Commentaire du poème je n'ai plus que des os pierre de ronsard
Par Stella0400 • 14 Mars 2018 • 1 909 Mots (8 Pages) • 1 539 Vues
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désignant l’enfer "où tout se désassemble", cette figure de style a pour effet de dramatiser la mort.
Ronsard dans ce poème exploite les ressources de l’esthétique baroque et n’hésite pas à souligner les détails macabres.
II- la plainte du poète
A- l’expression du regret et de la tristesse
Le vers sept souligne les termes "soleil" et "œil" qui rappellent que le poète ne peut plus voir le monde qui l’entoure ce qui inspire la pitié et donc l’emploi du registre élégiaque et pathétique.
Il cite apollon et son fils qui ne peuvent pas le sauver : il ne peut plus revenir en arrière ni être guéri.
Le poète émeut le lecteur principalement en montrant l’état de délabrement de son corps et les dernières entrevues avec ses amis :
"Je n’ai plus que les os", "Ne me sauraient guérir", "Quel ami me voyant en ce point dépouillé, Ne remporte au logis un œil triste et mouillé", "adieu".
B- un poème d’adieu
Les deux derniers tercets gardent le sujet de la mort mais évoquent aussi la profonde amitié qui le lie à ceux qui lui sont chers, l’interrogation oratoire et les enjambements introduisent le registre lyrique qui montre la fidélité des amis de Ronsard dans leur au revoir.
Les amis de Ronsard sont désignés par des expressions affectueuses : "chers compagnons".
Ses compagnons lui rendent donc une ultime visite sur son lit de mort dans le cas d’adieux :
"Me consolant au lit et me baisant la face", "En essuyant mes yeux par la mort endormis", "Adieu, chers compagnons, adieu, mes chers amis".
C- une réflexion générale sur la mort
A l’aube de sa mort le poète met en scène sa propre fin qu’il sent proche.
En citant Apollon dieu de la poésie, Pierre de Ronsard évoque un abandon et la fin des illusions du poète. C’est le retour aux choses, à la terre. Ronsard pense à ses proches, à leur vaine sollicitude, et à leur tristesse.
Dans la chute du poème, Ronsard évoque finalement la possibilité d’un au-delà heureux, par-delà la mort où il retrouverait les siens.
Conclusion :
Ce sonnet Je n’ai plus que les os, qui inaugure un ensemble de poèmes tous consacrés à une méditation sur la mort, nous offre une confidence émouvante sur l’amer constat de la déchéance physique qui accompagne les derniers jours de la vie.
Ronsard, en décrivant crûment le délabrement de son corps, choisit une forme de détachement qui l’honore. L’écriture de Ronsard, par sa noblesse, impose l’image d’un poète soucieux de s’affranchir "des liens du corps pour n’être que esprit", mais un esprit ouvert à l’amitié, sentiment qu’il célèbre avec force et émotion.
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