Roberto zucco cas
Par Raze • 15 Mai 2018 • 2 393 Mots (10 Pages) • 598 Vues
...
balèze à la bagarre comme s’il attendait que la mort l’emporte suite aux coups. Certaines de ces répliques affirme que la vie de mortel n’est seulement malheureuse pour lui : « personne ne s’intéresse à personne [...] de l’amour, il n’y en a pas [...] Il faut arrêter d’enseigner les mots. Il faut fermer les écoles et agrandir les cimetières. De toute façon, un an, cent ans, c’est pareil ; tôt ou tard, on doit tous mourir, tous. ». Il souhaiterait vivre dans un autre monde que celui des mortels : « J’aimerais être un chien jaune [...] un fouilleur de poubelles pour l’éternité. ». L’avant dernière réplique de Zucco dans cette scène est composé d’une strophe de Dante qui traite également de la mort. Roberto Zucco est une pièce qui donne aux lecteurs la possibilité de réfléchir sur la condition de l’homme face à la mort.
A travers ces éléments appartenant à la poésie telle que les figures de style pleines de sens ainsi que des références à plusieurs poèmes, Bernard-Marie Koltès arrive à faire de cette oeuvre inspiré du réel une oeuvre poétique.
L’oeuvre de Koltès n’est pas seulement une oeuvre qui nous donne à réfléchir sur la mort mais elle pousse à une réflexion sur la société également.
Dans toute la pièce, Roberto Zucco est le seul personnage à avoir un nom. En effet, Koltès met en place un système particulier des personnages, ils sont tous désignés par leurs fonctions : gardien, inspecteur, patronne ou par leurs liens de parenté : soeur, frère, mère. Chaque personnage représente donc une catégorie de la société. En revanche, même si Zucco est le seul à avoir un nom propre dans la pièce, son identité est recherchée tout au long de l’histoire. Il commence par supprimer lui même l’origine de son nom, en tuant ses parents, puis dévoile son nom à La gamine alors qu’il sait que cela peut lui porter préjudice : « il pourrait m’arriver un malheur [...] Si je te le disais, je mourrais. ». Double manière donc de se supprimer en tant que sujet. Tout son parcours dans la pièce consiste en une identification progressive du héros non plus à son nom mais à ses actes. Il décline ainsi son identité au moment de l’arrestation finale : « je suis le meurtrier de mon père, de ma mère, d’un inspecteur de police et d’un enfant. Je suis un tueur ». Koltès ne reprend pas le même personnage que celui du meurtrier Italien, il fait de Zucco un personnage appart entière qui certes, obtient des ressemblances avec l’histoire réel mais qui
ne s’identifie pas dans sa totalité à cet homme. Il est la figure mythique du tueur « sans raisons » qui nous pousse à nous interroger sur le potentiel de violence de chacun d’entre nous :
« Un tueur n’a jamais l’air d’un tueur. Un tueur part se promener tranquillement au milieu de tous les autres comme toi et moi ». Cette réplique du Deuxième policier dans la scène de l’arrestation est suivie de cette affirmation : « Il y a des fois où j’ai presque envie de tuer, moi aussi. » On peut alors se demander si la société nous organise pas de telle manière que l’homme peux subitement avoir envie de tuer autrui. Chaque personnage de cette pièce est en quête de son identité.
Roberto Zucco critique la société à travers un registre plein d’ironie. En effet, dans la
scène de l’otage, un groupe de personne assiste à la scène de violence notamment envers l’enfant. Ces personnes ne sont pas du tout choquées de l’évènement qui se déroule devant eux et débattent tout au long de la scène. Chacun donne son avis sur la manière de travailler des policiers, ou encore l’attitude de la mère face au drame. Certaines réflexions suscite même la bêtise de l’homme : « Il va vous faire péter la gueule, ma petite dame ». La dame pris en otage quant à elle n’est pas dans le même esprit que ce groupe, elle les déteste même :« Arrêtez de faire du scandale. Regardez : ces imbéciles vont s’approcher, ils vont faire des commentaires, ils vont appeler la police. Regardez : ils s’en lèchent déjà les babines, ils adorent ça. Je ne supporte pas les commentaires de ces gens-là. Tirez donc. Je ne veux pas les entendre, je ne veux pas les entendre. ». Ici, les humains sont représentés comme des êtres vicieux qui se divertissent avec la souffrance des autres.
L’histoire en parallèle avec celle de Zucco raconte la vie d’une adolescente en perdition. Elle tombe amoureuse de Zucco malgré le viol commis, et fait tout pour retrouver celui ci. Ce personnage appelé La gamine se libère de l’emprisonnement des parents par les moeurs. Paradoxalement, grâce au viole du protagoniste elle passe du « petit moineau » à une femme. Cette famille représente les moeurs de notre société notamment avec la virginité avant le mariage. Son frère et sa soeur ne réagissent pas de la même manière face à la nouvelle. En effet, la soeur souhaite rester avec sa petite soeur tandis que le frère remet en cause son rôle de grand frère et regrette tout le temps passé à la protéger : « On devrait déflorer les gamines dés qu’elles sont gamines, comme ça on ficherait la paix aux frère aînés. ». L’autre personnage est catégorisé par son rôle dans la société est celui de la Dame rencontré dans le parc. On perçoit même de la haine envers son entourage familial qui l’a réduit à son simple rôle de mère ou d’épouse : « Mon mari me prend pour une idiote, mon fils me prend pour une idiote, la bonne me prend pour une idiote - vous pouvez tirer, ça fera une idiote en moins ».
De plus, la pièce dénonce le manque de communication entre les hommes qui peut provoquer la violence entre eux. On voit de la violence conjugale avec les parents de la gamine :
« Votre mère a caché la bière. Je vais la battre comme je le faisais jadis » , « La mère : Si vous en aviez encore l’âge et moi la force, je vous battrais toutes les deux ». Chaque personnage fait face à la violence tout au long du livre. Roberto Zucco apparait parfois même irresponsable de ses actes par faute de malentendu comme par exemple avec la Dame du parc, elle qui va finalement sortir des convenances de la bourgeoisie et sortir de ses rôles sociaux d’épouse et de mère : « Zucco : Il ne fallait pas me refuser les clés. Il ne fallait pas m’humilier. Je ne voulais pas le tuer, mais tout s’est enchaîné tout seul à cause de cette histoire de Porshe ». La pièce montre que la relation humaine est importante mais dans la société contemporaine,
...