Médée - Corneille
Par Plum05 • 13 Juin 2018 • 2 158 Mots (9 Pages) • 517 Vues
...
on peut parler, par exemple, de Tartuffe, le personnage principale de la pièce Le Tartuffe, de Molière, qui pousse à son paroxysme l’incarnation de l’hypocrisie, de son sosie féminin, Arsinoé, dans le Misanthrope, ou encore à Harpagan, dans l’Avare, qui soulève le niveau d’extrémité de la critique de la bourgeoisie, ou enfin Argan, provenant du Malade Imaginaire, le stéréotype de l’hypochondriaque, et enfin Scapin, le parfait fourbe donnant son nom à sa pièce, « Moquez-vous, l’amour tranquille est un calme désagréable », dit-il avec beaucoup de pertinence. On note que Molière pousse violemment les défauts des hommes chez ses personnages, et dénonce ainsi la perfidie de leurs actions.
Finalement, en conséquence à la fascination évoquée dans l’argument trois de la thèse une, on peut supposer que les dramaturges se servent de la violence pour purger le spectateur d’une affluence d’émotions et les vider de leurs tourments dus au suspens grâce à la Catharsis. Entre autres, Phèdre, qui brûle d’amour pour Hyppolyte, le lui révèlera dans une tirade passionnée renforcée par des figures de styles en tous genre ( « Impatient déjà d’expier son offense », on a une diérèse extrêmement poignante.), dans Phèdre de Racine. Semblablement, Andromaque, dans l’histoire du même-nom, du même auteur, finira par choisir entre trahir son défunt mari Horace ou sauver son fils, héritier de Troie, avec une tirade dans laquelle elle montre son déchirement. La violence émotionnelle de ces passages concentrent les plus fortes sensations de la pièce, dans le but dissimulé d’effectivement assainir ses spectateurs, parfois jusqu’à (dans les tragédies) en arriver à supprimer un personnage. La fascination due à la violence des représentations a donc bien divers objectifs plus profonds.
En conclusion, l’intérêt que suscitent les conflits au théâtre est bel et bien présent et captive l’auditoire, néanmoins, il a été démontré et prouvé que fasciner n’est pas leur seul but, les dramaturges cherchent parfois également à communiquer des messages dénonciateurs à leurs publics. Les genres littéraires sont variés, et plus tard, Arthur Rimbaud utilisera lui aussi la violence dans ses vers, pouvons-nous étendre cette fascination sur la poésie voire les romans, et, l’écrivain n’a-t-il pas lui même déclaré : « Le poète est vraiment voleur de feu. » ?
Olivia F., 2nde section internationale, mai 2013.
***
Devoir de Chloé R. :
Depuis des millénaires et partout sur Terre, la violence engendre la fascination. Au fil du temps, les dramaturges ont usé de cet aspect captivant des affrontements, mais ont également appris à s’en servir à des fins plus profondes. Souvent, en effet, on retrouve derrière des conflits un désir de correction des défauts de l’humanité et de la société, ou simplement d’expression de forts sentiments. Il faut donc étudier les procédés mis en œuvre par les auteurs afin de s’exprimer et de blâmer la société ; mais également les moments où la violence a pour seul but la fascination du spectateur.
D’une part, la violence se met au service de la dénonciation. Bien souvent, les dramaturges l’utilisent afin d’exprimer des sentiments extrêmement puissants, tels que l’amour ou la haine. Du fait de la règle de bienséance propre au Classicisme, c’est à travers des imprécations que les émotions sont maintes fois mêlées à la violence. En effet, dans Horace de Corneille, Camille souffre de la mort de son défunt amant, Curiace. Sa douleur et son désespoir lui font lancer une imprécation en dernier recours : « Voir ces maisons en cendres, et tes lauriers en poudre ». La violence de ses mots démontre une profonde blessure, exprimant de façon exhaustive ses sentiments.
De plus, l’utilisation de personnages archétypaux est courante afin de dénoncer ledit vice, tout en créant un conflit dans l’esprit du spectateur, entre le bon et le mal. Dans la comédie, Molière pousse les traits de caractère de certains de ses personnages à l’extrême. Dans Dom Juan, le personnage éponyme incarne la séduction perverse ; Harpagon dans L’Avare est représentatif de l’avarice ; Tartuffe dans la pièce du même nom de l’hypocrisie ; ou encore Argan, du Malade Imaginaire de l’hypocondrie. Leurs tares s’opposeraient à une certaine morale sur scène, dénonçant le mal en le montrant. Ces personnages font violence à la raison générale, ce qui accentue leurs défauts.
Enfin, les dramaturges vont jusqu’à utiliser des affrontements pour condamner des mœurs de la société. Par exemple, dans Britannicus, de Racine, le personnage éponyme doit faire face à un tyran au pouvoir à Rome : Néron. Haineux de le voir lui enlever la femme qui l’aime, et désireux de rendre à la ville sa liberté, Britannicus s’oppose à Néron, au détriment de sa propre vie. Ici encore, un conflit dénonce un des défauts possibles de la société : le pouvoir abusif.
Si la violence détient un pouvoir de condamnation et, plus généralement, d’expression, elle ne sert parfois qu’à fasciner le public. En effet, la tragédie classique a connu un grand succès certainement grâce au principe de ce sous-genre : le déchirement entre la raison et la passion. Ainsi, dans Horace de Corneille, Camille se désespère de la mort de son amant, tandis que son frère la sermonne de ne pas être heureuse pour Rome. Ou encore, dans Phèdre de Racine, le personnage éponyme est déchirée entre sa brûlante passion pour son beau fils Hippolyte, et sa position hiérarchique : elle est l’épouse du roi Thésée. La tragédie perd son aspect argumentatif et se focalise dès lors sur la capacité de la violence à captiver.
En outre, les dramaturges ont appris à en user pour purger l’esprit du spectateur. A travers de virulents affrontements se met en place la catharsis, pour laquelle le public a montré un fort engouement. Il suffit de constater la notoriété et le succès de pièces telles que Macbeth de William Shakespeare, où la femme de Macbeth revient de
...