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Analyse culturelle de La Préférence Nationale de fatou Diome

Par   •  7 Décembre 2018  •  4 959 Mots (20 Pages)  •  675 Vues

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recueil de nouvelles, l’auteur raconte les mésaventures d’une sénégalaise obligée de faire des ménages pour payer ses études supérieures. Nous notons dans l’œuvre la présence d’une culture africaine et d’une culture européenne. Le travail soumis à notre analyse est celui d’identifier les traces datables liées à des objets qui ont une connotation culturelle et des traces qui informent sur la mentalité des hommes. Ce thème de recherche suscite à l’esprit un certain nombre de questions : qu’entendons-nous par trace, mentalité et culture ? Quels sont les objets qui ont une connotation culturelle? Pour mener à bien notre analyse, nous commencerons tout d’abord par les terminologies, ensuite nous présenterons des traces liées à des objets culturellement connotés et enfin les traces informant sur les mentalités dans l’œuvre.

I-Définition des concepts

I-1 Trace

Selon le dictionnaire Larousse, la trace est ce qui subsiste de quelque chose du passé sous la forme de débris, de vestiges,… Elle est également ce qui subsiste dans la mémoire d’un évènement passé. Dans son livre intitulé « Introduction à une poétique divers », Edouard Glissant conçoit la trace comme l’un des motifs fondateurs de l’œuvre, qui traverse aussi bien les essais, les romans que la poésie : il s’agit en fait de l’objet de la quête poursuivie par l’auteur en tout processus mémorial. Il part aussi du constat qui est une avancée anthropologique majeure concernant les sociétés coloniales : la constitution des nouvelles identités dans la société d’habitation s’établit sur la base de la perte des anciennes identités, dont il demeure pourtant des traces qui sont actives en leurs soubassements. La mémoire est dès lors obscure et il importe de la reconstituer ; la quête de l’identité créole plurielle, qui motive une première ère de la pensée de Glissant, sollicite considérablement ce motif, qui permet d’appréhender les romans au moins jusqu’à la case du commandeur, et la poésie également porteuse de cette tension là.

I-2 Mentalités

Dans le dictionnaire Larousse, la mentalité est définie comme étant l’ensemble des habitudes intellectuelles, des croyances et des dispositions psychiques caractéristique d’un groupe. C’est aussi l’ensemble des manières de penser, de juger et d’agir d’une personne.

I-3 Culture

Selon Geert Hofstede, la culture est une programmation mentale collective propre à un groupe d’individus. Guy Rocher quant à lui l’entend comme étant « un ensemble lié de manières de penser, sentir et d’agir plus ou moins formalisées qui étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servent à la fois d’une manière objective et symbolique, à constituer ces personnes en collectivité particulière et distincte » (Guy Rocher 1969-88). En général elle est perçue comme étant l’ensemble des connaissances, des savoir-faire, des traditions, des coutumes propres à un groupe humain, à une civilisation. (www.toupie.org >dictionnaire< culture).

II- Les traces liées à des objets culturellement connotés dans l’œuvre

Communément parlant, la trace est toute marque ou tout indice pouvant donner une information sur quelque chose. De campement en campement, écrivains et écrivaines usent de leurs mémoires pour remonter à la culture d’origine. Fatou Diome en fait parti. Dans la construction d’une nouvelle identité, elle fait mention dans La Préférence Nationale des traces culturelles rappelant ses origines. Il s’agit en fait d’un ensemble d’éléments qui englobent le style vestimentaire, la gastronomie, l’onomastique, l’art et aussi la langue.

II-1-L’onomastique renvoyant à la culture africaine et européenne

D’entée de jeu, s’installe dans La Préférence Nationale un ensemble de noms qui témoignent de l’origine culturelle de la narratrice. Cette inscription ou présence des noms connote ce que l’on appelle l’onomastique. Selon le dictionnaire Larousse, l’onomastique est une branche de la lexicologie qui étudie l’origine des noms propres. Elle se subdivise en deux classes qui sont : la toponymie et l’anthroponymie. Parlant de l’anthroponymie, elle se définie comme l’étude des anthroponymes, c’est-à-dire des noms des personnes. Il existe une multitude de noms de personnes tel que Codou, une vieille et pauvre dame, notamment l’épouse de Guignane avec son aspect physique qui montre ceci : « Guignane son mari, il avait les yeux percés par les flèches de la lèpre venue des grandes villes. » (Page 14). Et leur fils Diokélé « déformé par la poliomyélite » (page 14). Ensuite, Pa-Dioulé, Louise, Satou, Fallou, Monsieur Banania, Mamadou, Aicha, Mohamet. A côté de ceci, on note la présence d’écrivain typiquement africain tel que Léopold Sédar Senghor. Bref, tous ces noms démontrent bien la provenance de la narratrice qui est du Sénégal.

On peut noter d’un autre côté les noms typiquement européens tels que Jean-Charles, Dupont, Anne d’Autriche, Pierre, Paul, Joseph, Martin, Gertrude, Josiane, Jacqueline, Johanne Sébastien Bach, Milosevic, Job, Cendrillon, Freud, Cunégonde, Ragotski, Anita, Alfred, Theresa. Tous ces noms montrent la trace effective de la présence de la narratrice sur un territoire européen. Ceci se complète par l’identification de nombreux auteurs tels que Victor Hugo, Voltaire et Descartes. Avec la présence de la narratrice sur le territoire français, on note qu’elle s’adapte même au style linguistique purement français. Cela se voit à travers cette expression : «Et voilà que j’étais linguistiquement plus française qu’un compatriote de Victor Hugo » (page 87). On voit bien que la présence de la narratrice en France a suscité ces noms typiquement français.

En ce qui concerne la toponymie, elle se définie comme l’étude des noms propres de lieux. Elle se perçoit dans La Préférence Nationale à travers les éléments suivants :Foundiougne, L’île du Saloum, le désert du Chinguetti, Dakar, Lycée de Demba Diop, Mbour. Tous ces lieux démontrent en fait que l’espace que décrit la narratrice est bien le Sénégal. En effet, c’est son lieu d’enfance. Cela connote bien la trace de la culture Sénégalaise.

Pour ce qui est de la toponymie française, on peut noter Rossy Charles De Gaulle, Strasbourg, Paris. L’usage de ces noms de lieux témoigne la présence de la narratrice dans l’espace européen. De là, l’on pourrait questionner le côté vestimentaire présent dans

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