Princesse de Clèves, Madame de La Fayette, 1678
Par Ninoka • 15 Octobre 2018 • 1 270 Mots (6 Pages) • 965 Vues
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des pratiques de son époque : elle s’est retirée de la Cour pour se consacrer à l’éducation de sa fille « plusieurs années sans revenir à la cour »/ « Pendant cette absence «
Au XVIIème siècle, les jeunes filles, lorsqu’elles recevaient une éducation, était éduquées au couvent ou par un précepteur : originalité de l’implication de Madame de Chartres + lexique de l’éducation : « donné ses soins »/« travailla »/« cultiver »/ « songea aussi à lui donner ».
Une éducation originale :
A travers Mme de Chartres, c’est en réalité Madame de la Fayette qui nous transmet un programme éducatif original pour élever les jeunes filles
Madame de la Fayette critique implicitement l’éducation traditionnelle des filles qui repose sur l’évitement de nombreux sujets, dont l’amour et la galanterie.
Jugement critique : emploi du présent de vérité générale : « la plupart des mères s’imaginent »/« les malheurs domestiques où plongent les engagements »/ « qui est d’aimer son mari ».
Madame de la Fayette propose dans ce portrait un programme éducatif qui repose sur les principes suivants :
♦ « cultiver son esprit et sa beauté » afin de plaire en société
♦ Donner de « la vertu » : il convient d’inculquer des valeurs morales aux jeunes filles
♦ « parler franchement des dangers de la vie » : Madame de la Fayette s’oppose à l’éducation traditionnelle qui repose sur l’évitement des sujets liés à la galanterie.
♦ « mettre en garde contre les dangers de l’amour » et préparer à la vie conjugale
♦ Enseigner « une extrême défiance de soi-même » : Madame de Chartres enseigne à ne pas céder à ses sentiments afin de toujours garder le contrôle de soi-même.
Cette éducation s’appuie sur la franchise et la confiance réciproque. C’est ainsi que Madame de Chartres aborde avec sa fille tous les sujets afin de la « persuader » et non de la contraindre.
Cette éducation s’épanouit dans le dialogue : imparfaits d’habitude qui soulignent des conversations maintes fois reprises : « elle faisait »/« elle lui montrait »/« elle lui faisait voir »
Portrait annonciateur du destin tragique
Arrivé remarqué à la cour :
Différentes expressions laissent présager un destin hors du commun : dès son entrée à la cour : « attira les yeux de tout le monde »/« donna de l’admiration dans un lieu où l’on était si accoutumé à voir de belles personnes »
Elle fait partie : « un des plus grands partis qu’il y eût en France ».
Mme de Chartres, sa mère, consciente des qualités exceptionnelles de sa fille, ambitionne un mariage tout aussi exceptionnel comme le suggère l’expression « elle ne trouvait presque rien digne de sa fille ». Tout cela suggère que Mlle de Chartres est appelée à une union prestigieuse.
Le mariage est en effet évoqué directement ou indirectement à plusieurs reprises dans ce portrait : le titre du roman annonce qu’elle deviendra « princesse de Clèves », titre de très haut rang dans l’aristocratie.
Une vision pessimiste de l’amour :
Madame de Chartres transmet à sa fille une vision pessimiste de l’amour
Concession concernant les plaisirs de l’amour afin de rendre ses critiques réalistes et acceptables : antithèse « agréable »/»dangereux »
Les plaisirs de l’amour sont évoqués succinctement Madame de Chartres s’attarde sur les souffrances de la passion : énumération les vices des hommes « le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements... ».
Madame de Chartres oppose alors la vertu et l’amour. Elle dresse deux tableaux antithétiques :
- L’amour mène aux « malheurs domestiques »
- La vertu donne de « l’éclat » et de « l’élévation »
Amour et vertu sont dépeints comme deux forces antithétiques ne pouvant être conciliées que dans l’amour conjugal « qui seul peut faire le bonheur d’une femme ».
Education rigoriste et moraliste : rappelle les côtés jansénistes de Madame de la Fayette
Mme de Chartres conseille d’avoir « une extrême défiance de soi-même », c’est-à-dire de se méfier des sentiments inconvenants qu’elle pourrait avoir pour un autre que son mari.
Suggère une idée de lutte , telle une héroïne tragique, tout au long du roman contre ses propres sentiments
Conclusion :
A travers ce portrait, Madame de la Fayette laisse déjà deviner la suite du roman. Mademoiselle de Chartes, jeune femme d’exception, a été élevée dans le culte de la vertu et de la sincérité. Son entrée à la Cour d’Henry II, lieu dominé par les apparences, les intrigues amoureuses et les mensonges, constitue une mise à l’épreuve. L’héroïne saura-t-elle résister aux tentations de la passion ? Parviendra-t-elle à rester fidèle à son éducation d’exception ? Comment convient-il d’éduquer les jeunes filles ? Ce sont les nombreuses questions morales et sociales de cette intrigue psychologique qui ont nourri des débats passionnés à la Cour du roi, faisant le succès de La princesse de Clèves à son
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