Oedipe Roi - Violence
Par Matt • 30 Avril 2018 • 835 Mots (4 Pages) • 628 Vues
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La colère du protagoniste atteint son paroxysme lorsque le devin exaspéré, finit par l’accuser. Créon repprochera d’ailleurs à Oedipe ce défaut de caractère « des caractères comme le tien sont surtout pénibles à eux-mêmes ». Sa rage en effet finit par se retourner contre lui, trouvant son origine dans sa propre histoire.
Cette accusation de Créon annonce en quelque sorte la suite du déroulement tragique. Les menaces qu’il a lancé contre l’assassin de Laios se retournent contre lui et sa colère devient autodestructrice lorsqu’il en vient à se crever les yeux.
Les excès de violence d’Oedipe ponctuent ainsi la pièce et le film jusqu’à la mutilation finale. Cependant, leur explication ne réside pas seulement dans un simple défaut de caractère, mais par le trouble inconscient d’Oedipe et son impuissance face au destin qui l’accable. Lorsque Oedipe dirige sa violence contre lui et en fait un instrument de châtiment, il se soumet au jugement divin. Suite à cet acte radical il semble plus apaisé, plus calme. La colère initiale du personnage fait ainsi place à la sérénité.
Toutefois, dans l’épilogue pasolinien, Oedipe s’interrompt brusquement alors qu’il joue de la flûte pour se mordre le dos de la main, geste traduisant son désarroi et son tourment.
Qu’elle s’exprime verbalement ou physiquement, la violence d’Oedipe est inhérente aux deux œuvres. Elle se manifeste de diverses façons et trouve son origine dans son histoire même. C’est lorsque cette violence se retourne contre lui qu’elle prend tout son sens et peut conduire à une forme de rédemption.
L’Oedipe de Sophocle trouvera à Colone les lieux de son repos éternel tandis que chez Pasolini, il ne connaîtra son apaisement qu’en retournant sur les lieux de son enfance, où les plans verdoyants font écho à ceux du prologue et suggèrent l’achèvement d’un cycle.
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