Comment se met en place l’intrigue de la scène ?
Par Christopher • 10 Novembre 2017 • 1 443 Mots (6 Pages) • 562 Vues
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ne sort de chez elle que pour aller à la messe. »
Puis on peut aussi affirmer que l’action est ici engagée, la scène est mouvementé, dès les premières répliques :
Didascalies : « elle sort », « entrant », « ils sortent »… Les didascalies indiquent beaucoup d’entrées et de sorties dans cette scène plus ou moins précipitées ce qui donne de l’agitation à la scène
Points d’interrogations/exclamations : il y a une multitude d’interrogations (notamment de Tibia) et d’exclamation (énervement de Claudio) qui montre l’agitation qui règne.
Des informations importantes et cruciales sont révélées dès les premières lignes :
Coelio a le projet de séduire Marianne, une femme mariée
La maison de Claudio est soumise à des dérangements (entremetteuses et prétendants) dont il ne peut tolérer les actes
Claudio précise dès le début ses intentions de tuer les prétendants. Il est direct. La gravité de ces informations montre le caractère mouvementé de la scène.
Tout ceci montre à quelle agitation les caractères et donc la pièce font face dès la scène d’exposition. Tout ceci est en train de déclencher l’action de la pièce et les évènements tragiques qui vont arriver et perturber la vie paisible des personnages.
III) Une scène d’exposition romantique, rompant avec le classique
Les Caprices de Marianne est un drame romantique et qui donc rompt avec les certaines règles du classique.
Plusieurs scènes dans la scène 1 : les personnages changent, rentrent et sortent sans qu’il n’y est de changement de scène.
Le registre est à la fois comique mais aussi tragique : comique « il y pleut des guitares et des entremetteuses » et tragique « je machine en ce moment une épouvantable trame […] » répliques de Claudio)
Beaucoup d’actions dans une seule pièce (rupture avec la règle des 3 unités) : Coelio veut séduire Marianne, Claudio veut tuer les prétendants de Marianne et Marianne veut s’affirmer et ne plus se laisser faire.
Rôle du valet qui évolue : ici Tibia n’est pas que le servant de Claudio mais aussi son confident et son « homme de main ».
De plus, il y a un réel travail sur la parole de la part de l’auteur pour révéler les vraies natures des personnages (chaque réplique possède un sens plus profond qu’il n’y paraît) :
Tibia dans toutes ses répliques (qui sont pour la plupart des questions) est ironique avec Claudio, il cherche à se moquer de lui, « Pour quoi faire ? », « Vous croyez, Monsieur ?»
Le personnage de Claudio est lui ridicule. Il est montré quelque peu comme paranoïaque « il y pleut des guitares et des entremetteuses ». Même que les termes qu’il utilise qui sont inappropriés pour un comte le ridiculise aussi.
Conclusion :
En conclusion, cette scène d’exposition possède tous les éléments nécessaires (tels que le lieu, le temps mais plus important, les personnages) que le spectateur a besoin pour comprendre l’intrigue de la pièce et de quoi il en retourne. En effet, en plus de poser la situation initiale, cette scène engage dès les premières répliques l’action de la scène et l’agitation qui la caractérise. De plus, elle envisage le dénouement tragique par ses références à la mort.
Enfin, on peut aussi affirmer que cette scène rompt avec le classique et se place donc dans les rangs des drames romantiques de par cette fracture avec les règles du classicisme (plusieurs scènes en une…). De plus il y a un renversement des rôles des personnages impropre au classique (Tibia est rusé alors que Claudio, son maître, est ridicule).
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