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Hugo - Musset - Claudel

Par   •  26 Octobre 2017  •  3 802 Mots (16 Pages)  •  562 Vues

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évoquée par le mari (cinquième réplique d’Alphonse : “empoisonner”, “tuer à coups de pique”...) et la figure de la suppliante qui “demande la vie”. Contrairement à ce que dit Alphonse, Lucrèce est ici une héroïne tragique, victime d’une force supérieure, prisonnière d’une impasse (dont la ville de Ferrare est la métaphore). Naturellement, notre personnage essaie de se défendre “Prenez garde à vous, Don Alphonse de Ferrare, mon quatrième mari” (Acte II - 1ère partie - scène 4). D’ailleurs, le fait qu’elle nomme son mari “Don Alphonse de Ferrare” s’avère contradictoire avec l’attitude menaçante de Lucrèce puisque, à Ferrare, cet homme est tout puissant. Alphonse se plaît d’ailleurs à se sentir supérieur mais aussi par sa puissance «mythologique» en se comparant à Hercule (qui précisément débarrasse la terre des créatures malfaisantes): “Le nom d’Hercule est souvent porté dans ma famille” (Don Alphonse - Acte II - 1ère partie - scène 4).

Il y a aussi une autre femme qui représente le bien et le mal dans un sujet unique et on la retrouve dans l’ouvre de Paul Claudel, “Partage de midi”. Il y a quatre personnages entre lesquels Ysé, qui est la seule femme entourée par trois hommes. Ysé est une femme mariée à De Ciz, mais son rapport avec son mari se limite à un rapport conjugal pur. Entre eux, il y a un vide,en effet l’amour n’est pas de mise dans cette union, son mari n’a réussi qu’à lui faire des enfants qui s’ajoutent au joug qu’elle ressent à cause de ce mariage et en effet sous ce point de vue elle représente la femme qui trahit son mari, le pêché de l’ adultère. Amalric dans le premier portrait qu’il brosse d’Ysé dit à la ligne 70 jusqu’à la ligne 73 du 1ère acte: “ce maigre Provençal aux tendres, cet espèce d’ingénieur à la manque, vous voyez bien que c’est un vice pour elle, il n’a su que lui faire des enfants” le situe aux antipodes d’Ysé si l’on prend en compte les désirs et les aspirations de cette femme. Cette dernière est exigeante, elle dit aux lignes 184 - 185: “Je veux que l’on ait besoin de moi”: le besoin se fait sentir chez Ysé , de son être, de l’entité qu’elle représente, et non pas en tant qu’outil ou matrice de reproduction. Or, De Ciz, à cause de son profil pâle et mercantile, ne voit en elle qu’un instrument. Ysé est aussi une mère, comme Lucrèce, elle veut être amoureuse avec son fils mais à aucun moment de la pièce elle n’adresse la parole à ses enfants, pire encore, elle ne les évoque que pour s’en plaindre: elle dit, aux lignes 136 - 138, sur un ton dédaigneux et pathétique: “mais moi, pauvre femme avec ces enfants dans mon tablier, quatre membres chacun”. Le démonstratif marque la distance et l’expression «quatre membres chacun» amplifient le sentiment de l’encombrement que représente la progéniture pour une femme en quête de liberté. Ysé estime donc que ni le mariage ni la maternité ne lui permet de s’exprimer entièrement; par contre ce sont des entraves à la proclamation de ses droits à la passion; mais Ysé regrette l’abandon de ses enfants à la fin de la pièce. Le paradoxe, le mystère, la puissance engendrée par la passion, le sacrifice, l’amour et la séduction, la conquête sont tous des attributs qu’incarne Ysé mais aussi la figure de Lucrèce, deux femmes fortes, elles sont porteuses de moralité, et voilà que nous revenons à la citation d’ Hugo.

C. L’ORGUEIL - LE TROP, C’EST TROP!

- V. Hugo - A. Musset

Dans ces ouvrages on peut trouver aussi la prédominance de l’orgueil surtout dans la pièce de Musset “On ne badine pas avec l’amour” dans lequel toutes les actions des personnages sont dictées par leur orgueil, en effet l’amour entre Camille et Perdican va les conduire à manipuler la jeune paysanne Rosette et à leur séparation. En certains cas il est juste d’être un peu orgueilleux, se faire valoir soi-même, mais la plupart du temps, il est préférable d’avoir un sentiment d’humilité. Mais dans cette pièce ces deux jeunes ont abîmé leur amour à cause de leurs comportements. En badinant avec leur amour Perdican et Camille l’ont détruit, ils l’ont rendu impur. Alors qu’ils s’aiment depuis leur plus tendre enfance ils ont sali et corrompu cet amour. Ils sont incapables de se déclarer leurs sentiments l’un à l’autre, de se faire confiance ils se font souffrir et le dénouement ne peut être que tragique: la mort de Rosette, victime de leurs manigances et l’impossibilité de vivre leur amour. Tous deux sont d’abord caractérisés par le désir d’un idéal: Camille recherche un idéal religieux qui lui apportera la tranquillité (scène 5 de l’acte II: “Je veux aimer, mais je ne veux pas souffrir”), Perdican lui recherche un idéal amoureux aussi

simple que des amourettes d’enfants. Bien sûr, ils sont tous les deux en recherche d’un idéal qui est faux. Camille, d’abord, se trompe elle-même parce que la foi et l’amour de Dieu ne doivent pas être choisis pour fuir la souffrance simplement. Elle continuera d’ailleurs de se tromper elle-même sur ses sentiments pour Perdican et ses motifs pour agir. Perdican, ensuite, recherche un idéal qui ne peut plus être atteint, car ils sont à présent adultes. Le jeu du badinage n’est plus sans conséquences: il apporte la douleur et la mort. Nous avons donc deux héros marqués par le désir d’un idéal, du sublime, qu’il soit religieux ou amoureux. Pourtant, cet idéal est corrompu par leur corps, avec le refus de la souffrance ou de considérer que l’on a vieilli; il est aussi corrompu par leurs défauts: jalousies, mensonges, actes irréfléchis et brutaux. Musset nous présente donc deux héros romantiques, agités par cette double tendance qui les divisent: l’âme et le corps.

Évidemment l’orgueil est présent dans la famille de Lucrèce Borgia, en effet on le retrouve aussi dans la pièce de Victor Hugo. Dans la scène 4, acte II de la 1ère partie, Lucrèce se heurte au soudain changement de caractère d’Alphonse qui, animé par le souci de l’honneur aristocratique, son orgueil (qui l’oblige à respecter sa parole) et par sa jalousie (qui le pousse à supprimer un rival), a décidé de faire mourir ce premier amant sur lequel il met la main (“J’ai juré que le coupable mourrait, il mourra.”), mais laisse à sa femme le choix du moyen en choisissant le poison, donc, aussi son mari il a été contaminé par l’orgueil puissant de la famille Borgia. Don Alphonse ne veux pas mourir comme les autre trois maris de Lucrèce et c’est pour cela qu’il fait valoir soit même et il le fait à travers des paroles d’amour comme: “Dona Lucrezia, vous

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