Vie Immédiate - Paul Eluard
Par Ninoka • 21 Août 2018 • 1 793 Mots (8 Pages) • 567 Vues
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de sa vision de celle-ci. “A la musique” est un de ses poèmes qui décrit une bourgeoisie de province oisive sous les chaleurs estivales et débordante de ridicule. Il se moque d’abord des signes de richesse qu’ils s’amusent à exposer "breloques à chiffre”, “lorgnons”, “volants". Rimbaud met l’accent sur le côté matérialiste de ces derniers. Il appuie sa description sur leur aspect physique "poussifs", "qu’étranglent les chaleurs" (hyperbole), "gros bureaux bouffis", "traînent", "grosses dames”. Les bourgeois sont passifs et inopérants contrairement aux jeunes entreprenants et dynamiques. Notre poète insiste sur le côté négatif de cette population, incapable d’apprécier la musique, ils passent leur temps à la critiquer. Rimbaud explique aussi qu’ils se forcent d’écouter certains types musicaux, comme les concerts militaires pour soigner leur apparence. Il dénonce leur médiocrité "leurs bêtises jalouses” "Les gros bureaux bouffis traînent leurs grosses dames” et laisse au lecteur une ouverture d’imagination assez négative sur leur apparence. Rimbaud prend alors soin de s’opposer aux bourgeois dans la manière de s’habiller “débraillé”. Sa place dans le poème est aussi séparée de celle des bourgeois par une strophe de transition, il s’allie d’harmonie avec les fillettes qui sont aussi en opposition avec les bourgeois. On peut remarquer la différence entre ces deux mondes (celui de Rimbaud et celui des bourgeois) par le fait que le poète apprécie les personnes en marge de la société.
D’autre part, les poèmes d’Arthur Rimbaud relèvent d’un grand travail de réflexion ainsi que d’une grande maitrise de la poésie. “Le bateau ivre” est écrit en 1871, lorsqu’il rejoint Verlaine à Paris. Ce titre pourrait être synonyme de son “envol vers des paysages
inexplorés”. Nous pouvons rallier le “bateau ivre” à l’auteur grâce à l’utilisation du “je”. Cette utilisation ambigüe embrouille le lecteur car le sujet principal semble être le bateau “L’eau verte pénétra ma coque”. Mais ce bateau est de nombreuses fois personnifié avec des adjectifs humains “Je ne me sentis”, “j’étais insoucieux”, “je voulais”. En accord avec cette idée, lors du vers 69, il entreprend une prosopopée (figure de style qui consiste à donner la parole à un être absent, mort, un animal ou un objet abstrait qui ne peut pas parler) “Or, moi, bateau”. Cherche-t-il à faire parler le bateau ou à se rallier à celui-ci ? Le poète, ainsi représenté nous fait vivre son passage de l’enfance à l’adolescence. Il s’exprime grâce à de nombreuses références directes aux enfants “les cerveaux d’enfants”. Rimbaud mélange son insouciance à son euphorie. Il évoque, par ailleurs, sa propre enfance en faisant allusion aux Ardennes, ou il a passé une partie de sa jeunesse. Mais à la fin du poème, on se rend compte que le poète traverse une mélancolie et désire retourner dans la région de son enfance “Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache”. Ce poème gorgé de néologisme démontre une volonté de renouveau et traduit le désir d’inventer un nouveau langage “cataractant” “dérades”. De nombreux noms sont accordés avec des adjectifs qui leur donnent un sens confus “pieds lumineux” “poissons chantant” “yeux blonds”. Le message du poète est alors très difficile à déchiffrer. Grâce à ses nombreuses visions hallucinatoires et délirantes, Rimbaud nous transporte dans un monde nouveau, propre à son imagination “drames très antiques”, “sèves inouïes” “neiges éblouies”. Par ailleurs, ce monde supérieur nous enferme dans de nouvelles sensations “noirs parfums”, “soleil d’argent, flots nacreux, cieux de braises”, “rousseurs amères”. Dans ce poème, révolte, dérive et expérimentation poétique sont mêlés. Nous pouvons alors dire que, représenté par ce “bateau ivre”, il entreprend un “voyage paradoxal et mouvementé”. Il est aussi le symbole de la conception poétique d’Arthur Rimbaud. Pour lui, le poète est un alchimiste qui “transforme le plomb en or” (Voyelles).
D’après les analyses précédentes, nous pouvons affirmer qu’Arthur Rimbaud a souhaité nous présenter qu’une partie de sa vie. En exprimant son passage de l’enfance à l’adolescence et son entrée vers le monde adulte, il nous laisse des poèmes d’une grande diversité. Certains, synonyme de journaux intimes et d’innocence prouvent sa volonté de vivre intensément et d’arriver dans la cour des grands. Ces poèmes-ci sont écrits par un Arthur Rimbaud enfant ou adolescent, laissant une très faible place aux procédés poétiques. Il nous fait part en effet de son désir de grandir rapidement grâce à ses poèmes, rapides et simples. Par ailleurs, d’autres pourraient expriment son dégout pour la société qui l’entoure en faisant appel à une réflexion plus importante qui pourrait aller jusqu’à l’incompréhensible. Rimbaud exprime son regret, sa nostalgie du temps d’avant, et son désir de redevenir un enfant en mettant en place des poèmes d’une grande virtuosité. Ceux-ci demandent une grande maîtrise, beaucoup de temps et de réflexion et peuvent être perçus de plusieurs manières. Il nous présente alors un Arthur adulte, mature et conscient de la beauté de la vie.
Comme Jean-Jacques Rousseau a pu le dire dans son oeuvre “Pensées d’un esprit droit” (1826), “Les peines du temps présent seraient bien peu de chose, si elles ne nous rappelaient pas le souvenir des plaisirs du temps passé. Nous ne nous plaignons de ce qui est, que parce que nous regrettons ce qui n’est plus.”
Enfin, nous pouvons nous demander si le désir de Rimbaud de vivre sa vie intensément et son besoin de liberté pourrait provenir de la sévère éducation
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