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Essai sur "le septième jour"de l’auteur chinois Yu Hua

Par   •  29 Novembre 2018  •  3 725 Mots (15 Pages)  •  549 Vues

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Un soir de printemps, Li Qing avoue à Yang Fei avoir rêvé de leurs noces, la nuit suivante, ce même rêve visite le narrateur. Ils décident d’enregistrer au plus vite leur union au bureau du quartier. L’idylle dure deux ans, jusqu’au jour où Li Qing rencontre un homme d’affaires diplômé d’un doctorat d’une université des États-Unis, qu’elle soutient en lui expliquant les astuces du monde financier chinois dans lequel « graisser la patte » aux fonctionnaires (p. 61) est décisif. Bien que les nombreuses heures que Li passe au téléphone avec cet homme inquiètent Yang Fei, il n’entreprend rien et se retire gentiment de la vie de sa femme qui le quitte quelques mois plus tard pour ce même homme. Il la voit alors régulièrement dans les médias. En effet, elle est devenue une femme respectée, dont l’avis compte dans le monde des finances. Yang Fei culpabilise en la voyant dans son élément, pensant qu’elle a fait fausse route en l’épousant trois ans auparavant.

Mais alors qu’il se remémorait la séparation d’avec son ex-femme, il entend son nom et se retrouve avec elle. Li Qing ne le reconnait qu’avec grande peine et lui replace alors le plus naturellement du monde son œil gauche et s’exclame « A présent, tu ressembles à Yang Fei » (p. 67). Ils flânent alors et se retrouvent devant l’immeuble dans lequel ils ont loué pendant leur mariage un petit studio. Li Qing relate alors l’échec de son deuxième mariage. En plus de la tromper lors de ses longs soupers d’affaires, son mari lui a refilé une maladie vénérienne. Elle avoue à son premier mari retrouvé, qu’elle pensait beaucoup à lui, ce qui fait pleurer de bonheur le sensible Yang Fei. Ils rejoignent ensuite la petite maison qu’il louait avant sa mort et s’installent dans le lit. Après de longues caresses Li Qing s’en va car des amis lui ont préparé une sépulture pour son repos éternel.

Troisième jour

Yang Fei « erre à la lisière de la vie et de la mort. (…) [il] a l’impression de marcher en même temps dans l’aube et dans le soir. » (p. 77). L’espace des limbes semble soumis à d’autre règles que celles de l’espace euclidien. En effet, Yang Fei « comme dans une marche immobile » ne réussit à atteindre sa petite maison qui, comme la lune de son enfance, reste figée. Il se remémore alors sa naissance alors que des rails apparaissent sous ses pieds.

Recueilli par l’aiguilleur de train Yang Jinbiao, alors qu’il n’était qu’un nourrisson tombé du ventre de sa mère, cette dernière pensant juste devoir se soulager dans les toilettes turques, il trouva, en ce dernier, un père doux et attentionné. Jinbiao l’attache, à l’aide d’une écharpe, contre son torse, afin qu’il soit bercé par ses pas et qu’il ne pleure pendant son travail. Une « connivence parfaite » (p. 83) relie les deux être que le hasard a rassemblé. Jinbiao s’occupe de toutes les tâches ménagères et suspend les couches propres devant leur petite masure près des rails. Le weekend ils partent se promener dans les jardins publics. Le futur de Jinbiao semble celé, en effet, quelle femme voudrait d’un homme pauvre avec un enfant adopté pour lequel il tricote des pulls ? Pourtant, la chance semble lui sourire un court instant. Il courtise une femme pendant deux mois, jusqu’au jour où elle lui demande de choisir entre elle et Yang Fei. Jinbiao décide alors d’amener le petit dans une autre ville et de l’abandonner dans un orphelinat, comme le lui a suggéré sa potentielle future femme. Remplissant les poches de l’enfant de provisions, il l’abandonne sur un rocher, mais quelque chose se brise en lui alors. N’arrivant à s’endormir, il décide le lendemain de retourner chercher le petit Yang Fei qui l’attendait avec impatience. Jinbiao décide alors de ne jamais plus se séparer, pour une femme, du petit et leur existence se poursuit dans une « symbiose totale » (p. 97) jusqu’au jour où la modernisation du pays frappe à leur porte, par la suppression du poste à responsabilité d’aiguilleur qu’occupait le père qui se voit recyclé en simple employé de gare. Yang Fei pendant ce temps profite des maigres économies de son père adoptif et réussit un diplôme universitaire.

La mère naturelle de Yang Fei se met à la recherche de son fils perdu à sa retraite et le retrouve à l’aide des médias assoiffés d’histoires à sensation. Jinbiao retire toutes ses économies s’élevant à 3000 Yuans pour acheter des habits présentables à son fils. Mais malheureusement cet argent ne permet d’acheter un habit de marque, ils se contenteront d’une fabrication chinoise correspondant à leur budget. Après un cours séjours dans sa famille biologique, la famille se déchire à son sujet car il n’y a pas de place pour lui dans leur petit appartement. De plus, Yang Fei est exhibé tel un trophée par sa mère. Il lui promet de revenir lui rendre visite, mais il se contentera de l’appeler aux grandes fêtes.

De retour dans sa ville natale, Il décide de trouver un travail et d’emmener son père pour la première fois en vacances dans la province d’Anhui. Jinbiao tombe gravement malade et Yang Fei démissionne afin de s’occuper de son père mais « le lendemain, [son] père disparaissait sans crier gare. » (p. 120.) Il le cherche partout jusque dans son village natal, dont la route n’est même pas asphaltée, car aucun dirigeant jamais n’y viendrait. Le village semble abandonné, les jeunes ont quitté l’endroit pour chercher du travail dans les grandes villes. Par chance les frères et sœurs de Jinbiao l’accueillent chaleureusement, même si ce dernier ne s’y trouve pas. Il retourne alors dans sa ville où une nouvelle attristante l’attend, la voisine a été renversée par un chauffard. Autour du lit de mort sont rassemblés des moines priant pour l’âme de la défunte pour la somme de 3000 Yuans, pour 500 Yuans de plus, ils prient afin que son âme trouve directement le chemin vers une incarnation sur territoire américain. Ils annoncent que Li Yuezhen est déjà en route pour les « USA », et qu’elle y serait très vite, plus vite encore que si elle y était allée en Boeing. » (p. 129). Mais avant sa mort (ou est-ce la cause de sa mort ?) Li Yuezhen a fait une découverte affreuse : vingt-sept cadavres de bébés et de fœtus flottant dans une rivière avec le bracelet de l’hôpital de la ville. Les médias mettent la pression aux autorités qui prétextent des réunions urgentes, afin d’éviter les questions embarrassantes. Un responsable de l’hôpital avoue agacé, que 19 bébés sont « issus d’avortement forcés auxquels on avait procédé dans le cadre de la politique de planning familial » (p. 131). Les journalistes

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