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L'or de Blaise Cendrars

Par   •  5 Juillet 2018  •  1 026 Mots (5 Pages)  •  684 Vues

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Cette ruine qui s’est déroulée successivement, est la raison de la souffrance, de la passivité et du désespoir de Suter tout au long de cet extrait.

Suter souffre et se résigne. Pour la première fois dans le roman, c’est Suter qui parle.

En effet, cet extrait est rédigé à la première personne : « Mon malheur » (l.37) ici marqué par le déterminant possessif « Mon », « chargeai » souligné par la terminaison du verbe « ai » au passé simmple ou « J’étais » (l.84) marqué par le pronom personnel « J’ ». Suter qui était un homme d’action passe à être un homme d’observation. Il n’agit plus de lui-même, il subit. Lorsqu’il agit, il le fait en conséquences de ce qu’il a subi. Il est « tout seul » (l.21), dans « [s]a solitude » (l.74-75). On peut ici remarquer une gradation de sa solitude pendant le récit. Celle-ci est soulignée par des oppositions entre ce qui en haut : « Du sommet de ces montagnes » Suter « voyai[t] tout l’immense pays » (l.72-73). Suter est seul là-haut pendant que les pilleurs sont en-bas.

Cendrars évoque la solitude de Suter comme une fatalité : il est voué à une solitude certaine.

En outre, Suter souffre de cette solitude mais il n’est pas le seul. Il est vrai que les ouvriers de Suter souffrent de « la fièvre de l’or » (l.24). Le symbolisme de l’or en est, ici, à l’origine : l’or qui représente en Occident la richesse, la brillance et le luxe, attire donc toujours. C’est pourquoi les ouvriers de Suter l’ont abandonné, afin de s’enrichir. Suter dit bien « om me vola jusqu’à la piere des meules » (l.38-39) : il s’est fait pillé et n’a plus rien. Cendrars veut nous montrer que Suter est dépourvu de tout, il n’a plus rien, ni personne.

Enfin, il faut remarquer l’utilisation du registre pathétique tout au long du récit. En effet, les figures d’amplification comme l’énumération et l’accumulation vues ci-haut. Par ailleurs, Suter fait une anaphore en début des phrases en « mes » (c’est aussi une répétition) : « mes moulins » (l.37), « mes tanneries » (l.38), « mes bergers »(l.44) lorsqu’il réalise qu’il perd tout. La gradation de la solitude de Suter expliquée ci-haut également, suscite notre empathie. Enfin des questions rhétoriques au style indirect libre : « Que pouvais-je faire ? » (l.50) s’adressent directement au lecteur et suscitent notre compassion. Cendrars cherche à émouvoir le lecteur de ce qui arrive à Suter, il veut que l’on ait pitié pour lui.

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