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L'évolution de la condition féminine

Par   •  21 Juin 2018  •  2 516 Mots (11 Pages)  •  468 Vues

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féminins de réserve, de tâches domestiques, de soumission au mari... Il n’y a quasiment que George Sand qui fut capable d’assumer en son siècle la réprobation sociale pesant sur la femme artiste.

B - Principaux noms et champs d’action des féministes sous la IIIème République (après 1871)

- Certaines femmes, qui restent exceptionnelles, investissent le champ de la création artistique, comme Camille Claudel en sculpture, Berthe Morisot et Suzanne Valadon en peinture, Colette en littérature.

- La Ligue française pour le droit des femmes est soutenue par Hugo ou Victor Schœlcher ; elle réclame la réforme du Code Civil, la réglementation du travail féminin, le droit à l’éducation.

- Le mouvement suffragiste, dominé par Hubertine Auclert (qui fonde son journal La Citoyenne) se bat pour le droit de vote des femmes.

- En 1897, Marguerite Durand fonde La Fronde, journal entièrement rédigé et administré par des femmes, qui soutient le combat de celles qui veulent accéder à des métiers comme avocate ou psychiatre.

- Le parti socialiste fait passer la lutte politique avant les droits des femmes qui doivent attendre. Seule Louise Michel, la grande dame de la Commune, prône de conjuguer les deux champs de revendication.

C - Avancées importantes de la IIIème République sur le plan des droits des femmes

- Sur le plan de l’éducation : - les écoles de filles sont obligatoires en 1882

- les lycées de filles sont créés en 1880 par Camille Sée, mais ne dispensent pas le même enseignement qu’aux garçons et ne préparent pas au baccalauréat : les filles doivent le préparer seules si elles veulent rentrer à l’Université

- Sur le plan du travail : - des métiers neufs s’ouvrent aux femmes dans le tertiaire (bureaux,

services...) mais sont peu considérés et peu rémunérés

- le métier d’institutrice, plus reconnu, est un moyen d’émancipation et

pose des jalons d’égalité

- la première femme médecin est reçue en 1875, les premières

avocates en 1900

- en 1907, les femmes mariées peuvent disposer librement de leur

salaire

III - Les chemins vers l’émancipation et l’égalité au XXème siècle

Le XXème siècle a conu des mutations sans précédent sur tous les plans, et particulièrement en ce qui concerne les droits des femmes et leur place dans le couple, la société, la politique ou la production artistique...Le chemin a été difficile pour les femmes qui ont dû quitter les voies féminines balisées pour inventer leur propre liberté et on peut constater combien la distance entre la théorie et la pratique est grande et le combat reste toujours d’actualité.

A - La condition féminine au début du XXème siècle

Changements opérés par la Guerre de 14-18 dans la condition des femmes

Les femmes prennent un rôle important et reconnu pendant la Grande Guerre en étant infirmières, et à l’arrière, en remplaçant les hommes disparus ou engagés : elles dirigent donc des exploitations agricoles, travaillent aux champs, dans les usines d’industrie lourde, toutes activités très masculines. Leur place dans les services et dans l’éducation devient de plus en plus importante. Elles acquièrent ainsi une présence visible sur le marché du travail et gagnent en autonomie et en reconnaissance.

Mais le retour à la paix voit souvent les femmes renvoyées à leurs fourneaux. C’est l’image maternelle qui est de nouveau mise à l’honneur, en vue de "repeupler la France".

Avancées de la condition féminine dans la première moitié du XXème siècle, et les tensions qu’elles provoquent

Les avancées sont nombreuses mais ambiguës

- sur le plan des mœurs : visible dans la mode "à la garçonne" : cheveux courts, vêtements plus courts et plus libres. Certaines femmes s’affranchissent sexuellement en multipliant les expériences hétéro- et même homosexuelles, le divorce se répand (en URSS, il est généralisé ainsi que le droit à l’avortement et l’égalité entre conjoints)...

- sur le plan du travail : les femmes continuent à réclamer le droit au travail et investissent de plus en plus l’usine et le tertiaire (secrétariat), mais elles sont toujours déconsidérées et sous-payées. Beaucoup de femmes célibataires et veuves travaillent et le fait d’avoir un métier devient même un atout pour une bourgeoise.

- sur le plan du savoir : en 1924, un décret permet aux lycées de filles de préparer le baccalauréat. Le nombre de femmes médecins, pharmaciennes ou avocates augmente lentement.

- sur le plan juridique et politique : trois femmes participent au gouvernement de Léon Blum, mais n’ont toujours pas le droit de vote. En 1938, le Code Civil accorde aux femmes la capacité de droit (elles peuvent aller en justice et signer des actes juridiques).

Enfin, les femmes qui ses sont battues aux côtés des hommes dans la Résistance, et qui ont été emprisonnées, torturées, déportées, obtiennent leurs droits politiques en 1944, et le préambule de la Constitution de 1946 (puis de 1958) pose le principe de l’égalité des droits entre hommes et femmes dans tous les domaines.

Mais les limites et les tensions restent très fortes

- profonde réprobation devant la libération morale des femmes, facilement jugées comme dégénérées ou obscènes (voir le scandale soulevé par La Garçonne de Victor Margueritte en 1922)

- la politique nataliste favorise la femme au foyer et mère de famille. La femme comme "ménagère" est exaltée par le développement des arts ménagers, par l’enseignement et les magazines féminins

- on voit toujours peu de femmes se détacher dans le domaine des sciences ou de l’art

- la crise économique (1929) cause le licenciement de beaucoup de femmes et renforce les opinions conservatrices

- la guerre et le régime de Vichy opèrent un véritable retour en arrière

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