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La question de l’homme dans les genres de l’argumentation du XVIème Siècle à nos jours

Par   •  9 Septembre 2018  •  1 486 Mots (6 Pages)  •  616 Vues

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Néanmoins, il faut souligner que c’est le style de l’auteur qui donne vie au registre employé. Ainsi, les figures de styles sont utilisées afin de donner plus de profondeur aux propos argumentatifs, notamment l’hyperbole et l’énumération par exemple. Aussi, elles peuvent servir à minimiser un fait, avec l’euphémisme, ou encore à rajouter une dimension lyrique à l’argumentaire avec les comparaisons et les métaphores. Cela se voit dans le poème d’Hugo, « A propos d’Horace », tiré des Contemplations où l’auteur raconte son expérience d’élève et insiste sur un traitement pathétique visant à le faire apprendre, en faisant souvent appel à des figures de styles telles que l’énumération et l’hyperbole. Son argumentaire est ainsi efficace et apporte une critique distincte des formes d’enseignements archaïques. Dès lors, l’argumentation se compose d’une grande variété de procédés littéraires, de tonalités et de styles. Cependant, il faut souligner le fait que la forme n’est qu’un moyen de bien transmettre une thèse, les limites de la littérature restent donc à être mises en évidence.

Toutefois, la littérature d’argumentation peut parfois présenter des limites qu’il convient de mettre en évidence. Ainsi, il peut arriver que le lecteur passe à côté de la dimension argumentative. Dans le cas de l’argumentation oblique, le lecteur peut ne pas comprendre la thèse cachée et donc prendre le texte comme une simple fiction. Si l’écrit est trop plaisant, alors ce risque demeure. Ainsi, la leçon ne doit pas passer au second plan et si le lecteur s’attache trop au personnage, il peut alors laisser la thèse de côté. De surcroît, dans le récit comme dans le dialogue, les idées sont incarnées par des personnages. Dans les fables, la représentation d’une idée abstraite de façon allégorique n’est pas toujours simple à saisir. Rousseau, dans L’Emile est ainsi très critique à l’égard des Fables. Selon lui, les enfants sont incapables de saisir la thèse argumentative, l’argumentation ne serait donc pas efficace ici.

De plus, la dimension littéraire peut trop simplifier les propos. Cela est particulièrement visible dans l’apologue, qui repose sur une simplification de l’histoire et des personnages. En outre, le schéma narratif peut être récurrent et par conséquent lassant. Aussi, la simplification des personnages peut caricaturer des situations et nuire à la bonne transmission de la thèse de l’auteur. Cela peut être observé dans les pièces de Molière, où les personnages sont souvent simplifiés et caricaturés pour un but comique. La réalité est ainsi changée et peut limiter les propos argumentatifs tenus. Donc, faire passer une thèse et des arguments en usant de procédés littéraires peut s’avérer plus difficile pour un auteur, dans la mesure où son lectorat peut ne pas comprendre son argumentaire et, dans le cadre de l’argumentation oblique, passer complètement à côté de la thèse subversivement cachée derrière les personnages.

Une argumentation efficace dépend de son contenu, et la littérature est ainsi un moyen très efficace afin de transmettre des idées. Pour cela, elle dispose d’une grande variété de formules qui lui permettent de s’adapter à tous auteurs et à toutes thèses. Il faut toutefois veiller à ne pas perdre de vu la dimension argumentative en faisant briller la forme mais pas le contenu.

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