Analyse excipit de Bel-Ami
Par Christopher • 13 Février 2018 • 1 032 Mots (5 Pages) • 879 Vues
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De plus le jour de son mariage, Georges, devant sa nouvelle femme, salue son « ex » maîtresse d’une manière à ne laisser aucun doute sur le désir de reprendre leur relation.
Egocentrique : Bel-Ami ne se soucie guère de la foule qui le félicite : « il serre des mains » sans s’en occuper presque machinalement, et à sa sortie de l’église Maupassant exprime clairement son égocentrisme : « Il ne voyait personne. Il ne pensait qu’à lui »
L’auteur critique aussi l’hypocrisie bourgeoise qui se veut catholique mais qui déshonore le symbole du mariage :
- la mariée est en retrait par rapport à la maîtresse (les seuls termes se rapportant à l’amour lui sont destinés)
- L’évocation du désir « lui fit passer dans le sang le désir brusque de la reprendre » est en contradiction avec les valeurs religieuses du mariage.
- la profanation du lieu sacré est présente dans le désir d’adultère, et le dialogue de Du Roy et Clothilde fait écho à l’échange des consentements qui vient d’avoir lieu entre les jeunes mariés.
- le roman se termine sur l’image du lit (débauche) et sur l’image hypocrite de la bourgeoise qui rajuste ses cheveux pour sortir du lit : adultère mais irréprochable !!
3) La place de l’ironie dans le texte
Dès le début du passage, Maupassant prend du recul par rapport au regard de son personnage : « Georges, affolé de joie, se croyait un roi… ». la situation est, en effet, transformée par le regard vaniteux de Du Roy, dont l’auteur souligne l’exagération par l’ironie.
La foule des invités est assimilée à un peuple face à son roi, cette image est reprise pour désigner les curieux qui viennent regarder le « spectacle » à la sortie de l’église, Du Roy se prend en quelque sorte pour un monarque.
Le champ lexical du regard (« les yeux fixés », « il ne voyait personne », « il aperçut »), associé à l’exagération, révèle le point de vue interne : c’est Du Roy qui voit la foule ainsi, et c’est lui qui estime qu’elle « le contemplait et l’enviait », le terme « contempler » soulignant l’ironie de l’auteur par rapport à la mégalomanie de son personnage puisque c’est un terme utilisé pour l’art et la religion.
L’insistance sur cette foule à travers les répétitions (« la foule amassée, une foule noire, bruissante, venue là pour lui, pour lui Georges Duroy ») participe de l’ironie de l’auteur, soulignant par l’exagération le sentiment de puissance de Du Roy.
Les sentiments de Duroy sont exagérés par rapport à la situation « Il sentait sur sa peau courir de légers frissons, ces frissons froids que donnent les immenses bonheurs ». Au début, il se laisse tellement emporter par son émotion qu’il semble perdu : « affolé de joie », « balbutiait des mots qui ne signifiaient rien ».
Le rayon de soleil veut surement faire référence à un roi connu pour sa vanité : le Roi-Soleil, pour accentuer le côté mégalomane de Du Roy.
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