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Marquise de Corneille

Par   •  28 Mai 2018  •  1 554 Mots (7 Pages)  •  671 Vues

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de vérité générale vers 10 « règle ». Il y a aussi la présence de « nos » vers 10 : c’est la seule fois où ils sont clairement associés. Nous avons une allégorie du temps qui apparaît comme l’ennemi de l’homme vers 5 à 8.

Dans ce texte, Corneille partage son expérience d’homme mûr et rappelle avec force l’image du temps qui passe et qui détruit.

Le texte est proche d’un avertissement adressé à Marquise, mais aussi peut-être d’une forme de chantage à la femme qui l’a repoussé.

II)

1. Un texte assez froid

2. Révélation de la personnalité de Corneille

1. C’est un texte symétrique et rigoureux : 8 quatrains chacun constitué d’une seule phrase : cela donne un ton sec. On observe aussi des vers impairs qui sont peu fréquents et peu adaptés à l’expression du lyrisme. On remarque qu’il y a un travail certain sur les rimes : vers 1 et 3, vers 30 et 32. Ces rimes concernent le même personnage. Le texte est tout sauf lyrique : il n’y a ni de vocabulaire affectif ni de ponctuation affective. On constate que Corneille n’est plus dans la séduction. Il fait preuve d’une absence totale de galanteries. Il n’hésite pas à comparer son visage ridé à celui de Marquise au vers 3 et 4, ni à lui renvoyer une image dégradée de ce qu’elle va devenir au vers 7 et 20.

Ce texte est d’une rigueur toute classique et finalement peu compatible avec l’expression du sentiment amoureux. Il vise l’efficacité de son argumentation, et révèle quelques traits de sa personnalité.

2. Il se montre brutal et même agressif, par exemple au vers 4, ou dans la 6e strophe, vers 23 et 24. Il lui propose de lui assurer une beauté éternelle en parlant d’elle d’une façon positive. Il y a d’ailleurs un écho entre le vers 23 et le vers 27. Il fait tout pour fragiliser la beauté de Marquise au vers 11 et 12. Avec la litote des vers 15 et 16, il souligne que les ravages du temps seraient moins graves pour lui que pour elle.

On constate que Corneille semble penser que ses charmes sont supérieurs à ceux de Marquise. On remarque également que Corneille fait preuve d’ironie à la dernière strophe au vers 30, car il fait son propre éloge. Le texte se termine de façon assez pressante avec l’impératif « pensez-y » vers 29. Il résume ce qui précède et l’incite à prendre conscience de son pouvoir d’écrivain.

Corneille fait preuve d’une certaine mesquinerie parce qu’il exerce une sorte de chantage sur Marquise. C’est un homme orgueilleux : il utilise une sorte de coquetterie, il atténue à plusieurs reprises son portrait de vieil homme : « à quelques traits un peu vieux » vers 2 et « cependant j’ai quelques charmes » vers 13. Il insiste sur son pouvoir d’écrivain, particulièrement à la 4e strophe qui lui est entièrement dédiée., vocabulaire « sauver » vers 21, « faire croire » vers 23, « ce qu’il me plaira » vers 24. Et en même temps, il a un sentiment d’éternité, vers 19 « encore ». A la ligne 11 et 12, on remarque que sa présence est en début et en fin de chiasme.

Le poème s’ouvre sur Marquise et se termine sur Corneille, vers 32 « moi ». Il y a une inversion des rôles puisque désormais c’est Marquise qui doit séduire Corneille et non l’inverse.

C’est un texte bien écrit et très structuré bien que dans lequel les sentiments ont peu de place.

On a affaire à un discours sentimental ambigu : Corneille et Marquise sont des personnages de théâtre, et jouent ici un rôle : Corneille, le vieillard éconduit et Marquise, l’actrice qui cherche à plaire.

Corneille parle davantage de lui que de Marquise, ce qui met en avant son orgueil d’homme de lettres, conscient du pouvoir de ses mots.

Conclusion

Le texte appartient à la poésie de salon, il relève avec une forme argumentaire la supériorité du génie littéraire sur la beauté. Le texte est original, car il part d’un thème traditionnel de la poésie amoureuse pour déboucher sur une sorte d’avertissement peu galant sur l’aspect éphémère de la beauté.

C’est aussi un moyen pour Corneille de souligner l’opposition de leur condition : Marquise va vite être oubliée alors que lui va connaître une gloire quasi éternelle.

Le texte pose plein de questions : Est-il aussi antipathique que nous le laisse supposer le texte ? Est-il blessé par le rejet de Marquise ? …

Ce texte a été mis en musique par Brassens avec une réponse finale de Marquise assez arrogante : « Peut-être que je serais vieille, Répond Marquise, cependant J’ai vingt-six ans, mon vieux Corneille, Et je t’emmerde en attendant. »

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