L'invitation au voyage de Charles Baudelaire
Par Christopher • 18 Septembre 2018 • 1 111 Mots (5 Pages) • 826 Vues
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b. Un lieu idéal.
- Par ailleurs le vers 38 évoque les éclats du soleil couchant en faisant rayonner deux couleurs évoquant respectivement une pierre « d’hyacinthe » et un métal précieux « or »
- Notons que l’«hyacinthe» est aussi une fleur (la jacinthe), l’odorat est alors évoqué, ce qui fait écho a la strophe précédente, avec ses senteurs faites de « rares fleurs » (v.28) et d’« ambre » (v.20) qui dresse ainsi l’image d’un paysage exotique.
- On note aussi que le paysage où doivent se rendre les amants est indéterminée, Baudelaire la désigne métaphoriquement par le «pays qui te ressemble » (v.6) ainsi que des termes imprécis tel que « là », « là–bas », « pays ». Il ne donne pas plus de précisions concernant sa situation géographique et préfère donc laisser place au mystère. - Mais c’est dans le refrain que Baudelaire cite les 3 principales caractéristiques du lieu, évoquées le long du poème par le biais du champ lexical de la beauté avec « charme », «splendeur »; celui de la richesse grâce a « riche plafond », « or » et enfin celui de la sensualité a travers « volupté » et « désir ».
Ce lieu est donc le refuge idéal ou le couple pourrait s’évader loin des complications de la vie. Cependant cette promesse de voyage si idyllique pourrait progressivement s’évanouir dans le rêve.
III. Une promesse de voyage s’épanouissant dans le rêve.
a. La mort sublimant l’amour.
- Le poème par l’évocation de l’état de sommeil « le monde s’endort » (v.39) établit une proximité avec la mort d’ailleurs citée en début de poème au vers 5 « Aimer et mourir ». L’auteur pourrait ainsi faire référence à la mort du couple - Cette journée représenterait alors la vie humaine et la présence répétée du verbe dormir dans le dernier couplet pourrait évoquer la mort.
-Le pays décrit se trouve donc être un endroit où les amants pourront vivre pleinement leur amour puis finir par s’éteindre ensemble.
b. Dimension onirique du voyage.
- Cet état d'indolence suggère donc l’aspect onirique du poème qui se trouve être renforcé par l’emploi du conditionnel « décoreraient », « parleraient » qui fait allusion a des actions possibles mais pas encore irréalisées. - La forme du poème dégage, aussi, une douce harmonie qui favorise le rêve : la musicalité ainsi que le refrain du texte nous fait penser à une berceuse.
- Enfin le poète invite sa bien-aimée par l'impératif « Songe » (v.2) Baudelaire confirme alors l’idée que le voyage n’est que rêve sortis se son imaginaire.
Conclusion :
« Invitation au voyage » est un poème inspiré par Marie d’Aubrun, une actrice dont le poète s’est brièvement mais intensément épris. Baudelaire imagine alors un endroit ou ils puissent s’évader conjointement et vivre leur amour loin des ennuis de la vie. Ce poème qui ressemble à une berceuse s’achève sur le sommeil et la promesse de voyage s’épanouit alors dans le rêve.
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