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Ubu roi scène d'exposition

Par   •  4 Mars 2018  •  1 975 Mots (8 Pages)  •  624 Vues

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- Ubu envisage son avenir de roi

L’utilisation d’une hypothétique « si j’étais roi », présente le personnage masculin sous un nouveau jour. Ubu est présenté comme un homme qui reste sur ces positions mais ici on remarque qu’il change radicalement de camp. Cela démontre alors que la rhétorique de la Mère Ubu fonctionne. En effet, Ubu envisage maintenant le complot que lui proposait sa femme. Il évoque alors la « capeline » qui est un grand chapeau de femme. La première chose à laquelle il veut accéder en étant roi est un vêtement de femme ce qui rend la situation comique voir pathétique. La rhétorique de Mère Ubu se centre alors sur les désirs de son époux. Elle évoque notamment les deux objets « un parapluie » et « un caban » qui sont pour Jarry les marques de la seigneurie. Il « cède à la tentation » selon ses propres propos. Il utilise pour marquer l’absurdité de l’action qu’il compte effectuer une construction chiasmatique d’une insulte « bougre de merdre, merdre de bougre » et un euphémisme « passer un mauvais quart d’heure » pour atténuer la violence de cette action.

Mère Ubu amadoue son époux et le félicite. Cette réplique rappelle la réplique de Lady Macbeth de Macbeth de Shakespeare. « Quand vous l’avez osé [me révéler cette affaire], vous étiez un homme : maintenant soyez plus que vs n‘étiez, vous n’en serez que plus homme. » Acte I, 7. (When you durst do it, then you were a man; And to be more than what you were, you would Be so much more the man.) vers 49-51

- Le retournement de situation

La conscience du personnage se rappelle par l’intermédiaire de l’honneur chevaleresque (fidélité à son souverain). L’interjection « oh non ! » et la réutilisation du terme péjoratif « massacrer » avec un sème très important de violence qui semble effrayer sinon contrarier Ubu. La 22ème réplique est la première réplique où interviennent les didascalies qui ici pour montrer l’agacement de Mère Ubu « à part ». (La réutilisation du mot d’Ubu « Oh ! Merdre ! » avec didascalie « à part ».) Elle va jusqu’à la comparaison avec un animal « gueux comme un rat » qui reprend le plus souvent le bas peuple (La Fontaine). Cette comparaison va être reprise par son époux dans une perspective méliorative « être gueux comme un maigre et brave rat que riche comme un méchant et gras chat ». Cette dichotomie entre les deux animaux montre les vrais valeurs des personnages (Ubu= brave) et (Mère Ubu= méchant). Un détail attire notre attention c’est le lexique important de la nourriture et des aliments. Tout d’abord, avec le premier mot de la réplique Ventrebleu, juron désuet, ancienne famille des parbleu qui indique le ventre de dieu. Puis on relève un lexique du corps « andouille » « manger ». Ubu reste proche du sujet de farce.

L’apposition de trois phrases nominales « Et la capeline ? et le parapluie ? et le grand caban ? » reprenant les 3 marques de la seigneurie selon Jarry est la dernière tentative de Mère Ubu de convaincre son époux. Cette dernière tentative reste en suspens avec la dernière réplique d’Ubu qui ferme la scène sur une interrogation de la part du spectateur : la rhétorique de la Mère Ubu a-t-elle était concluante ? On remarque avec la toute dernière réplique de la scène une autre part du caractère de Mère Ubu qui utilise lorsque son époux ne peut l’entendre avec la didascalie « à part » et « seule » un registre plus bas « Vrout, merdre » utilisé deux fois. En fin l’omniprésence du « je » sous différente forme pronom personnel « moi-même » qui est placé au même niveau syntaxique que Dieu indique son égocentrisme et pronom personnel sujet « je » affirme le désir de la mère Ubu d’être à un niveau social plus élevé.

Conclusion :

Pour conclure, la parodie s’annonce dans cette scène d’exposition. Les enjeux de la scène d’exposition sont respectés mais détourné (présentation des personnages, de l’intrigue, du lieu et du temps).

Elle annonce aussi la suite de la pièce avec une parodie du pouvoir tyrannique grâce aux personnages bouffons et certaine scène parodique qui entrent en résonnance avec de nombreux textes classiques. (Rabelais, Shakespeare…)

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