Jacques le fataliste, Diderot, incipit
Par Ninoka • 4 Septembre 2018 • 972 Mots (4 Pages) • 650 Vues
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→ « sans (…) amoureux » l29 : éducation sentimentale
- Le roman picaresque ou de voyage
→ « Que diable emporte le cabaretier et son cabaret » l14 : valet voyage avec maître et vont vivre aventures ensemble comme cet épisode
→ les 2 héros sont en route vers un destination inconnue et conversent en chemin : voyage
II) Une œuvre des Lumières
1) Relation maître / valet
- Relation hiérarchique étable par le jeu des pronoms
→ mais le roman tire son titre du valet et le maître n'a pas de nom : tous les mêmes, personnage secondaire
- « Jacques : (…) amoureux? » l25-32 : Rien de particulier à dire, se contente d'encourager le récit de J
→ J est celui qui parle et dont nous apprenons l'histoire. Les événements qui vont conduire aux amours de J sont racontés de manière chronologique, avec bcp de concision, et un certain esprit.
=> Valet bien plus intéressant que le maître : ce renversement des valeurs est caractéristique de l'esprit subversif des Lumières
2) Une illustration du déterminisme / fatalisme
- Selon J tout ce qui arrive « était écrit là-haut » l8 et devait arriver
→ la liberté et le choix ne sont qu'une illusion car on ne peut échapper à son destin le fatum (illustré par la phrase du capitaine de J « chaque balle qui partait d'un fusil avait son billet » l11)
- J pense qu'il a rencontré l'amour car balle au genou et tous les événements antérieurs sont arrivés par qu'il reçoive cette balle : principe de cause à effet cf Candide et philo de Leibniz
→ « Mon père (…) se donne » parataxe dans la tirade de J (fait de construire les phrases par juxtaposition sans mot de liaison explicite) : rend cet effet d'enchaînements inéluctable
└ « De dépit je m'enrôle » l23 : critique de la guerre et des enrôlements à l'époque (pas par héroïsme) ; simple conséquence d'une dispute avec son père « il se fâche »
3) L'absence de Dieu
- Déterminisme de J est indirectement un refus de religion : dans la logique du fatalisme, toute religion est impossible → si l'H n'est pas libre de choisir entre le bien et le mal, entre la vertu et le péché, alors il ne peut y avoir ni salut ni damnation
- « Pourquoi (…) chrétien » l15 : D athée, rejet de religion perceptible, argument d'autorité invoqué et réponse par théorie du déterminisme, qui tourne la question en ridicule
Conclusion :
- D écrit une œuvre originale (avec personnage du valet original) en intervenant en tant qu'auteur dans le récit ne laissant jamais le lecteur douter du caractère fictionnel du romanesque
- Dès l'incipit, trouble + frustre + amusement sans cesser d'interroger sur statut du narrateur, questions sociales, philo, religieuses (remise en cause)
- D signe un nouveau pacte de lecture avec le lecteur, l'invitant à le rejoindre dans les coulisses de son imagination sans se justifier ni expliquer ses choix. Cet incipit prend presque des allures de manifeste où l'auteur revendique
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