L'assommoir, Emile Zola, 1877
Par Christopher • 15 Septembre 2018 • 1 580 Mots (7 Pages) • 739 Vues
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Monsieur Coupeau est présenté comme un ouvrier, qui est amoureux de Gervaise.
Coupeau est un zingueur contre l'alcool, car suite à un événement en lien avec son père, il ne veut plus consommer d'alcool : « Le papa de Coupeau, qui était zingueur comme lui, s'était écrabouillé la tête sur le pavé de la rue Coquenard, en tombant un jour de ribote, de la gouttière de numéro 25 ; et ce souvenir dans la famille, les rendait tous sages »
Mes-Bottes est un ouvrier qui a l'air de bien apprécier l'alcool, montré par son attitude envers l'alambic : « les yeux attendris , fixés sur la machine à soûler », les camarades de Mes-Bottes l'associent avec un animal : « Cet animal de Mes-Bottes », ce qui peut nous faire penser que Mes-Bottes boit tellement, qu'il se comporte comme un animal par la suite.Le père Colombe, chef du café est décrit comme un radin : « ça aurait joliment remplacé les dés à coudre de ce roussin de père Colombe ! »
Nous pouvons constater que Gervaise et Coupeau ont des points communs, sur le fait d'être contre l'alcool et pour des raisons familiales. Et on voit que ces deux personnages ont les mêmes idées par exemple quand Gervaise va regarder l'alambic, Coupeau est d'accord pour y aller aussi : « Coupeau, qui approuvait vivement ses souhaits. »Le fait qu'ils s'approchent de l'alambic et boivent de l'alcool, peut nous faire supposer qu'ils vont mourir à cause de l'alcool, de plus les paroles de Gervaise renforcent notre supposition : « c'est bête, ça me fait froid, cette machine...la boisson me fait froid.. » sur ces paroles, on dirait que Gervaise va mourir de trop boire, la mort la rattrape par le symptôme du froid comme un cadavre.
S’en suit ensuite la description de l’alambic. L’alambic est une machine servant a la distillation de l’alcool. Le narrateur décrit non seulement la machine mais il métamorphose également celle-ci du fait de son imagination. Au départ, Coupeau en explique le fonctionnement, désignant à Gervaise "les différentes pièces de l’appareil". Mais déjà, cette machine porte le danger. Placée derrière "une barrière de chêne" comme un signe d’interdit et elle est en "cuivre rouge", une couleur menaçante.
Elle est personnifiée, ensuite sous un aspect rassurant, à travers les paroles rapportées de Mes-Bottes au style indirect libre : « gros bedon de cuivre », « elle était bien gentille ». L’adjectif « gentille » est ici au féminin ce qui insiste sur l’aspect maternel de la machine : la machine « laisse couler sa sueur d’alcool » on peut donc l’assimilée à une « bonne mère » qui allaite son enfant. Cette machine est donc humanisée ; elle "gardait une mine sombre", avait "un souffle intérieur, un ronflement souterrain" et travaillait "comme un travailleur morne, puissant et muet". La description de cette machine est ambivalente car elle est présentée comme inquiétante malgré un aspect rassurant et « sympathique ».
L’alcool produit par l’alambic est évoqué à travers une métaphore filée. L’alambic revêt une signification allégorique. Avec la gradation des lignes 30 à 35 la "sueur" et la "source", le "filet limpide", le "petit ruisseau" de Mes-Bottes deviennent une vague d'alcool qui inonde le trou, c'est-à-dire la bouche immense de Paris. Ce passage est hyperbolique. « Lui, aurait voulu qu'on lui soudât le bout du serpentin entre les dents, pour sentir le vitriol encore chaud l'emplir, lui descendre jusqu'aux talons, toujours, toujours, comme un petit ruisseau » : aux yeux de Mes-Bottes, l’alambic est ici encore assimilé a une mère nourricière. Mais le narrateur précise néanmoins que cet alcool n’a pas les vertus du lait maternel : c’est du « vitriol ».
L’assimilation de l’alambic à une personne joviale et rassurante correspond à l’attrait que représente l’alcool, qui se veut rassurant et symbole de convivialité, mais le narrateur suggère que cet aspect est trompeur. Sous son aspect familier, sécurisant et « sympathique », l’alambic est un « monstre froid » qui réduit ses consommateurs en esclaves. Ici Zola cherche a dénoncer avec des images et des hyperboles les ravages de l‘alcoolisme dans la classe ouvrière.
A travers le destin de Gervaise, et de Coupeau, un ouvrier, les ravages de l’alcoolisme dans le milieu ouvrier sont évoqués. Avec sa description ambivalente, l’alambic est présenté comme ayant un aspect rassurant au premier abord mais qui en réalité déverse un alcool menaçant et destructeur.
A travers le destin de Gervaise, et de Coupeau, un ouvrier, Émile Zola dénonce les ravages de l’alcoolisme dans le milieu ouvrier.
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