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Lecture analytique 4 Ziméo

Par   •  13 Mai 2018  •  2 400 Mots (10 Pages)  •  706 Vues

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la scénographie de la description, puis nous examinerons en quoi cette description apparaît comme un spectacle apocalyptique puis dans une dernière partie nous aborderons la thèse de l'auteur.

I – UNE SCENOGRAPHIE DE LA DESCRIPTION

a- une description inscrite dans le récit

La description constitue habituellement un arrêt de l'histoire, une sorte de pause, qui n'est jamais neutre, la description a toujours une valeur (esthétique, argumentative, explicative). Ici elle s'insère très nettement au sein de la diegesis( l'histoire) « Le jour commençait à paraître, lorsque je fus éveillé »l.118. Le narrateur s'endort, puis se réveille et suit alors la description. Celle-ci s'achève sur des considérations psychologiques « me jetèrent dans des pensées mélancoliques »l. 144 « Je sortis de la maison » l. 151

b – Une focalisation marquée

Tout le texte est vu à travers le regard du narrateur , nous avons donc ici une description subjective « Lorsque je fus éveillé (…) j'ouvris ma fenêtre » l18-120. « J'ai dit que.. »l.121 « Mes regards en passant au-dessous de ce nuage » l.130 « Je voyais » l.134 « J'entendais » l.138 « Je sortis de la maison avec mon ami ». Le narrateur nous fait découvrir le paysage, le cadre magnifique a été mis en place au début du conte page 65 « plusieurs ruisseaux serpentaient autour de la montagne qui était revêtue de la plus belle verdure ; ces ruisseaux allaient se rendre à la mer, après avoir parcouru des prairies émaillées de fleurs et des plaines immenses couvertes d'orangers, de cassiers, et d'une multitude d'habitations ».Aussi nous retrouvons ce paysage mais d'une manière plus élaborée. Cette découverte du paysage s'effectue en plongée ce qui confère au narrateur une position dominante.La fenêtre introduit la description et donne au personnage un pouvoir particulier qui est celui de voir.

c- Une énonciation du je au nous. A la fin du passage, le narrateur Georges Filmer est accompagné de son ami Wilmouth. Le « j e » fait place au « nous »Ce changement d'énonciation marque le moment de la fin de la description.

II – UN SPECTACLE APOCALYPTIQUE

Quels sont les éléments de cette description ?

La fenêtre comme nous l'avons dit introduit la thématique de la description et en constitue un élément privilégié qui la justifie. Le lecteur est donc mis en situation de spectateur un peu comme s'il regardait une oeuvre d'art. Le narrateur devient le jouet de ses perceptions visuelles, auditives, tactiles

- C'est donc la vue qui est sollicitée en premier lieu et nous pouvons le comprendre « la vue s'étendait sur une plaine immense coupée de ruisseaux, couverte de jolies maisons et de toutes les richesses que peut donner une terre féconde et bien cultivée » l.123-125 « Je voyais dans quelque parties » l.134 Sa vision est tout d'abord une vue d'ensemble. « une plaine immense coupée de ruisseaux »l.122 Puis cette vision se précise « Le plus grand nombre des maisons étaient en feu » l.125 « deux ou trois cents tourbillons d'une flamme rouge et sombre » l.126 « la flamme était arrêtée à cette hauteur par un nuage long et noir »l. 127 « Mes regards en passant au-dessous de ce nuage, découvraient la mer étincelante des premiers rayons de soleil, ces rayons éclairaient des fleurs et la belle verdure » l.131 « Je voyais dans quelques parties, les hommes et les animaux » l.134 « des Nègres furieux ». Le narrateur nous donne à voir le paysage. Ce paysage est marqué par de multiples couleurs renforçant ainsi le procédé d'hypotypose (Figure de style consistant à décrire une scène de manière si frappante, qu'on croit la vivre).Le narrateur nous offre une palette de couleurs « feu »l. 125 « noir » l.128 « « rouge et sombre »l.126 « étincelant »l.130 « rayons du soleil » l. 131, les arbres cités nous renvoient à l'orange, au noir, au brun jaune pâle. Il nous offre un spectacle grandiose où se mêle beauté et enfer. En effet la description s'achève sur une vision dantesque « on les massacrait aux pieds des orangers, des cassiers, des canneliers en fleurs ». Les couleurs chaudes s'opposent aux couleur froides Le rythme ternaire + les rimes assurent le contraste de cette vision. Le registre lyrique se mêle au registre tragique.

- C'est aussi l'ouie « J'entendais autour de notre habitation les ruisseaux murmurer et les oiseaux chanter; le bruit de la mousqueterie, les cris des Blancs égorgés et des Nègres acharnés au carnage »l. 138-140 Cette notation marque la progression de la perception, le narrateur perçoit tout d'abord la nature idyllique, puis sa perception devient plus maîtrisée, ce sont les armes, puis les cris des hommes. Cette amplification traduit l'intensité des événements qui se déroulent sous les yeux du narrateur. La beauté se substitue bien à l'horreur.

- Les sensations tactiles et olfactives sont sollicitées « douces vapeurs »l. 128, « fumée », « fleurs », « canneliers »

- Une description fondée sur l'élémentaire. Tous les éléments sont présents terre , eau, feu, air, mais c'est surtout le feu qui domine le tableau « des maisons en feu, deux ou trois tourbillons d'une flamme rouge et sombre », « la fumée des maisons incendiées » l.125 et ss. « l'incendie ». A la violence du feu, s'ajoute la présence solaire « étincelante »l.131, « dorait les sommets ». Le feu par effet d'amplification s'insinue chez les hommes sous forme de fureur « « nègres furieux » l.135 « Nègres écharnés au carnage ». Cette horreur se traduit par les sonorités en [r] « carnage », « arrivaient », « ravages », « cris ».

III - UNE DESCRIPTION ARGUMENTATIVE

En réalité, cette pause dans le récit n'est pas seulement pour donner à voir comme nous l'avons dit précédemment mais a une fonction bien précise dans le conte celle de

- confirmer la thèse de l'auteur et sa vision du monde, une vision manichéenne fondée sur le bien et le mal. Tout le texte s'articule autour de cette vision : une région grandiose livrée à la folie des hommes. Le feu connote l'enfer, il détruit tout. Le feu c'est la rage des hommes qui se livrent à un carnage humain. La description apparaît construite sur un réseau d'oppositions

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