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Les essais commentaire composer

Par   •  27 Février 2018  •  1 731 Mots (7 Pages)  •  485 Vues

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sobre, Montaigne prépare le lecteur à son argumentation : une thèse plus explicite sur la cause même de sa naissance.

II- Une argumentation humaniste :

Comme nous l’avons dit, Montaigne refuse la notion de monstruosité et se présente en cela comme un penseur humaniste.

1- Une remise en question des connaissances humaines

- Le premier argument de Montaigne repose sur le constat de notre petitesse, évoquée par deux termes abstraits : « …………………….. » ; « ……………………………. » (l. 14). Car la pluralité des mondes semble impliquer la pluralité des formes.

- Montaigne se propose dans la seconde partie de notre texte, à partir de la ligne 12, d’interpréter la raison divine qui est "inconnu de l’homme" pour prouver les limites de l’homme (son humilité) à interpréter les raisons d’une telle difformité. Cet aveu d’…………………….. : « il est à croire », « nous frappe d’étonnement », « inconnu de l’homme » est paradoxal pour un humaniste qui devrait placer la connaissance au milieu de tout ! (comme le fait d’ordinaire ce courant). En fait, c’est au nom même de l’humanisme que Montaigne désire que cet enfant soit considéré selon l’état réel des connaissances de l’homme de son époque sur ce type d’étrangeté, à savoir une méconnaissance totale.

- On remarquera enfin qu’à partir de la ligne ………….., il quitte l’imparfait et passe au présent gnomique. L’utilisation de ce présent indique que l’auteur ne dénonce pas mais s’interroge sur le regard que la société de son époque pose sur les monstres.

2- La question de la volonté divine :

La pensée du 16ème siècle ne fait pas l’économie de dieu et Montaigne croit en une volonté divine.

- Ce créateur qui maîtrise l’ensemble de sa création « voit […] l’infinité des formes » (l…..) contrairement aux hommes. Ici, le jeu des consonnes, relayé dans les lignes qui suivent par la répétition du mot « forme », qui souligne et amplifie le lien nécessaire qui existe entre les deux substantifs « infinité » et « forme ».

- Ce Dieu chrétien est aussi un dieu « d’une parfaite sagesse ». En effet, Montaigne ne peut imaginer un dieu qui livrerait son œuvre au chaos. C’est ce que confirme l’agencement ternaire des adjectifs « ………….. », « ordinaire » et « ……….…………. » (l. 16) mis en valeur par la négation restrictive ligne 16 : « ne [...] que». Cette tournure restrictive a pour but d’empêcher toute contestation possible sur la sagesse de ce Dieu.

- De la sorte, il oppose la conception d’un dieu bon à un dieu irascible qui voudrait faire subir sa colère aux hommes.

3) Un appel à la raison et à la réflexion :

- Au delà de la question d’une volonté divine, on comprend à la ligne ……….. que Montaigne mène une réflexion plus globale sur toute forme de différences à laquelle les hommes ne sont pas habitués.

- Montaigne veut donner une définition plus large de l’humanité. Il ne restreint pas l’humanité à l’habitude des choses vues et crée ainsi une transition entre le Moyen Âge (obscurantiste) qui voit une origine diabolique à tout phénomène inhabituel, et le siècle des lumières (18ème) qui reprendra son combat pour la tolérance.

- Le seul argument d’autorité que s’autorise Montaigne dans cette deuxième partie du texte est la référence à Cicéron, dont la citation aux lignes ………….. , marque les limites de l’empirisme (= théorie selon laquelle toute observation peut être généralisée).

- En effet, si l’on suivait la logique empirique, cela nous conduirait à la pensée que l’enfant étant rare, il serait un « prodige » (quelque chose de surnaturel, de magique, de démoniaque) !

(-ce qui est habituel à l’homme lui parait naturel (« Ce que l’homme voit fréquemment ne l’étonne pas »)

- Or un enfant monstrueux n’est pas habituel

- Donc un enfant monstrueux n’est pas naturel)

Or, aux lignes ………………….., ce syllogisme est réfuté car remplacé par un nouveau syllogisme implicite qui pourrait être traduit ainsi :

- On appelle « contre nature » ce qui est inhabituel

- Or « il n’y a rien (…) qui ne soit pas selon la nature ». (c’est-à-dire tout existe selon la nature)

- Donc rien n’est « contre nature »

- L’ennemi pour Montaigne, c’est l’habitude associée implicitement à « l’erreur et l’étonnement ». Le texte s’achève par ce qui peut être un souhait ou une mise en garde qui est un hommage à la « raison universelle ».

Pistes pour une conclusion :

- Montaigne veut démontrer que l’enfant siamois n’est pas un monstre, qu’il n’est pas « contre nature ».

- Sa démonstration de Montaigne en passe par : un témoignage de première main, une description scrupuleuse de l’enfant, une argumentation humaniste qui pose les fondements d’un Dieu parfait et sage et fait appel au bon sens et à la réflexion de ses contemporains .

- A travers l’exemple de cet enfant, il s’agit de défendre la notion d’altérité (l’acceptation de l’autre).

- A la même époque on commence à découvrir l’altérité culturelle. Montaigne a écrit dans Les Essais un chapitre intitulé "Des cannibales" dans lequel il essaye d’aborder le cannibalisme sans porter de jugement.

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