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Louise , Gérard Berliner

Par   •  8 Août 2018  •  2 486 Mots (10 Pages)  •  772 Vues

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« Louise est « une servante, sans fiancé » précise l'auteur à l'avant dernier couplet. Le portrait physique du personnage est réduit à son prénom et son sexe, une femme Louise. Il en va de même pour tous les personnages au nombre de quatre, Louise, le soldat, le curé, et une voix sans doute l'employeur. L'identité des personnages est donc secondaire. Ce qui est mis en évidence c'est le rôle et la profession de chacun. Louise est une servante « À l'heure laissée aux domestiques, A une servante sans fiancé », le soldat était employé de chemin de fer « C'n'était qu'un homme des équipes Du chantier des chemins de fer » , le curé et facteur jouent le rôle de messager «Les lettres qu'attendait Louise C'est le Bon Dieu qui les portait » , et l'employeur le rôle du regard social. « Si je vous garde Louise en place C'est en cuisine pas devant moi Ma fille prie très fort pour que s'efface Ce que l'curé m'a appris là Et la honte que cachait Louise ». Les rôles ainsi distribués donnent une représentation assez réaliste de la société de Louise, tout en donnant permettant au récit d'une anecdote la place de témoignage. Le narrateur du récit de Louise, est un narrateur externe omniscient. Toutefois, son point de vue externe est à deux reprises pris en charge par des paroles discours direct « Me voudras-tu moi qui sais coudre, Signer mon nom et puis compter, » c'est Louise qui parle et qui dresse ainsi son auto-portrait. Le lecteur apprend qu'elle est humble, modeste. Le registre est pathétique et très émouvant. Elle s'adresse ainsi à son amant, pour mettre en valeur ses qualités, modestes aux yeux du lecteur. Ce contraste a pour effet de créer un attachement au personnage de Louise. Cette humilité renfoncée par celle de l'amant » C'n'était qu'un homme des équipes Du chantier des chemins de fer » abréviation en début de vers suivit de la négation échafaude l'idée de classe sociale. La périphrase est nécessaire pour designer l'ouvrier, car pour Louise c'est d'abord « le regard bleu », pour d'autre c'est un simple soldat, que dieu voit tomber. Les amoureux sont pris au piège des cruautés de la guerre, mais aussi des violences sociales. L'ode permet d'introduire dans la chanson des épisodes parlés. Louise parle mais son employeur également « Si je vous garde Louise en place C'est en cuisine pas devant moi Ma fille prie très fort pour que s'efface

Ce que l'curé m'a appris là ». En parallèlle et à l'inverse du discours parlé de Louise, le discours direct de l'employeur provoque l'indignation. L'employeur et le curé apparaissent comme des personnes sans compassion et sans respect. Les deux discours directs dans ce récit se font face et provoquent des effets contraires. Il en découle une vision d'une société dure et inégalitaire. Le point de vue de Louise est émouvant, le point de vue de la société est révoltant. Deux scènes dans la chanson évoquent la cruauté de la société de Louise. La scène de l'avortement. Le lieu, humilité pour le personnage de Louise, mais sordide pour la scène, « sous la charpente dans lit cage » fait frémir. D'ailleurs, c'est « un soir d'hiver », un moment sinistre. Le cadre spatio-temporel participe pleinement à renfoncer l’écœurement du lecteur à comprendre l'extrémité à laquelle est réduite Louise. Le narrateur préfère une métaphore lyrique une périphrase, construite sur un enjambement, pour désigner l'acte « elle a tué (enjambement)L'amour tout au fond de son ventre », la cruauté de l'acte ne peut s'énoncer autrement. Il s'agit d'un avortement. Il est sordide et violent « Par une aiguille à tricoter », la cr banalité de l'objet « aiguille à tricoter » tranche avec la périphrase qui atténue l'acte. Cependant la banalité revoit à un état de guerre, un dommage collatéral. Une autre acte de violence est constuite par une périphrase, il s'agit de la mort du soldat « Le soldat qu'attendait Louise C'est le Bon Dieu qui l'a vu tomber » la mort semble banale. Seul Dieu en serait le témoin. Il meurt seul. La cruauté est également évoquée par un couplet comportant deux tonalités, le tragique et l'ironique. Tragique ceux qui vont mourir « vaille que vaille » comme des troupeaux d'animaux que l'on pousse pour l'abattoir, ironique ceux qui discutent, racontent à l'heure du thé de cette boucherie comme des « batailles » des exploits la morts de ces soldats. Les allitérations de ce passage manifestent le regard critique de l'auteur sur la situation. La cruauté sociale c'est aussi la considération porté aux humbles « Dans un village de l'Allier On n'accordait pas d'importance A une servante sans fiancé ». Le jugement moral de la société semble bien décalé par rapport aux violences vécues collatéralement. Le cynisme des uns rend le vécu des humbles encore plus émouvant. Le Lyrisme du texte est au service de l'émotion mais également au service de l'engagement de l'auteur. La critique est sévère Qui est Qui est qui est le Bon Dieu ?

Le point de vue externe du narrateur est également perturbé par la construction du texte. La chanson s'ouvre sur une série de questions, comme si le narrateur enquetait. Qui ? Il s'interroge et interroge son lecteur.Qui ? Le pendant de ce qui est « le bon dieu ». Le refrain reprend la réponse et la question « C'est le Bon Dieu qui (...) » On est alors tenter de se demander qui est Qui ? Le Qui prend différents visages, et le rythme du texte favorise l'élaboration du portrait. Qui c'est d'abord le soldat au regard bleu qui soulagé sa peine, qui portait son bois, et souffrait pour elle du froid. Mais ce bon Dieu là « c'netait qu'un homme des équipes ». En temps de guerre, le bon Dieu à un autre visage. Il est espoir « Les lettres qu'attendait Louise C'est le Bon Dieu qui les portait » « la honte que portait Louise c'est le bon dieu qui la portait » mais il est aussi celui qui détruit « La guerre qui séparait Louise C'est le Bon Dieu qui la voyait » « Le soldat qu'attendait Louise C'est le Bon Dieu qui l'a vu tomber » c'est aussi un destin « Le deuil qu'a porté Louise

C'est le Bon Dieu qui l'a porté La vie qu'a travaillé Louise C'est le Bon Dieu qui l'a aidé ». En réalité, la chanson est chronologiquement écrit à l'inverse du temps. Il faut partir de la dernière strophe, et remonter le texte pour apprendre qui est qui. Qui

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