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Abrégé historique et chronologique du théâtre

Par   •  16 Septembre 2018  •  2 147 Mots (9 Pages)  •  517 Vues

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Au XVIe, à la Renaissance

- Le théâtre élisabéthain :

Entre l'avènement d'Élisabeth Ire (1558) et l'ordre du Parlement de fermer les théâtres (1642), l'expression dramatique fait l'objet en Angleterre de l'engouement d'un vaste public, à la cour comme en ville, malgré l'opposition des puritains. Grands auteurs entre 1580 et 1642 : Ben Jonson, Christopher Marlowe, grand rival de William Shakespeare.

Caractères de ce théâtre : mélange du tragique et du bouffon, prédilection pour la violence et pour le thème de la vengeance, angoisse métaphysique dissimulée sous un appétit forcené de jouissance et de connaissance, mélange de truculence verbale et de raffinement poétique.

Ce théâtre aura une grande influence sur le continent après deux siècles, et notamment sur le théâtre romantique, contribuant à l'extinction des formes classiques (cf l’essai de Stendhal Racine et Shakespeare).

- La comédie italienne et espagnole, modèles de la comédie française :

- Italie : la commedia dell’arte. Théâtre d’improvisation sur des canevas fixés à l'avance, très acrobatique, avec des masques, de la musique, et des personnages stéréotypés : Arlequin, Pierrot français, Scaramouche, le vieux Pantalon, le fanfaron Capitan, Polichinell. Les femmes : Colombine, Isabelle, Sylvia, jouaient sans masque. Des « comédiens de l'art » arrivés avec Catherine de Médicis (XVIe) vinrent à plusieurs reprises à Paris et y travaillèrent longtemps. Ils eurent une grande influence sur Molière acteur et auteur, et sur Marivaux, qui écrivit pour eux une partie de son œuvre.

- Espagne : comédies de Cervantès, Lope de Vega, Calderón (La vie est un songe).

Le théâtre classique français : XVIIe

C’est le grand siècle du théâtre, qui voit naître La Comédie-Française et l’Opéra.

Tragédie classique avec Corneille et Racine. Comédie classique avec Molière.

À partir de 1630, les troupes se fixent dans des théâtres permanents. Les règles du théâtre classique se fixent à cette époque.

Avant : tréteaux de foire et comédiens qui parcouraient la province, jouant sur des scènes improvisées. Cf 1ère partie de la vie de Molière.

Les salles : le parterre où les hommes se tiennent debout : public turbulent mais tout le monde peut aller au théâtre, prix modique. Public populaire de Molière. Galeries et loges pour public élégant et les femmes.

Éclairée par chandelles fixées au mur puis lustres et qu’il fallait changer tous les 400 vers env. Scène petite. Coutume anglaise adoptée en France de placer sièges de chaque côté de la scène, réservés aux spectateurs de marque.

Costumes somptueux, mais de fantaisie : “à la romaine” avec des chapeaux à plumes et des gants. Ni réalisme ni couleur locale dans le décor (≠ romantiques).

Décors simultanés : pas d’unité de lieu. Puis lieu unique : un palais ou une place de ville, ou un intérieur de maison. Indications vagues ds didascalies.

Comédies-ballets (Le Bourgeois gentilhomme, Le Malade imaginaire), divertissements royaux à Versailles, déguisements et en même temps comédies comme Tartuffe à Versailles : double visage du siècle de Louis XIV.

Deux grands genres : la comédie qui doit critiquer les moeurs et la tragédie qui relate “une illustre infortune” Fonction morale du théâtre au XVIIe.

- Différence de dénouement : mariage dans la comédie, mort physique ou morale dans la tragédie.

La tragi-comédie, supplantée par la tragédie. C’est une tragédie qui finit bien (Le Cid de Corneille).

- Différence de personnages et d’époque : des personnages très quotidiens, ordinaires pour la comédie. Des princes ou des héros, une action située dans des pays et des époques lointaines pour la tragédie (reprise des héros des tragédies grecques, personnages de l’histoire romaine ou biblique)

Mais pour les deux : règle des trois unités, de vraisemblance et de bienséance Boileau dans L’Art poétique : “Qu’en un lieu, qu’en un jour un seul fait accompli Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli.

Jamais au spectateur n’offrez rien d’incroyable :

Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable.”

Unité de tps : dictée par la vraisemblance. Durée de la représentation proche de la durée fictive.

Unité de lieu : espace clos : piège tragique, cf Hippolyte ds Phèdre.

Unité d’action : tout ce que font les psges doit avoir conséquences sur autres psges. Pas d’intrigue parallèle.

Bienséances :

- comportement et langage conformes au rang, au pays, à la morale (cf immoralité de Chimène du Cid)) - pas de scènes choquantes : meurtre, duel, suicide. On meurt en coulisse (vs drame romantique)

La tragédie :

Le conflit tragique : entre le devoir et l’amour. Amour et honneur, amour et raison d’état.

Trois registres : le pathétique : représentation de la souffrance, le dramatique : attente anxieuse d’une issue, alternance de crainte et d’espoir, le tragique : prise de conscience par le psge qu’il est engagé dans une lutte contre une force qui le dépasse.

Différence entre Corneille et Racine :

Corneille (1606-1684) : une morale de l’orgueil, les désirs vont toujours dans le sens de la plus grande gloire de l’individu

Racine (1639-1699) : l’individu est écrasé par ses passions, sentiment de culpabilité, conscience de la monstruosité des instincts. (cf Euripide) La comédie :

Molière (1622-1673) la fera triompher en sachant réaliser la synthèse de la comédie italienne, de la farce du Moyen-Âge et de la comédie antique. Lui donne ses lettres de noblesse en créant la comédie de mœurs (Le Tartuffe, Les Femmes savantes, Le Bourgeois gentilhomme) et de caractère (L’Avare, Le Misanthrope, Le Malade

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