La règle des trois unités; Le malade imagine - Molière, En attendant Godot - Beckett
Par Andrea • 21 Mai 2018 • 2 515 Mots (11 Pages) • 3 457 Vues
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contre la maladie, mais Angélique aime Cléante et résiste à son père, au risque d’être renvoyé au couvent. Toinette, la servante d’Argan, promet d’aider Angélique malgré les vœux de son père. Elle invente un plan pour les tirer d’affaire – elle recommande à Argan de faire le mort. Sa femme est appelée par Toinette et elle manifeste sa joie d’être débarrassée de son mari, qu’elle croit mort. Toinette appelle ensuite Angélique, qui exprime un chagrin sincère au sujet de la mort de son père. Celui-ci arrête aussitôt son jeu et il accepte l’union de sa fille avec Cléante, à condition que Cléante devienne médecin. Son frère, Béralde, tente de parler à Argan de ses maladies imaginaires et lui conseille de se méfier des médecins et de devenir médecin lui-même. La pièce se termine par une cérémonie d’intronisation d’Argan à la médecine (La Malade Imaginaire de Molière).
Cette pièce se conforme à la règle des trois unités comme suit :
L’unité de lieu « Qu’en un lieu » : L’action doit se dérouler dans un seul endroit. Toute l’action se passe dans la chambre d’Argan.
L’unité de temps « qu’en un jour » : L’action est limitée à vingt-quatre heures. Cette histoire commence pendant une soirée et se termine le lendemain. La pièce se joue donc non pas en un jour, mais en deux. Cependant, on peut comprendre par le mot « jour » une durée de vingt-quatre heures.
L’unité d’action « un seul fait accompli » : L’action doit comprendre d’une seule intrigue et une action unique. Bien que l’action repose sur un seul fait – l’hypocondrie d’Argan - le sujet secondaire est en rapport avec le sujet principal - le désir d’Argan de voire sa fille épouser un médecin. Ce désir est directement lié à son hypocondrie.
Compte tenu de ce qui précède, je crois que la règle des trois unités de Boileau a été respectée dans cette pièce.
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Le Théâtre de l’Absurde était un genre dramatique, né dans les années 1950, et qui souligne l’absurdité de l’existence humaine, par l’utilisation du dialogue répétitif, décousu et dénuée de sens, ainsi que des intrigues qui manquent de développement réaliste ou logique. Il est caractérisé par une rupture totale par rapport aux genres classiques. Les plus grands auteurs qui ont utilisé ce style étaient Beckett, Ionesco, Adamov et Genet. Les thèmes récurrents de ce mouvement sont la solitude de l’homme, le néant, l’impossibilité de communiquer et l’angoisse humaine devant la mort. Le terme « absurde » a été emprunté de la philosophie existentialiste et désigne l’absurdité de la condition humaine. Ces pièces défient les normes selon lesquelles le théâtre a été jugé pendant de nombreux siècles (Esslin. 1965) (Théâtre de l’Absurde 2011).
Samuel Beckett est né en Irlande en 1906 et a déménagé à Paris en 1936. Il a combattu dans le mouvement de la résistance jusque en 1942. Il a écrit « En Attendant Godot » en 1953. La pièce était bien accueillie au Théâtre de Babylone à Paris. En 1969 il a reçu le Prix Nobel de la littérature, mais il a refusé de l’accepter personnellement pour éviter de prononcer un discours lors de la cérémonie (Samuel Beckett Biography 2015).
En Attendant Godot
La pièce « En Attendant Godot » tourne autour de Vladimir et Estragon, deux vagabonds qui attendent l’arrivée de quelqu’un qui s’appeler « Godot ». L’existence de Godot n’est jamais claire. Toute l’action se déroule sur une route déserte. La didascalie initiale fait référence à un lieu qui pourrait être n’import où - « Route à la campagne avec arbre ». Deux autres personnages, Pozzo et Lucky, font leur apparition. Pozzo est maître et Lucky est son esclave. Lucky est tenu par Pozzo en laisse, comme un chien. Pozzo fait danser Lucky et penser à haute voix. Puis, ils partent. Le premier acte se termine avec l’arrivée d’un garçon qui les informe que Godot ne viendra que le lendemain.
Le deuxième acte se ressemble fortement au premier. Selon les didascalies, l’action se déroule le lendemain au même endroit, mais l’arbre compte maintenant quelques feuilles. Tandis que les clochards attendent encore l’apparition de Godot, Pozzo et Lucky réapparaissent. Mais cette fois, Lucky est muet et Pozzo est aveugle. Pozzo semble aussi avoir perdu sa mémoire.
A la fin, le même enfant vient donner la même nouvelle aux deux vagabonds qui pensent à se pendre à l’arbre. La pièce se termine sur l’inaction des deux personnages. Comme à la fin du première acte, Vladimir demande : « Alors, on y va ? » et Estragon répond « Allons-y ! »
En ce qui concerne les règles de temps, de lieu et d’action, c’est important de noter que les écrivains du Théâtre de l’Absurde, ne se préoccupaient pas des règles et des structures par rapport au théâtre. Cela est évident par les didascalies, qui apparaissent vagues et indéfinies. En outre, l’absence d’un article donne l’impression qu’il s’agit d’un espace vague (En Attendant Godot, Scène d’Exposition : Commentaire).
Quant à l’unité de lieu, toute l’action de la pièce se passe dans un même endroit, « Route à la campagne avec arbre ». À cet égard, on pourrait dire que la règle de l’unité de lieu a été observée mais en effet, la didascalie initiale fait référence à un lieu qui pourrait être n’importe où et on a l’impression que Beckett a choisi cet espace afin de souligner l’arbitraire de l’intrigue, plutôt que de respecter les règles.
Selon les didascalies, l’action commence le soir et, dans le deuxième acte il se déroule le lendemain à la même heure. On peut donc dire que l’action est limitée à vingt-quatre heures et la règle de l’unité de temps a été observée.
Plutôt que de respect les règles, cela donne l’impression que les personnages vont revenir au même endroit, nuit après nuit, à la recherche de Godot. Un autre point intéressent par rapport au temps est que le lendemain soir, l’arbre a soudainement des feuilles. Cela peut suggérer que la notion de temps a été délibérément déformée afin d’ajouter à l’arbitraire de l’atmosphère.
En ce qui concerne l’unité d’action, l’action doit être composé d’une seule intrigue. C’est vrai que on a l’impression
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