Lecture analytique n°2.
Par Andrea • 18 Avril 2018 • 3 135 Mots (13 Pages) • 498 Vues
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PB : Comment ce passage évoque-t-il la mort d’un héros ?
Plan : Thélis apparaît comme un héros car sa mort est dramatisée dans la mesure où le lecteur découvre progressivement la gravité de son état. Le héros connaît alors une fin mystique et apaisée.
- Une découverte progressive de la réalité .
Intro partielle : Le statut héroïque de Thélis est souligné par la dramatisation de ce passage durant lequel le lecteur découvre progressivement la réalité par le biais d’une part d’effets de retards et d’autre part d’indices soulignant la gravité de la situation.
- Des effets de retard et de confusion.
- Le lecteur manque d’information concernant l’accident car les déterminants indéfinis sont volontairement vagues
- Repères spatio-temporels vagues : « un matin » (l1)« un chemin » (l2).
- Identification vague du personnage « une main peu sure » (l1). La métonymie de la main désignant le pilote participe aussi au manque de repères.
- Le narrateur emploie le point de vue omniscient qui lui permet de passer des pensées d’un personnage à l’autre : Il raconte le récit à travers Marbot puis Thélis. Or ces deux personnages ont l’esprit confus et ne permettent pas au lecteur de saisir tous les aspects de la situation
- L’esprit confus de Marbot est marqué par la ponctuation. Les points de suspension très nombreux (de la ligne 19 à 24) traduisent des pensées décousues et confuses. L’alternance des souvenirs « première sortie » (l19) et des sensations douloureuses « qu’il avait mal au cou » (l 20) participe à cette confusion car l’esprit de Marbot ne semble plus avoir de repère temporel.
- A partir de la ligne 26, le narrateur adopte le point de vue de Thélis. L’esprit de ce dernier est également confus comme le suggère le champ lexical de la confusion « lentement, confusément » ( l38), « songer à rien » (44), « n’avait plus conscience » (47), « sans le savoir » (l49)…
- Plusieurs procédés retardent le cours des évènements.
- La pause descriptive évoquant le paysage à l’aube (ligne 4 à 6) ce rythme narratif est un arrêt dans la progression des évènements.
- Les analepses correspondant aux souvenirs de Marbot retardent le récit car elles consistent à quitter le temps des évènements pour évoquer le passé.
- L’attention est d’abord attirée sur Marbot pour enfin se concentrer sur Thélis. Le personnage central de l’épisode n’est donc évoqué que dans un deuxième temps.
- Les verbes à l’imparfait duratif ralentissent également le rythme du récit : « le temps passait » (25), « émergeait lentement » (l26) « le silence flottait » (l35)…
- Les indices de la gravité.
- L’état de l’avion et le cadre :
- « un avion vint briser le train d’atterrissage ». Le verbe de violence « briser » et la personnification de l’avion souligne la violence du choc et l’absence de maîtrise de l’appareil.
- La personnification du moteur : « le bruit agonisant du moteur » (39) : la mort de l’appareil peut annoncer celle du pilote.
- La violence de l’accident est renforcée par le contraste avec le calme de la nature : hyperbole « paix la plus vaste et la plus recueillie » forme une antithèse avec « le sillage impétueux »
- La gravité de l’état de conscience de Thélis
- Le discours direct : « C’est toi Marbot. Tire donc encore » implique que Thélis ne comprend pas qu’ils ne sont plus en train de voler.
- La pensée : « sans reconnaître le son des cloches » + la comparaison « accueillit leur voix comme une amie » insiste sur le fait que Thélis ne sait plus où il se trouve.
- La gravité de l’état physique
- De nombreux indices évoquent la douleur et l’épuisement : effet de réel « le gouvernail de profondeur lui écrasait la poitrine »(27), personnification des lèvres : « aspiraient l’air avec un râle »37), « ramassant ses forces défaillantes »(30).
- La présence du sang : euphémismes « une trainée rouge coulait de son épaule »(9), « de son flanc gauche giclait une source tiède » (50), « le ruissellement qui chauffait ses hanches » (56) + appel à l’odorat « l’odeur du sang » (42)
TR : Ainsi la mort envahit progressivement Thélis mais cette fin se caractérise davantage par l’apaisement que par le désespoir.
- Une fin mystique et sereine.
Intro partielle : La mort de Thélis est celle d’un héros car elle a un caractère mystique : la fin du personnage est associée à un retour à la nature. Il s’agit d’une mort digne et apaisée.
- Un retour fusionnel à la nature.
- Thélis meurt dans une nature paisible et accueillante
- Hyperboles : la nuit a une « suprême douceur » (l5), « la paix la plus vaste et la plus recueillie » (6),
- Personnifications des éléments du cadre : « le matin s’anima » (58) « une plainte suave trainait sous le ciel […] effleurait la terre […]vibra pleine et légère » (58_61), métaphore du soleil « bouche d’or »(69)
- « Tranquillité » (43) des champs
- Thélis fusionne avec les éléments :
- Comparaison qui associe le cœur de Thélis à un élément naturel : « « il sentait son cœur bruire en lui comme un insecte frêle » (44)
- Action des éléments sur son corps : personnification « « l’air spacieux de l’aurore distendait ses muscles » (45) appel au toucher + fusion « mordit l’herbe grasse de rosée » (54) appel au goût+ personnification du soleil « baisait son visage » appel au toucher + appel à l’ouïe « accueillit leur voix »
- La mort de Thélis correspond à la naissance de l’aube. Sa mort est donc associée à une résurrection. Le champ lexical de l’aurore domine et les références au lever du jour sont nombreuses
- « L’appareil émergeant lentement à
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