Comment le personnage de Jocaste est representé dans les deux oeuvres au programme ?

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2. Comment le pouvoir royal est- il incarné dans la pièce et dans le film ?

Oedipe roi est une pièce du dramaturge antique Sophocle écrite en 421 avant JC., cette pièce est une réécriture du mythe d’Oedipe, victime de son destin qui le poussera à commettre le parricide et l’inceste. C’est seulement en 1967 que voit le jour une nouvelle réécriture du mythe, cinématographique cette fois-ci, réalisée par Pier Paolo Pasolini, le film mêle projection en Grèce antique du temps du mythe d’Oedipe, à l’Italie des années 20 à l’époque de l’enfance du réalisateur.

Dans le titre des deux oeuvres, le mot « Roi » apparait. En effet, Oedipe est présenté comme Roi de Thèbes, petite cité près d’Athènes. Dans cette cité comme dans d’autres probablement, s’est disputé plusieurs fois le pouvoir royal.

Alors de quelle manière la pouvoir de la royauté se manifeste-t-il dans les deux oeuvres au programme ?

Dans un premier temps nous analyserons les multiples types d’accès au pouvoir, ensuite nous verrons les différents comportements qu’adoptent certaines personnages confrontés au pouvoir royal, puis pour terminer nous nous intéresserons aux représentations visuelles et imagées du pouvoir royal.

Nous allons donc nous concentrer sur les deux types d’accès au pouvoir qui règnent sur les deux oeuvres : L’hérédité et le destin.

Laïos, roi de Thèbes avant qu’Oedipe le tue et s’empare du pouvoir à Thèbes a hérité du trône par son grand oncle Lycos, étant âgé de seulement deux ans à la mort de son père Labdacos, Lycos a prit le pouvoir à sa place. Le pouvoir Thébain a ici une dimension héréditaire.

Quant à Oedipe, le titre de la pièce de Sophocle est : « Oidipous tyrannos », traduit par "Oedipe-roi" puisque le "tyrannos" désignait le roi illégitime. Il rappelle au début du premier épisode les origines étrangères d’Oedipe : " [...] votre cité ne m'a reçu pour citoyen qu'après cette affaire" ( c'est-à dire après la mort de Laïos) , dés lors Oedipe n'est pas le roi légitime, le basileus, mais le roi illégitime, le turannos, c'est-à-dire celui qui a accédé au pouvoir grâce à des circonstances favorables. De fait, c'est parce qu'il a résolu l'énigme du sphinx qu'il a eu en récompense la main de Jocaste et le trône resté vacant depuis la mort de Laïos. Il n'est même pas Thébain. Il ne doit donc qu'à lui-même son accession au pouvoir.

Néanmoins, il est le roi légitime selon les lois de l'hérédité puisqu'il est le fils unique de Laïos. Certes Oedipe et tous les personnages l’ignorent pendant une bonne partie de la pièce, mais cette ambiguïté permet de lire autrement la tragédie : c'est une tragédie qui se déroule dans le cercle fermé de la famille et l'étranger sauveur de Thèbes, celui qui a ramené l'ordre et l'harmonie est le fils qui vient en réalité semer la peur et le désordre. Ceci accentue aussi la complexité de la situation: Le basileus (le roi illégitime) se trouve être celui qu'il faut expulser pour purifier la cité de la souillure.

De plus, Oedipe se trouve être l’héritier légitime et à la fois illégitime du trône de Corinthe aussi, lorsque le messager Corinthien vient lui apprendre que son « père » Polybe est décédé et que c’est à lui de reprendre les commandes de la ville « Il vient de Corinthe et te fait savoir que Polybe n’est plus : la mort a frappé ton père. »

Pour citer un autre personnage, Créon, frère de Jocaste et à la fois oncle et beau frère d’Oedipe. Ce dernier mettra un certain temps avant d’accéder au pouvoir, il devra assister à la mort de Laiös, à la destitution d’Oedipe ainsi qu’à la mort du fils d’Oedipe, Étéocle pour s’emparer du trône et diriger Thèbes. Il est alors un roi héréditaire.

Maintenant nous analyserons les différents comportements dont font preuve les personnages les plus représentatifs de la royauté dans le film et dans la pièce.

Oedipe est roi de Thèbes, un roi respecté : il a sauvé la ville des griffes de la Sphinge, grâce à son intelligence, mais aussi en raison de son statut, mais surtout de ses qualités personnelles, les habitants viennent lui demander son aide pour sauver la ville de la « peste » qui était en réalité une colère divine dans l’antiquité.

En bon roi, et homme dévoué il s’empresse donc de tout faire pour sauver sa cité.

Mais il peut aussi se montrer comme un roi sans pitié, dans la pièce, lors de l’agôn avec Créon, lorsqu’il l’accuse d’avoir comploté contre lui avec Tirésias pour s’emparer du pouvoir, il dit alors à ce dernier « « Nullement : c’est ta mort que je veux, ce n’est pas ton exil. » il n’a pas peur d’évincer ceux qui le contredisent.

Le peuple idolâtre le roi qui n’a pas peur de sanctionner et évincer qui oserait se mettre sur son chemin. Dans le film, Oedipe ne s’empêche pas d’hausser la voix avec Créon « Comment oses-tu rentrer dans ma maison ? Toi qui veut m’éliminer et me prendre mon royaume ! »

Il est très sûr de lui et ne se remet jamais en question « Obéis à ton roi » dit-il à Créon.

Jocaste est la figure sage de la royauté, le visage humain qui rattrape le coté parfois sombre et colérique d’Oedipe. Elle sert d’arbitre lorsqu’il est en désaccord avec d’autres, et le calme.

Créon peut aussi, servir de figure royale. En effet il n’est pas roi, et il avoue ne pas être intéressé par le pouvoir, il explique qu’il veut garder sa place avec tous ses avantages et non devenir roi : c'est une tâche trop lourde et trop contraignante pour lui : " J’aspire moins à être roi qu'à vivre en roi. [...] Si je régnais, il y a bien des choses, oui, que je ferais contre mon gré. […] » Il est plutôt le bras droit du roi et prend les devants quand cela est nécessaire.

Il profite de sa bonne place dans la cité, il fait parti de la famille royale, mais ne veut pas devenir roi officiellement car c’est une tâche trop lourde et contraignante pour lui. De plus, il craint d’entrer en désaccord avec le peuple Thébain car dans Oedipe Roi, il est aimé de tous.

Le pouvoir royal est en parti représenté visuellement par les costumes des personnages. Même si dans la pièce de Sophocle les décors et costumes ne sont pas mentionnés ni