qu’une nourriture est différente de la nôtre, doit-on la trouver répugnante ? ».

Il explique que l’intempérance des Amérindiens n’est pas naturel et qu’elle est provoquée par le comportement des Européens, ligne 69 : « Et nous avons tout fait pour les y encourager ! ».

Il remarque que le retard sur le plan technique dépend des moyens naturels, en effet les conditions naturels expliquent ce que Sépulvéda considèrent comme le retard technique, ligne 72 à 74 : « Vous dites qu’ils portent leurs fardeaux sur le dos : Ignorez-vous que la nature ne leur a donné aucun animal qui pût le faire à leur place ? ». L’argument ad hominem souligne le défaut de connaissance de Sépulvéda.

De la ligne 74 à 75, Las Casas utilise à nouveau des questions rhétoriques pour souligner une nouvelle la subjectivité des questions esthétiques : « Quant à se peindre grossièrement le corps qu’en savez-vous ? Que signifie le mot « grossier » ? »

6°) a) Sépulvéda est un intellectuel froid, rigide, rigoureux, avec une voix plate alors que Las Casas est plutôt impulsive, émotif, souple d’esprit et passionné, c’est ce dernier qui défend sa thèse avec plus d’émotions.

b) Sépulvéda

Dans la manière dont il développe son argumentation, il sort un dossier, ligne 5 : « il a préparé tout un dossier » ou ligne 40-41 : « Sépulvéda prend une liasse de feuillets et commence une lecture faite à voix plate, comme un compte rendu précis, indiscutable », on remarque un travail de sonorité de la part de l’auteur avec une allitération en « c », une consonne dure (occlusive) qui donne à la phrase une coté assez sec : « commence », « lecture », « comme », « compte », « indiscutable ».

Son discours est néanmoins préparé, organisé structuré, par exemple ligne 6 à 12, il prend un argument :« incapable de toute initiative », puis il développe : « il leur suffisait de regarder un autre l’accomplir » et enfin il conclut : « est le caractère même de l’âme esclave », il construit un raisonnement déductif et cohérent.

Sépulvéda utilise au le pronom indéfini « on », ligne 7, il reprend des arguments qui ne sont pas les siens. Il s’adresse une seule fois à Las Casas « vous », ligne 60 dans une phrase affirmative, il n’y a aucune implication aux lecteurs.

Sépulvéda veut donner à son discours une forme d’objectivité, il parle d’une manière neutre.

2. Las Casas

Le Dominicain est un personnage passionné, cela se manifeste dans l’énonciation. Des lignes 15 à 25 :« Mais on nous chante une vieille chanson! César racontait la même chose des Gaulois qu'il asservissait ! Nous ne pouvons pas retenir ici cet argument ! Et nous faisons de même : nous ne voyons que ce qu’ils imitent de nous ! », il utilise des phrases exclamatives, qui soulignent son indignation mais également son ironie à ligne 66 : « Nous mangeons des tripes de parc ! Et des escargots ! ».

Il sert également des phrase interrogatives souvent rhétoriques qui contiennent aussi une grande part d’ironie sur le fait que Sépulvéda n’est pas allé au Nouveau Monde : « Mais ne vous a-t-on pas appris, d’un autre côté, qu’ils cultivent des fruits et des légumes qui jusqu’ici nous étaient inconnus ? Vous dites qu’ils portent leurs fardeaux sur le dos : Ignorez-vous que la nature ne leur a donné aucun animal qui pût le faire à leur place ? Quant à se peindre grossièrement le corps, qu’en savez-vous ? Que signifie le mot « grossier » ? ». Las Casas reprend les termes de son adversaire comme « grossier ».

Il utilise que les pronoms de 1ère et 2ème personne : « nous » ligne 13, « vous » ligne 72. Son ton montre son implication : « s’écrit », ligne 13 et 57. Et on remarque l’emploie de gradation, ligne 24-25 : « l’effaçons, nous le détruisons à jamais, pour dire ensuite : ça n’a pas existé ! »

Las Casas avec son tempérament veut marquer l’esprit du destinataire.

Las Casas comme Juan Gines de Sépulvéda s'accordèrent sur le devoir de conversion des Indiens qui incombent aux Espagnols mais diffèrent sur le moyen d'y parvenir : colonisation pacifique et vie exemplaire pour le premier et colonisation institutionnelle où la force est légitimée par le réalisme et la nature même des civilisations précolombiennes, pour le second

7°) a) Le légat accorde la parole au Colon pour avoir un avis peut être plus « réel ». Le colon, lui, contrairement à Las Casas et Sépulvéda, vis constamment avec les Amérindiens travaillants sur ses terres.

b) Le Colon commence par employer des arguments péjoratifs envers les indigènes « ils sont sales et paresseux, ils sont voleurs, ils n’ont pas de paroles … » p.96. Pour ensuite aborder un aspect économique « si nous devons les payer, les traiter comme des chrétiens, leur accorder des lois, nous occuper d’eux, ça va couter beaucoup d’argent » p.96, à partir de cela, il va entraîner l’Eglise dans son argumentation, ce qui permettra au légat, faisant partie du Clergé, de se sentir aussi concerner par la décision finale qu’il prendra, « cet argent, il faudra le soustraire aux revenus de la Couronne, et aussi aux revenus de l’Eglise […] dans des proportions énormes. C’est tout le système qu’il faudra changer. De fond en comble. Il faudra même que l’Espagne et l’Eglise envoient de l’argent là-bas, au lieu d’en recevoir. » p.96. Il poursuit en donnant un aspect très négatif des esclaves, en les faisant passer pour des personnes sans gênes, males élevées sur lequel il va beaucoup insister « ils n’ont pas de reconnaissance pour tout ce qu’on leur appris. […] On leur a appris la torture, ils savaient déjà. On leur a donné des outils, des livres, des habits … On leur a montré comment planter de la vigne, comment cuisiner à l’espagnole … Et puis autrefois ils étaient des esclaves, et nous ont les a libérés … Mais cette liberté, ils n’y sont pas habitués, ils en abusent, ils croient qu’ils ont le droit de se coucher dans un hamac et de rien faire … Ils se cachent pour ne pas travailler, ils s’enfuient … […] Ils sont faibles de corps,

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