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La question de l'Homme dans les genres de l'argumentation, du XVIe siècle à nos jours

Par   •  15 Septembre 2018  •  8 936 Mots (36 Pages)  •  608 Vues

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Les points de vue des trois textes sont donc à chaque fois choisis pour livrer une certaine vision du sujet : celui de Fabrice est une illustration de l’aveuglement que produit l’enthousiasme héroïque, celui de Bardamu à l’inverse décrit une prise de conscience, et celui du texte de Le Clézio est une représentation de façon presque picturale, en apparence objective mais en réalité influencée par le jugement du narrateur (« Est-ce que le temps existe, quand quelques minutes suffisent pour tuer mille hommes, mille chevaux ? »), d’un champ de bataille tragiquement déséquilibré. Dans ces textes, la guerre est dénoncée comme l’occasion de souffrances, de massacres et d’injustices difficilement justifiables : quand ce n’est pas le personnage lui-même qui s’exprime, les narrateurs sont là pour le faire à sa place…

Travail d’écriture (16 points)

❶ Commentaire littéraire

Problématique proposée

Quelle représentation de la guerre le regard du narrateur-personnage Bardamu peut-il livrer au lecteur ?

Proposition de plan détaillé

Introduction

I. La guerre, une « boucherie héroïque »

- La vision de la guerre par Ferdinand Bardamu : le chaos, l’hystérie collective, l’absurdité

- Les soldats, simple chair à canon

- En lieu et place de l’héroïsme : la peur et la fuite

- La guerre est dépeinte sous le jour de la folie, de l’absurdité et de l’injustice, bien loin des lieux communs héroïques traditionnels.

II. Antihéros et anti-initiation : un antiroman ?

- Un Candide à la découverte du monde réel

- Une anti-initiation ?

- Une victime innocente sacrifiée au nom d’un conflit anonyme

➔ le narrateur-personnage, Bardamu, est le vecteur d’un regard à la fois naïf (il découvre la vérité de la guerre moderne) et lucide (il en souligne l’absurdité et les désastres), un antihéros romanesque qui bouleverse les codes littéraires tout en reprenant la figure du « candide ».

III. Le style cru de la vérité de la guerre : une entrée en modernité

- Une langue populaire et un style cru

- Une dénonciation de la guerre qui oscille entre humour, pathétique et tragique

- un style nouveau, choquant et révolutionnaire à l’époque, en adéquation avec le message du narrateur, porte-voix de la souffrance, de la peur et de la révolte populaires.

Conclusion

Cned – NomDuModele 2/12

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Proposition de commentaire rédigé

Introduction

[pic 2]

Accroche

Présentation du passage

Problématique

Annonce de plan

I. La guerre, une

« boucherie héroïque »

Annonce de la partie

1. La vision de la guerre par Ferdinand Bardamu : le chaos, l’hystérie collective, l’absurdité

2. Les soldats, simple chair à canon

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Louis Ferdinand Céline a profondément marqué son époque par la publication de son premier roman Voyage au bout de la nuit en 1932, qui fut un événement fondateur dans la modernité littéraire. Dans un style innovant, parfois choquant, le narrateur-personnage, Ferdinand Bardamu, un héros très ordinaire, dénonce les tares du monde qu’il traverse en témoin critique, livrant ses souffrances face à la guerre, la misère ou la maladie. Notre extrait relate l’épisode où le personnage est confronté au champ de bataille, après s’être engagé à la légère, séduit par une parade militaire. Loin de toute considération héroïque, Bardamu dépeint davantage l’absurdité de la guerre que sa grandeur épique. Le texte frappe surtout par son approche novatrice du thème guerrier, portée par un narrateur particulier : on pourra alors se demander quelle représentation de la guerre le regard de Bardamu peut livrer au lecteur. Nous verrons tout d’abord que la guerre vue par Bardamu est un événement absurde, où la folie des hommes se déchaîne ; cette perception est bien sûr à mettre en lien avec le statut du narrateur, que nous étudierons en seconde partie, et dont le regard influe sur l’objet de la description. Enfin, il sera nécessaire de se pencher sur le style employé par le narrateur, dont la crudité est à la fois un moyen de dénonciation et une entrée dans la modernité littéraire.

[pic 3][pic 4][pic 5]

Le texte se présente dans un premier temps comme une dénonciation de la guerre, voire un pamphlet, dont l’humour n’est pas absent : la guerre moderne – il est bien sûr ici question de la Première Guerre Mondiale, qui a inauguré une nouvelle façon de combattre – semble un chaos, une hystérie collective absurde (1) dans laquelle les soldats ne sont plus que des bêtes conduites à l‘abattoir (2) ; les glorieux sentiments que l’affrontement guerrier est censé provoquer, courage, héroïsme et esprit de sacrifice sont bien sûr absents d’un carnage qui excite davantage la peur et l’instinct de fuite (3).

Le tableau que dresse le soldat Bardamu, qui est à la fois le personnage principal et le narrateur à la première personne du texte, tient tout d’abord d’une vision d’apocalypse : « je m’étais embarqué dans une croisade apocalyptique ». La vision qu’il transmet au lecteur semble un véritable chaos, marqué par des mouvements anarchiques. La longue énumération du début de l’extrait : « sur

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