Le grand cahier d’Agota Kristof

...

des fanatiques religieux de la république de Gilead ainsi que l’opinion de Defred, la servante soumise, de suivre les règles de cette nouvelle république.

Avec notre méthode, elles trouvent toutes un homme, aucune n’est oubliée.

[…]

Vous êtes quelqu’un d’intelligent, j’aimerais savoir ce que vous pensez; qu’avons-nous oublié?

J’ai répondu : L’amour.

L’amour ? Quelle sorte d’amour ?

Tomber amoureux.

[…]

Mais voyez les statistiques, ma chère. Est-ce que cela valait vraiment la peine de tomber amoureux ? Les mariages arrangés ont toujours aussi bien marché, sinon mieux.

L’extrait précédent expose les opinions des deux partis sur le mariage. D’un côté, l’amour est nécessaire pour se marier, de l’autre, non. Autant d’une manière que d’une autre, il y a de bons éléments. Lors de la lecture, Margaret Atwood pousse plus loin notre réflexion en nous mettant face aux avantage et aux inconvénients de la contre-utopie qu’est Gilead.

Pendant la lecture de La servante écarlate, plus on avance, plus on voit les deux côtés de la médaille sur le rôle des femmes. Le féminisme vu par deux clans de féministe. Tout d’abord, celui de la mère de June :

Un homme, c’est juste une stratégie de femme pour fabriquer d’autres femmes.

[…]

Vous ne savez pas ce que nous avons dû subir, juste pour vous amener ou vous êtes. Regarde-le, à couper ses carottes ! Est-ce que vous savez sur combien de vies de femmes, sur combien de corps de femmes les chars d’assaut ont dû rouler juste pour arriver ou nous sommes ?

La mère de June est une féministe radicale qui rêve d’une société de femmes utilisant les hommes uniquement pour créer des filles. Elle et son groupe désirent dominer le sexe opposé. Tandis que du point de vue des Tantes, les femmes devraient demeurer entre elles tout en étant contrôlées par les hommes.

Les femmes unies dans un but commun ! À s’aider l’une l’autre dans les corvées quotidiennes, tout en cheminant ensemble sur le sentier de la vie, chacune exécutant la tâche qui lui incombe. Pourquoi s’attendre à ce qu’une seule femme remplisse tous les rôles nécessaires au fonctionnement serein d’une maison ? Ce n’est ni raisonnable ni humain,

Dans La servante écarlate, Margaret Atwood nous permet de chercher les motivations des deux clans en nous proposant les opinions des Tantes et des féministes radicales. Selon Nancy Huston, un bon roman nous permet de chercher un sens pendant le déroulement du livre et une fois terminé, il nous permettra de se questionner.

Ce que l’art romanesque peut faire, en revanche, c’est nous donner un autre point de vue sur ces réalités. Nous aider à les mettre à distance, à les décortiquer, à en voir les ficelles, à en critiquer les fictions sous-jacentes.

Ainsi, l’œuvre de Margaret Atwood correspond à la définition de roman moderne de Nancy Huston, car le lecteur est en réflexion tout au long de sa lecture. On analyse les idées de tous les clans de cette dystopie et après la lecture de ce roman nos opinions auront été mises à l’épreuve.