Texte micromégas lecture analytique

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Ebauche d’une méthode scientifique :

Cette conversation présente la méthode de recherche pratiquée par Micromégas, méthode qui lui permettra, plus tard, la découverte de minuscules terriens.

Similitudes

Différences

- Insatisfaction et désirs (ligne 21, 32, 70, 71)

- Peur du temps qui passe et de la mort (ligne 46 à 51 et 58 à 63)

- Les sens : 72 pour le Saturnien (ligne 16) et 1000 pour le Sirien (ligne 25)

- La longévité : 15 000 pour le Saturnien et 10 500 000 ans pour le Saturnien

- Propriétes : 300 pour le Saturnien, beaucoup plus pour le géant (mais ce n’est pas précisé)

- Soleil blanc fort jaunâtre ; lumière constituée de sept couleurs (ligne 87 à 89) pour le Saturnien

- Soleil rouge et trente neuf couleurs primitives (ligne 89 et 90) pour le Sirien.

- Substances : une trentaine dans Saturne, de 300 à 3000 pour le Sirien.

Le narrateur intervient de temps en temps comme au chapitre 1 dans l’intérêt du lecteur. Les précisions qu’il donne remettent les chiffres à l’échelle du lecteur, du terrien. Ses propos sont parfois présentées entre parenthèses (lignes 44 à 46)

Le narrateur est observateur (focalisation omniciente : il sait tout, il voit tout) toujours prêt à intervenir pour lecteur. Cette mise en attente crée une condition favorable chez le récepteur qui sera prêt à accepter le relativité lorsque l’auteur placera le terrien en position d’infiniment petit, le, plus petit du récit.

Ces conclusions permettent au héros de comprendre que les certitudes acquises ne sont pas infaillibles mais sujettes à révision par cette « inquiétude qui l’avertit sans cesse que nous sommes peu de choses… »

Remise en question de l’anthropocentrisme !!

Sources :

Dans ses écrits, Voltaire utilise les grandes découvertes du siècle. Toujours à l’affût des nouveautés et du progrès, comme nous pouvons le voir dans le poème le Mondain, il reste un témoin sérieux de son temps.

Voyage, sciences, techniques, toutes les grandes révélations de son époque l’ont marqué au point qu’on les retrouve dans son œuvre.

Constantes :

L’étude de la relativité a mis l’accent sur les dissemblances mais aussi sur les constantes de la condition humaine, car, au-delà des deux extra-terrestres et des planètes de l’univers, c’est l’humanité et ses disparités qui sont visées. Ces réflexions rejoignent l’idée de tolérance que Voltaire prône dans ses essais et ses combats.

Les sentiments :

Les disparités physiques ne peuvent occulter les similitudes. Les hommes ressentent souvent les mêmes sentiments.

- La tentation de supériorité par rapport à l’Autre, surtout s’il est différent. Nous l’avons vu dans les chapitres I et II avec l’attitude condescendante de Micromégas qui cache à peine son mécontentement au début du dialogue.

- L’amour, évoqué seulement avec « l’assemblée de blondes et de brunes » (ligne 7) et que l’on retrouve au chapitre suivant avec la maîtresse du secrétaire.

- Le désir entretenu par l’imagination (lignes 18 et 19 )

- L’aspiration à l’amélioration, à la perfection et l’inquiétude qui en résulte : « nous sommes trop bornés » (ligne 20, 26, 29, 31, 32)

- L’ennui au sens pascalien, et la nécessité du divertissement (ligne 24). Ce "divertissement" chez Pascal est tout ce qui empêche l'homme de penser au néant de sa condition, à sa minuscule place au milieu des espaces qui l'ignorent (64), à sa mort certaine ("Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux, de n'y point penser", 124).

- La peur du temps qui passe et de la mort, l’angoisse métaphysique de l’être humain face à sa condition éphémère de mortel (ligne 46 à 50 et 58 à 65)

- Le désir de croire en une force supérieure que Micromégas attribue à toutes les créatures de l’univers. Au XVIIIe siècle, en effet, on ne pouvait imaginer un monde sans Dieu.

- Lignes 65 à 67 : « prendre leur parti et remercier l’auteur de la matière

- Ligne 80 : « le créateur »

- Ligne 85 : « la Providence »

- Ligne 97 : « Dieu »

- Cette réflexion philosophique des deux personnages reprend les grandes théories pascaliennes de la misère humaine. Si Voltaire critiquait souvent les théories de Pascal, il se rapproche pourtant de ses idées quant à la place de l’homme dans l’univers. Leur divergence s’exprime plutôt dans la façon de s’y adapter.

- Pascal défend un ascétisme qui irritait Voltaire (partisan de l’action, du progrès, et du luxe)

L'ascèse est une discipline volontaire du corps et de l'esprit cherchant à tendre vers une perfection1.

L'attitude ascétique apparaît en Inde, notamment dans le yoga, et existe dans la plupart des religions personnelles. Chaque tradition prescrit ses exercices, souvent autour du jeûne et de la prière, mais on trouve aussi la méditation, la mortification, l'abstinence sexuelle ou certaines gymnastiques. La pratique est assidue mais ne vise pas la performance, une récompense, ou un don magique.

L'ascèse vise à atteindre un idéal élevé, comme la santé, le bonheur, la sagesse, le salut, la vérité, ou le nirvāna. Ce renoncement aux fruits de l'acte tout en s'y consacrant entièrement est une découverte religieuse qui se transmet depuis à d'autres domaines, comme l'art.

Pour Micromégas (et donc pour l’auteur), cette angoisse ne peut être apaisée que par la sagesse dans la reconnaissance de nos richesses et de nos faiblesses et par une confiance dans la Providence. (lignes 78 à 85)

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