Voltaire, Traité sur la Tolérance, prière à Dieu, chapitre XXIII

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» (Ligne 24), son omniscience : « car tu sais » (Ligne 18).

Les hommes sont représentés comme des êtres inferieurs et faibles, « faibles créatures » (Ligne 2), « imperceptibles » (Ligne 2), « nos débiles corps » (Ligne 7), « les atomes appelés hommes » (Ligne 10).

Cette prière est une demande constante d’aide ; « fais que », « daigne ».

Le contenu de la demande est propre à une prière puisqu’il renvoie à la compréhension, la tolérance entre les hommes et la fin des guerres.

Mais c’est aussi une Demande humble qui souligne la soumission de l’homme devant dieu : « s’il est permis à de faibles créatures », « oser te demander », « daigne »

Un croyant s’adresse à la majesté de Dieu, il montre la faiblesse de l’homme. En même temps, il demande la compréhension de Dieu. Puis, peu à peu, il s’adresse aux hommes et leur demande la fraternité.

II- une prière adressé en réalité aux hommes

Ce texte à la forme d’une prière dans laquelle un croyant s’adresse à Dieu , mais on remarque que peu à peu , Voltaire semble surtout s’adresser aux hommes pour faire appel à leur sens de la fraternité . Cependant , il y a une contradiction apparente entre les destinataires , car au début du texte , voltaire nous affirme qu’il ne s’adresse plus aux hommes mais à dieu « ce n’est donc plus aux hommes que je m’adresse mais à toi Dieu …» alors qu’en réalité cette prière s’adresse aux hommes .

Au début, Voltaire nous fait croire qu’il s’adresse à Dieu mais il évolue ensuite dans l’utilisation des pronoms: « de toi », « tu» , « te » (l’adresse à Dieu au début du texte) pour ensuite passer à « nos », « nous » qu’on voit apparaître à plusieurs reprises (Voltaire et les autres hommes) puis « ceux qui »… ce qui fait que l’adresse qui est faite à Dieu est peu marquée par rapport a l’adresse qui est faite aux hommes ; En revanche le contenu de la demande est très important.

Avec l’anaphore « Entre tous nos langages insuffisants » ; « Entre tous nos usages ridicules » ; « Entre toutes nos lois imparfaites » … Il met l’accent sur les petites différences entre les hommes, en ajoutant des expressions comme « que ceux dont » ; « que ceux qui » peuvent être perçues comme s’adressant directement aux hommes.

On observe un champ lexical du fanatisme et de la violence : « erreur » ; « calamité » ; « haïr » ; « tyrannie » ; « horreur » ; « guerre » ; « égorger » … Voltaire insiste sur les comportements inacceptables criminels et destructeurs appartenant spécifiquement aux hommes.

Dans la dernière partie du texte, il ne s’adresse plus qu’aux hommes : « puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ». La présence de Dieu disparaît peu à peu pour laisser place aux hommes.

C’est un appel à la fraternité entre les hommes et l’utilisation de la première du pluriel « ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres …» constitue la dernière exhortation qui s’adresse aux hommes.

On remarque aussi le champ lexical de la tolérance , « bonté » ; « paix » ; « mille langages divers » ce qui prouvent encore que c’est un appel à la tolérance des hommes .

Voltaire demande aux hommes de dépasser les différences dues aux religions. Dieu est mis à l’écart, il ne doit pas être un Dieu chrétien mais un Dieu universel, principale idée du déisme.

III- La vision déiste de Voltaire

Au début de cette prière, voltaire ne s’adresse pas à un Dieu chrétien mais à un Dieu universel « Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps » , ce qui est la principale idée du déisme , qui est principalement le fait de croire à un Dieu .

L’auteur critique les rites religieuses qui sont sources de conflits entre les hommes « les petites différences entre les vêtements » , « nos langages » , « ceux qui couvrent leur robe d’une toile blanche … ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire » , « l’habit est teint en rouge ou en violet » ; toutes ses différences sont susceptibles d’engendrer la haine entre les hommes .

L’auteur s’adresse à Dieu avec le verbe à l’impératif « fais que nous nous aidons mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pénible » ; on pourrait alors croire que voltaire est en réalité théiste qui est le fait de croire à un dieu universel qui peut intervenir dans la création , mais en réalité non , Voltaire se sert uniquement de cette image de Dieu pour son argumentation .

• Conclusion

Le texte à la forme d’une prière qui s’adresse à Dieu mais le contenu de la demande s’adresse en réalité aux hommes . Le but de Voltaire est d’amener les hommes à une tolérance mutuelle sur le plan religieux et social. C’est un appel à la fraternité entre les hommes. C’est un texte qui développe également le déisme de Voltaire : condamnation de la hiérarchie et des pratiques religieuses qui divisent les hommes.

Ce texte fait parti du combat qu’ont mené au 18ème Siècle les philosophes pour la tolérance et le respect