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L'Albatros, Baudelaire

Par   •  27 Septembre 2018  •  1 123 Mots (5 Pages)  •  569 Vues

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Ces oppositions sont aussi soulignées par des antithèses : "roi" (vers 6) / "maladroit" et "honteux" (vers 6), le "voyageur ailé" (vers 9) / "gauche" et "veule" (vers 9), "naguère si beau" (vers 10) / "comique" et "laid" (vers 10) de plus, ici, la rime croisée associe encore à l'idée de l'albatros celle d'un animal ayant perdu son rang et son titre de "roi".

De plus, La troisième strophe accumule des sonorités qui produisent un effet désagréable avec l'assonance en "e", assonance déjà présente dans la strophe précédente avec "eu" de "honteux" au vers 6, "piteusement" au vers 7, "à coté d'eux" au vers 8 et l'allitération en "c" et en "gu" comme "gauche" au vers 9 et la cacophonie "comique et laid" du vers 10. Ainsi, le jeu des sonorités accentue la différence de l'animal au fur et à mesure du poème. Baudelaire veut montrer la réalité du comportement des hommes.

Troisièmement, l'albatros n'est pas seulement ce magnifique oiseau blanc, ce "vaste oiseau des mers" ; il est aussi, pour Baudelaire, le symbole du poète maudit et incompris par ses contemporain : "le poète est semblable au prince des nuées" (v13). Baudelaire met donc l'accent sur la valeur générale et symbolique de l'albatros et de la même façon Baudelaire désigne le poète avec une majuscule et de manière singulière, ce qui renforce la symbolique. Le poète a toutes les caractéristiques de l'oiseau : "exilé sur le sol au milieu des huées" (v15), "ses ailes de géant l'empêchent de marcher" (v16).

Baudelaire montre surtout à travers cet oiseau, la solitude du poète et le manque de reconnaissance : "ces rois de l'azur, maladroits et honteux" (v6), "l'infirme qui volait" (v12). L'exclusion du poète est clairement évoqué au vers 15 "exilé au sol" et son inadaptation au monde tel qui est grâce à la métaphore filée qui clôt le poème : "ses ailes de géant l'empêchent de marcher". De plus, le poète est incapable de s'adapter à cette médiocrité et cette vulgarité des êtres humains, lui vit dans le monde d'en haut (évoqué rapidement dans le grand I) : "qui hante la tempête" (v14). Malheureusement, cette inadaptation a la réalité suscite de la moquerie et du rejet : "exilé au sol au milieu des huées" (v15). En effet, la compatibilité entre le monde d'en haut et d'en bas et quasi impossible.

Pour conclure, Baudelaire a choisi une scêne de vie en mer, ou des marins cruels capturent des albatros, oiseau majestueux qui reflètent la liberté, pour passer le temps, pour vaincre le spleen mais surtout pour se moquer d'eux. Cela permet à Baudelaire de reprendre un thème traditionnel : la solitude et l'exclusion du poète qui malgré son talent n'est pas capable de s'intégrer dans la réalité. C'est le cas de Baudelaire, qui s'est toujours senti à part et exclu par le manque de reconnaissance. Ce poème peut d'ailleurs nous faire penser au poème le cygne aussi issu des Fleurs du mal dans lequel le cygne est embourbé dans une rue de Paris. La symbolique est la même, le poète et le cygne, sublimes et majestueux apparaissent grotesques et ridicules une fois au sol.

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