Lecture analytique, Fontenelle - Le dent d'or
Par Stella0400 • 19 Novembre 2018 • 1 434 Mots (6 Pages) • 569 Vues
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thèse. F. illustre ainsi la faiblesse intellectuelle de l’homme.
* Termine sur la religion, la « vraie » ne devant pas être manipulée (« ajouter de la vérité à
celle qui est vraie »). C’est l’aboutissement de sa pensée : il faut se méfier des
mystifications religieuses (bien retenir le sens de ce mot !)
TR° …. ….
II – LES VERTUS DE LA FABLE : Une ANECDOTE pour plaire afin de mieux
instruire
1° L’ART DU RECIT : Fontenelle choisit la forme de l’apologue pour
emporter l’adhésion du lecteur, mais également pour prévenir les attaques de ceux qui
condamnent sa libre pensée = il se retranche derrière les charmes de la fiction.
a) Une construction irréprochable : Fontenelle bel esprit, écrivain brillant,
maîtrise l’art de raconter pour plaire = récit précis dans l’énoncé des circonstances, organisé
(les différentes explications pseudo-scientifiques de la poussée de la dent d’or) pour conclure
avec la révélation de la vérité. Mais récit amusant.
b) Effet de surprise final : supercherie révélée en une seule phrase (en opposition
avec le défilé d’explications fantaisistes qui précèdent). Révélation de la vérité = chute de
l’histoire.
2° LA SATIRE DES FAUX SAVANTS
a) Des savants ridiculisés par leur présentation :
Des dates, des noms, des titres prestigieux : impression d’effervescence intellectuelle, mais
qui tournera à vide.
Noms à consonances latines (le latin = langue de la scholastique médiévale et de l’Eglise)
rappelant le latin des médecins charlatans de Molière.
Connotations des noms propres : LIBAVIUS - « baverait-il » ses théories ? En fait il se
contente de compiler. INGOLSTETERUS nom impossible à prononcer, contredit le
précédent. + HORATIUS : titre ronflant l. 11… en contradiction avec le résultat de son
étude, affligeant de bêtise superstitieuse = Il mélange le religieux et le politique ce qui est
totalement incohérent
+ RULLANDUS historien chargé de raconter l’histoire de cette dent !
litote moqueuse de la l. 16 soulignant l’inutilité de son intervention « afin que…ne manquât
pas d’historiens ».
-> Les travaux de tels savants ne peuvent déboucher que sur des théories fumeuses.
La manière de les présenter discrédite le sérieux de leurs « travaux scientifiques ».
L’anecdote est donc comique.
b) L’incohérence de leur démarche =
*D’abord, le débat scientifique mobilisant les savants de toutes les universités pendant x
années, repose sur une rumeur : « Le bruit courut » = sur du vent !
*Déduction d’Horatius : totalement superstitieuse : un don de Dieu aux chrétiens ce qui n’est
pas acceptable pour un esprit rationnel
+ NB opposition grotesque des explications « en partie naturelle/en partie
miraculeuse » l. 12-13
*Exclamation ironique du narrateur en milieu de récit avec interpellation directe du lecteur
« Figurez-vous… » : pour souligner l’absurdité d’une explication peu scientifique (la
consolation de Dieu)…
L. 16-17 : « écrit/ écrit contre / réplique » = les savants polémiquent, se contredisent les uns
les autres = n’ont aucune crédibilité. Et surtout, ils ne vérifient rien.
c) L’ironie du narrateur
RAPPEL : L’IRONIE suppose une connivence avec le lecteur. Elle participe à la démarche de
séduction de l’auteur, pour s’en faire un complice et ainsi obtenir son adhésion.
* Antiphrase pour qualifier le travail de Rullandus « belle et docte réplique » l. 18 + « beaux
ouvrages » l. 20 = fausse admiration du narrateur
+ antiphrase « grand homme » pour Libavius = fort décalage entre le ton apparemment
élogieux et les travaux de ces pédants qui savent tout et ne vérifient rien.
* L. 21 : commentaire grinçant « Il ne manquait… » pour clore la série de faux éloges.
* Par contraste, l’intervention de l’orfèvre couronne la dérision de l’auteur : un artisan
anonyme trouvant le fin mot de l’histoire. Evoqué en une phrase, avec rapidité qui ridiculise
les faux savants, comme son intervention (par opposition aux années de polémiques…)
d) Fable plaisante mais à portée violemment polémique.
Certes, ce récit a pour but de souligner le ridicule des comportements, mais il va plus loin
encore : pendant des siècles, de faux savants ont maintenu le peuple dans ses préjugés et
superstitions. Or, maintenir le peuple dans l’ignorance est une façon de le tenir, car aucun
esprit critique ne peut se manifester, tout esprit critique est muselé = ce qui est bien utile
aux monarques absolus…
Conclusion :
Fontenelle a ici recours
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